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Hong Kong, plus grand consommateur de viande au monde

Avec 202 kg par habitant et par an, c’est à Hong Kong que l’on mange le plus de viande au monde. Entre traditions, habitudes alimentaires et espérance de vie, nous décryptons cette consommation qui est au moins cinq fois plus élevée que la consommation moyenne mondiale (environ 34 kg/habitant).

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Marché de viande à Hong Kong
Écrit par Laureen Duchesne
Publié le 5 mars 2024, mis à jour le 16 mars 2024

La viande à Hong Kong en quelques chiffres

Selon les données de la FAO (Food and Agriculture Organization, ONU, 2020), c’est à Hong Kong que l’on consomme le plus de viande au monde. La moyenne est de 136,3 kg par personne par an et de 202 kg par personne par an si l’on inclut la consommation de poisson et de fruits de mer. Cela équivaut à 553,4 grammes par jour ! Toutefois, il faudrait prendre en compte que le gaspillage alimentaire à Hong Kong est estimé à 40 %. Au classement mondial et en excluant les produits de la mer, ce sont les États-Unis qui occupent la seconde position, avec 128,6 kg/personne/an et l’Australie, la troisième position, avec 121,5 kg/personne/an. La France se classe 18e avec 78,2 kg/personne/an. Parmi les viandes consommées par les Hongkongais, on retrouve en tête les poissons et fruits de mer avec 65,8 kg, le poulet avec 55,5 kg, le porc avec 55,2 kg, le bœuf avec 22,5 kg et les autres (mouton, etc.) avec 3 kg.

Traditions et évolutions alimentaires à Hong Kong

La culture alimentaire de la ville englobe une grande variété de viandes allant du poisson au porc en passant par le poulet et le bœuf. La cuisine de Hong Kong est profondément influencée par les pratiques culinaires chinoises – où la consommation de viande par habitant a été multipliée par près de vingt depuis 1960, passant de 3,3 kg à 60,6 kg – et par les influences occidentales. Il n’est pas rare de consommer de la viande à tous les repas, et ce dès le petit-déjeuner. De plus les alternatives à la viande ne sont que peu représentées et culturellement, la consommation de viande est associée à une bonne santé ainsi qu’à la richesse financière. Un plat sans viande ou poisson peut être perçu comme un plat sans nutriment et sans saveur.

D'après les prévisions de la FAO et de l’OCDE, la consommation mondiale de protéines animales va encore augmenter de 14 % d’ici 2030 par rapport à la période de référence de 2018-2020 ; cette évolution sera en grande partie la conséquence de la croissance de la population et des revenus et touchera plus les pays en voie de développement que les pays déjà riches et développés comme Hong Kong dont la consommation devrait rester stable.

La viande, élixir de longévité ?

Hong Kong est le plus grand consommateur de viandes au monde et Hong Kong a l’une des plus longues espérances de vie au monde (85 ans). Il est tentant d’établir un lien de causalité entre ces deux informations, mais la viande est-elle vraiment l’élixir de la longévité ? En réalité, d’autres facteurs expliquent cette longévité comme le système de santé qui est parmi les plus efficaces au monde, le taux de fumeurs qui ne cesse de diminuer (moins de 10 % depuis 2021 contre 23,3 % en 1982), le climat, le haut pourcentage de personnes riches, ou encore la conception de la ville qui permet une mobilité piétonne importante. À titre de comparaison, Monaco, principauté très riche, a un taux d’espérance de vie encore plus élevé que Hong Kong (89 ans). Mais le régime alimentaire de Monaco est drastiquement différent de celui de Hong Kong puisque c’est un régime principalement à base de fruits, de légumes et d’ingrédients d’origine végétale. Et ce régime méditerranéen est considéré comme l’un des meilleurs régimes alimentaires pour la santé. Enfin il faut noter la différence d’habitudes alimentaires entre les personnes âgées à Hong Kong et les plus jeunes. Ce sont ces derniers qui ont drastiquement et rapidement augmenté leur consommation de viande et ce changement ne reflète pas les habitudes alimentaires des plus âgés à qui Hong Kong doit cette longue espérance de vie. Il n’y a donc pas de lien à faire entre grande consommation de viande et longue espérance de vie, au contraire, les jeunes Hongkongais devraient être touchés plus tôt par diverses maladies liées à leur consommation de viande que leurs ainés qui mangeaient trois fois moins de viande.

Enfin sur un autre plan, un lien est établi entre l’appétit de Hong Kong pour la viande et ses émissions de gaz à effet de serre qui en font l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde. Une étude de Hong Kong University a montré que si les citoyens suivaient les recommandations du gouvernement en termes d’alimentation (180 g de viande, poisson ou œuf par jour pour un adulte), Hong Kong diminuerait de 43 % ses émissions de gaz à effet de serre. 

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