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Baisse des prix de l'immobilier à Hong Kong

En ce premier trimestre 2024, pour la première fois, le gouvernement de Hong Kong ne mettra pas en vente de terrains résidentiels et commerciaux. Cela s’explique par une demande immobilière en berne qui augure d'une baisse des prix immobiliers à Hong Kong.

Hong Kong immobilierHong Kong immobilier
Les immeubles de bureaux de Hong Kong souffrent actuellement d'un taux d'inoccupation élevé, conduisant à des baisses de prix significatives (photo Portland Seminary sur Creative Commons).
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 31 janvier 2024, mis à jour le 11 mars 2024

Des terrains sans preneurs à Hong Kong

Traditionnellement, le gouvernement de Hong Kong avait pour habitude de mettre en vente aux enchères des sites résidentiels chaque trimestre, pour que des promoteurs puissent développer des programmes de toutes sortes. Or, en décembre 2023, une de ces ventes, concernant un site résidentiel rural, a dû être adjugée au prix le plus bas, car il n’y avait qu’un seul enchérisseur. Pire, sur l’ensemble de l’année, six ventes de ce type n’ont carrément pas trouvé preneur.

De ce fait, le gouvernement a annoncé jeudi 4 janvier 2024 une décision radicale : il ne mettra en vente aucun terrain résidentiel ou commercial au premier trimestre de cette année. Bernadette Linn, secrétaire d’Etat au développement, a notamment motivé cette annonce par un taux d’inoccupation élevé des terrains commerciaux et une faible demande.        

Moins 20% sur les prix de l'immobilier à Hong Kong

Plus généralement, les promoteurs hongkongais ont connu de meilleurs moments, devant aujourd’hui faire face à des volumes atones et à des prix en baisse. En moins de trois ans, les prix de l’immobilier ont perdu environ 20% depuis le pic de 2021. Quant au taux d’inoccupation des espaces de bureaux de catégorie A, il vient de battre un record, en atteignant 16,4%.

Dans ces conditions, les promoteurs immobiliers ne parviennent pas à séduire les investisseurs. Certaines des plus grandes banques de Hong Kong ont ainsi arrêté de financer les sociétés immobilières les plus endettées ou les plus faibles, et l’indice boursier Hang Seng Property Index a perdu 60% depuis son record d’avril 2019. Certes, les promoteurs hongkongais sont bien moins endettés dans l’ensemble que les sociétés chinoises qui ont défrayé la chronique. Mais Citi vient par exemple de revoir à la baisse sa note concernant New World Development et Henderson Land, deux grands pourvoyeurs de logements dans le passé.

Une bonne attractivité sur le long terme

Sur le court terme, les principaux experts restent dubitatifs sur le marché immobilier hongkongais en général. Certes, les taux d’emprunt, actuellement très hauts, pourraient baisser en 2024, redonnant un peu plus de marges de manœuvres à de potentiels acquéreurs. Mais le taux d’inoccupation des logements est encore trop élevé, et les acheteurs attendent que la correction des prix se poursuive. Ainsi, UBS et Citi prévoient encore une baisse des prix de l’immobilier de l’ordre de 10% en 2024.

Cependant, à plus long terme, Hong Kong garde toujours des atouts, du moins sur certains marchés immobiliers. Par exemple, selon l’étude Barnes city index, publiée jeudi 25 janvier, elle est remontée de la 34e à la 23e position dans le classement des villes dans lesquelles les ultrariches (ceux qui possèdent plus de 30 millions de dollars d’actifs nets) souhaitent investir dans l’immobilier. Hong Kong demeure par ailleurs huitième au classement des villes qui comptent le plus de résidences secondaires d’ultrariches. Avec un total de 2630, elle se classe derrière New York, Londres, Miami, Los Angeles, Pékin, San Francisco et Singapour.

De manière plus globale, l’image de Hong Kong reste bonne dans l’immobilier. Mais il faudra peut-être juste attendre que la bulle créée dans les années 2010 continue de se dégonfler.

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