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Hong Kong m’a changé-e

Changements personnels à Hong KongChangements personnels à Hong Kong
Vous n'aviez jamais pensé faire du bateau dragon... (Crédit: Needpix)
Écrit par Patricia Herau-Yang
Publié le 1 juillet 2020, mis à jour le 1 juillet 2020

Vivre à Hong Kong ne laisse pas indifférent, entre accès à des cultures, langues et modes de vie différents et une actualité décoiffante. Si tout le monde n'a pas envoyé promener son emploi, ses convictions ou ses habitudes, beaucoup de gens ont changé. Ils nous racontent comment.

Je fais plus de sport

Les Hongkongais sont sportifs et la ville s’y prête admirablement bien: avec une météo globalement très propice à la vie outdoor, Hong Kong permet la baignade en mer et les sports nautiques, ainsi que les sports de nature. Les équipements sportifs publics et dans les résidences sont nombreux et bien entretenus, à prix abordable. Hong Kong Accueil notamment en a transformé plus d'une en sportive aguerrie: certaines sont devenues marcheuses (rien à voir avec un parti politique), ou rameuses de bateaux dragons. Pour Caroline, les bateaux dragons, c'est "être entrée dans une équipe bienveillante mais avec l'esprit de compétition. Je suis sur l'eau deux fois par semaine par n'importe quel temps. Je suis à l'unisson dans mon corps et dans ma tête avec un groupe de femmes athlètes: les So French. Les bateaux dragons sont un sport local, à pratiquer dans un paysage incroyable."

 

Changements personnels à Hong Kong
Un exemple de randonnée organisée par HKA, Hoi Ha Wan Marine Park le 4 juin dernier (Source: Facebook)

 

Je me passionne pour l’actualité

Hong Kong est une ville à la croisée de deux mondes, avec une presse en anglais (et en français!). Les media sociaux y sont très actifs et ouverts à l’international, les clubs et associations ont beaucoup de liberté dans l’organisation de conférences et débats sur l’actualité. Et bien sûr, nous vivons une période historique qui laisse difficilement indifférent. Alors, si Hong Kong reste une région de vie temporaire pour la plupart, ce n’en est pas moins une ville d’adoption qui donne envie de s’informer. Certains deviennent des lecteurs et commentateurs addictifs de la presse, d’autres s’engagent dans la rédaction d’un blog d’actualité pour témoigner de leur expérience de vie, d’autres enfin rejoignent des organes de presse pour de la pige. Lepetitjournal.com a ainsi la chance de bénéficier de contributeurs aux profils variés. Karine peut cocher toutes les cases, ce qu'elle raconte sur son blog.

Je m’engage dans la communauté

Lieu de brassage de communautés, avec des écarts de richesse parmi les plus importants, Hong Kong s’appuie sur des clubs, associations et organisations caritatives pour réconcilier toutes ses contradictions. Certains s’engagent dans les organisations d’aides (aux helpers, aux pauvres à Hong Kong), d’autres choisissent le don et la levée de fonds. Patricia a choisi le Rotary Club de Discovery Bay, qu’elle quitte cette année pour s’engager dans une autre cause. "Contribuer à lever des fonds durant 4 années m’aura permis de m’atteler à de nobles combats collectifs et de cultiver des valeurs qui me sont chères. J’ai eu le bonheur de rejoindre cette année le groupe Alumni des Langues O’ (INALCO) à Hong Kong, ayant depuis toujours eu à cœur, en tant qu’eurasienne aussi, de m’investir et contribuer à la compréhension mutuelle et l’amitié euro asiatique."

 

Changements personnels à Hong Kong
Un dîner de lever de fonds du Rotary Club Discovery Bay (Patricia, 2ème à gauche)

 

Je travaille comme jamais

Parce qu’il n’y a pas que des week-ends dans la vie, et aussi parce que les congés payés sont rares, on travaille beaucoup à Hong Kong. D'après une enquête du gouvernement hongkongais en 2016, plus d'un Hongkongais sur dix travaille plus de 60 heures par semaine, et la moyenne est à plus de 50 heures par semaine. Difficile dans un contexte pareil de travailler 35 heures! Ajoutez à ça la rareté des congés payés (auxquels restent soumis les étrangers en contrat local) et vous arrivez à des volumes d'heures travaillées parmi les plus élevés au monde. Hong Kong est aussi souvent une base pour couvrir l'Asie du Nord, l'Asie du Sud-Est, voire toute l'Asie. Dans ces cas-là, les voyages professionnels sont source d'heures supplémentaires, d'autant que les vols chinois sont (très) souvent retardés. V., expatrié devenu frequent flyer platinum sans le vouloir, voit ainsi quelques côté positifs à l'épidémie: entre interdiction de voyager et chômage partiel, il fait des semaines de, seulement, 40 heures.

Je deviens une maman tigre

L’éducation hongkongaise est réputée pour sa compétitivité et son excellence. Les écoles internationales et toute une variété d’écoles locales publiques ou privées offrent des cursus qui ouvrent de nouveaux horizons. Les écoles de tutorat, nombreuses et diversifiées, complètent ce dispositif qui ouvre la porte à une espèce en voie de multiplication: la maman tigre. Expression désignant les mamans asiatiques qui poussent leurs enfants dans les études, ce n'est parfois pas un abus de langage que d'utiliser cette expression pour les mamans étrangères à Hong Kong. C’est au moins en partie ce qui explique le passage du LFI en partenariat: le cadre français était ressenti comme une contrainte (pas assez d’heures de cours, pas assez d’options linguistiques, dans un environnement où les enfants ont accès à une offre de tutoring très large). Pourquoi limiter le nombre d’heures en classe alors que la maman tigre met ses enfants chaque jour en activités extra-scolaires? Une majorité a voté pour le passage en partenariat.

 

Changements personnels à Hong Kong
Des activités extrascolaires qui transforment les mamans en mamans tigres (Crédit: pxfuel)

 

Je deviens vraiment bilingue anglais

Tout le monde parle anglais, et les Hongkongais ne doutent pas que les étrangers résidant sur le territoire soient anglophones. Et pourtant, il y a un pas entre parler anglais et être bilingue: pour beaucoup, Hong Kong est un lieu de perfectionnement dans la langue de Shakespeare. Ainsi Loraine: "Après 6 ans d'anglais durant mon cursus scolaire en Suisse, je n'étais toujours pas capable d'avoir une vraie conversation. En arrivant à Hong Kong, je voulais parfaire mon anglais et rencontrer du monde, je me suis alors inscrite dans une école de langues. Après 3 mois, l'angoisse de parler anglais avait pratiquement disparu. J'ai alors arrêté l'école et pratique maintenant des échanges linguistiques français-anglais grâce à l'application "Tandem". En 6 mois à Hong Kong, j'ai énormément progressé. Cette aventure m'a motivée et je prends maintenant des cours de cantonais."

Je range et je me débarrasse du superflu

On ne le dira jamais assez, les appartements sont petits! Alors il faut développer des qualités de rangement, tri et achat-vente en ligne, pour utiliser au mieux ses pieds carrés. Les groupes Facebook d’achat-vente (le bon coin des Français à Hk, HK FIS Book Fair, Français de Hong Kong…), les applications (Carousell), les magasins physiques (Apliu Street pour l’électronique) n’ont plus de secret pour certains.  La Bourse aux livres du LFI, qui ne peut plus avoir lieu en présentiel, est passée virtuelle sur Facebook. On donne aussi beaucoup, et de nombreux produits trouvent une seconde vie: aux organismes caritatifs, ou directement à leur Helper. Pour les professionnels de la restauration, ça peut inclure des dons aux Food banks, la plus connue des Français étant sans doute Food Angel, partenaire de la French Chamber Foundation.

 

Changements personnels à Hong Kong
Des produits du monde entier, pour une alimentation équilibrée (Crédit: Damon Lam, Unsplash)

 

Je mange plus sain

Les Hongkongais aiment manger, les Français aussi, ça tombe bien! même si ce ne sont pas toujours les mêmes choses. Qu'à cela ne tienne, entre produits frais locaux et produits importés, à Hong Kong, on peut se procurer des produits variés et sains, presque à l'infini. Une vie trépidante hongkongaise qui donne des envies de vitamines, une Helper véritable fée du logis, ou bien des coups de cœur pour la restauration à emporter bio, végétarienne ou détox, sans oublier bien sûr l'excellente restauration locale (852 restaurants distingués aux Michelin 2020 à Hong Kong et Macao): tout ceci donne envie de faire attention à soi et mieux manger. Pour C., Hong Kong a été le lieu de la remise en forme, entre yoga et cuisine saine. A la clé, perte de poids et gain de confiance en soi.

Je bois trop

Hong Kong est aussi la ville aux centaines de bars (800?), dont certains sont parmi les meilleurs d’Asie. Les taxes d’importation ridicules font que les alcools restent abordables, et les canaux d’approvisionnement transparents donnent confiance en la qualité (pas d’alcools frelatés). Les rooftops pullulent grâce à la météo clémente, mais ils sont plutôt colorés par les cocktails que par les jardins communautaires. Tout ceci fait que la vie sociale est devenue pour certains un peu trop alcoolisée. Nous n'avons pas trouvé de témoin sur ce thème!

 

Changements personnels à Hong Kong
Le plaisir renouvelé d'être ensemble (Crédit: Steven Van Loy, Unsplash)

 

Je retrouve ma famille

Inquiétudes pour la santé de ses parents, pour le bien-être de ses enfants, ou temps libéré par le télétravail et l’impossibilité de se déplacer ont permis de revoir ses priorités. Lepetitjournal.com avait rapporté en décembre dernier les témoignages de Valérie, Demis et Sylvie sur la manière dont ils maintenaient le lien avec la France. A l’époque, Skype et WhatsApp étaient les applications les plus utilisées. On peut dorénavant ajouter Zoom en un trio gagnant. Beaucoup prennent des nouvelles des uns et des autres beaucoup plus fréquemment que par le passé, avec des parents à 10.000 kms au lieu de 1000 par exemple. L'épidémie n'a fait qu'accentuer cette tendance: les Français à Hong Kong sont très famille!

 

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