Ce 1er juin 2023, les autorités de Hong Kong ont largement élargi l’accès aux cryptomonnaies, en les rendant accessibles à des investisseurs particuliers. Cette décision va à l’encontre des décisions politiques chinoises dans ce domaine.


Des bitcoins accessibles à tous à Hong Kong
Avant le 1er juin, à Hong Kong, s’il possédait d’un portefeuille de moins de 8 millions de HKD, un particulier ne disposait que peu d’options pour acheter des bitcoins ou des ethereums : soit passer par des plateformes d’échanges basées à l’étranger (ex : Binance ou Coinbase), soit s’adresser à ces quelques points de vente physiques où l’on peut acheter et vendre des jetons contre de l’argent liquide.
Désormais, l’accès direct à des plateformes basées à Hong Kong sera élargi à tous les particuliers, à condition toutefois d’acheter des « actifs virtuels à forte capitalisation » et donc plus sûrs, comme le bitcoin ou l’ethereum. De ce fait, Huobi et OKX, deux plateformes basées en Chine, ont d’ores et déjà demandé des autorisations pour opérer à Hong Kong.
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Attirer les investisseurs à Hong Kong
La décision hongkongaise a surpris, quand on sait que la Chine continentale a pratiquement interdit les cryptomonnaies. De ce fait, on peut penser que la libéralisation de ce marché risque d’attirer de nombreux investisseurs venant du Mainland, tout en permettant de mieux contrôler les éventuelles dérives. La pratique du « laboratoire » hongkongais ressemble ainsi à une manière de tester les réactions d’un marché de quelques millions de particuliers à défaut de l’étendre à un pays d’un milliard d’habitants.
Cependant, les autorités hongkongaises veulent à tout prix éviter les mésaventures, comme celle de la faillite de la plateforme FTX qui a secoué les Etats-Unis cet hiver. De ce fait, outre l’interdiction des monnaies virtuelles les plus risquées, la nouvelle loi de Hong Kong bannit également les produits dérivés adossés aux cryptomonnaies, ainsi que les « stablecoins », censées être échangeables contre des devises nationales. Elle exige par ailleurs des investisseurs qu’ils se soumettent à des tests de connaissances et à des profilages de risques avant d’accéder à ces plateformes.
Enjeu de la place financière de Hong Kong
Pour Hong Kong, ce retour vers les cryptomonnaies revêt également un enjeu économique. En effet, après la crise sanitaire, la cité des Perles souhaite reprendre sa place prépondérante sur les marchés financiers asiatiques, et le marché du bitcoin ou de l’ethereum pourrait lui servir à la fois de complément et de porte d’entrée.
Les talents de la finance ont d’ailleurs été appelés à la rescousse. Par exemple, la Fintech Gate.io vient de recruter Kevin Lee, un ancien directeur de BNP Paribas, au poste de PDG de sa filiale hongkongaise pour relever ce défi des cryptomonnaies. De même, le PDG de Binance, Changpeng Zhao, voit déjà plus loin, en se réjouissant notamment du passage surprise d’un reportage sur les cryptomonnaies à la télévision publique chinoise, qui avait pourtant évité ce sujet ces derniers temps.
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