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Hong Kong: la génération sacrifiée

Manifestations Hong Kong rencontre Manifestations Hong Kong rencontre
Le sit-in devant le parlement mardi
Écrit par Didier Pujol
Publié le 4 septembre 2019, mis à jour le 4 septembre 2019

À l’occasion de la grève de deux jours commencée ce lundi, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des manifestants amassés dans le parc Tamar

Ils étaient 40.000 personnes rassemblées en face du parlement pour la deuxième journée consécutive de grève, nombre identique à celui de la veille. Parmi les protestataires venus réclamer la mise en place des 5 demandes, des étudiants qui avaient boycotté la rentrée scolaire mais également des actifs dont les corporations soutenaient le mouvement. Nous avons été interroger quelques uns d’entre eux ce mardi pour tenter de comprendre les raisons qui poussent ces jeunes et moins jeunes à poursuivre la mobilisation 

 

Pourquoi êtes vous venus aujourd’hui?

Nous suivons à peu près toutes les manifestations et marches autorisées depuis le mois de juin. Même si mon amie et moi avons une situation déjà stable, cadres en marketing dans une société occidentale, nous sommes solidaires avec les jeunes qui luttent semaine après semaine pour le futur de Hong Kong. Au delà des situations des uns et des autres, le maintien du principe “un pays deux systèmes” qui nous garantit encore la liberté d’expression nous paraît essentiel. Or aujourd’hui, c’est le fonctionnement démocratique de Hong Kong et la possibilité pour nous d’influer sur notre avenir qui est en jeu.

 

Pensez vous que ce mouvement ait des chances d’aboutir?

Même si la répression policière est forte et la pression de Pékin apparemment inéluctable, nous devons utiliser toutes nos forces pour faire entendre nos voix. Le fait même que nous puissions vous parler en ce moment et l’attention des media étrangers sur notre cause justifie que nous nous mobilisions. C’est peut être la dernière fois que nous aurons l’occasion de le faire. Aujourd’hui nous avons le sentiment que l’on nous vole notre avenir, que nous ne le contrôlons plus. Les Chinois du continent sont de plus en plus nombreux à s’installer à Hong Kong, bénéficiant de droits et de facilités que nous n’avons pas, notamment concernant la protection sociale. Les hongkongais ont le sentiment de devenir des citoyens de seconde zone. Ce que nous voulons, c’est reprendre le contrôle des destinées de notre territoire. Or le système politique actuel ne nous permet pas d’élire nos dirigeants. Nos représentants n’ont qu’un rôle consultatif et sont le plus souvent ignorés alors que le pouvoir exécutif est entre les mains de Pékin.

 

N’avez vous pas le sentiment que c’est un combat perdu d’avance?

Aujourd’hui, aucune avancée n’a vu le jour c’est vrai. Même après le mouvement Occupy Central et la révolte actuelle, le pouvoir continue de faire la sourde oreille. Cependant l’histoire va dans notre sens. Toutes les révolutions ont été accompagnées de sacrifices et les mouvements pour la liberté finissent toujours par triompher, même si cela prend plusieurs générations. Au final, ce que nous faisons et les victimes que représentent les centaines de personnes actuellement détenues par la police ne seront pas vains. Si nous ne nous sacrifions pas aujourd’hui, alors rien ne se passera demain.

 

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