Le nombre de bébés à Hong Kong chute fortement par rapport à l’année dernière. Les primes semblent avoir peu d’effets sur la natalité, qui dépend d’autres facteurs.


Chiffres décevants
Avec seulement 18.908 bébés sur son territoire lors des sept premiers mois de l’année 2025, Hong Kong pourrait de nouveau cette année battre un triste record. En effet, en 2022, on n’avait compté que 32.500 naissances. Même si ce chiffre était remonté à 33.200 en 2023, puis à 36.700 l’an dernier, il était déjà resté très loin des 52.900 enregistrés en 2019.
Cette année, même le petit sursaut de 2024 semble bien terminé. Entre début janvier et fin juillet, on a donc constaté une baisse de 8% des naissances par rapport à la même période l’an dernier. Dans ces conditions, le taux de fécondité de la cité portuaire risque de redescendre autour de 0,8 enfant par femme, ce qui signifie une division de la population par sept en deux générations, si on ne compte pas l’immigration.
Mesures fiscales
Pourtant, le gouvernement hongkongais semble avoir tout mis en œuvre financièrement pour que la natalité reparte à la hausse. En octobre 2023, il avait mis en place une prime de 20.000 HKD pour chaque naissance, à condition qu’au moins un des parents soit résident permanent. La pérennité de cette prime avait même été assurée jusqu’en octobre 2026. Au même moment, il avait aussi accordé une déduction fiscale allant jusqu’à 130.000 HKD pour les parents pendant un an après chaque naissance. En annonçant ces mesures, le gouvernement avait alors prédit que le nombre de nouveaux-nés pourrait atteindre 39.000 par an à partir de 2024-2025.
L’objectif ne sera donc pas atteint, mais le gouvernement ne compte pas pour autant augmenter cette prime, ni l’étendre aux non-résidents. Pour John Lee, il est en effet trop tôt pour juger de l’efficacité de cette mesure. En revanche, dans son discours de politique générale, il a annoncé une autre incitation pour les parents. La déduction fiscale annuelle de 130.000 HKD sera désormais étendue à chacune des deux premières années après chaque naissance, ce qui représentera un coût supplémentaire de 300 millions de HKD pour le gouvernement.
Causes plus profondes
Ces mesures concernant la prime enfance ne règleront pas pour autant le défi financier qui se pose aux familles sur le plus long terme. Selon une étude de la Hang Seng Bank, élever un enfant à Hong Kong jusqu’à ses 22 ans coûterait 6 millions de HKD. En particulier, le logement et les études constituent des freins financiers importants au projet d’agrandissement des familles.
Au-delà de ces questions financières, une autre explication de la dénatalité peut aussi tenir au fait qu’il y a de moins en moins de couples. On n’a dénombré qu’environ 40.000 mariages par an lors des deux dernières années, à comparer avec des chiffres supérieurs à 50.000 par an avant le Covid.
Enfin, puisqu’on est en Chine, un dernier facteur beaucoup plus surprenant peut expliquer la baisse soudaine des naissances cette année. En fait, c’est aussi dû au fait que 2024 était une année exceptionnelle, celle du Dragon. Or, selon le Zodiaque chinois, ce signe, qui symbolise le pouvoir et l’intelligence, est le meilleur que l’on puisse offrir à un bébé. Il faudra donc peut-être attendre 2036 pour bénéficier de nouveau de cette incitation surprenante à la natalité !
Sur le même sujet





















