Dans le ciel hongkongais, il n’y a pas que les avions qui recommencent à décoller. Les prix des billets font de même. Selon les professionnels du secteur, cette tendance néfaste pour nos portemonnaies n’est pas près de s’arrêter.
Des prix de haut vol à Hong Kong
Alors que les restrictions liées à la pandémie s’éloignent de plus en plus, une récente étude, réalisée par Airport Councils International Asia-Pacific en collaboration avec Flare Aviation Consulting, vient de confirmer par les chiffres ce que les expatriés et touristes ressentent dès qu’ils veulent voyager : le prix des billets d’avions est nettement reparti à la hausse.
Après avoir examiné les tarifs de 36.000 routes aériennes concernant les 10 plus gros marchés de l’Asie-Pacifique et du Moyen-Orient, la conclusion n’amène aucune nuance : entre le quatrième trimestre 2019 (soit avant la pandémie) et le quatrième trimestre 2022 (soit après la pandémie), les prix des billets internationaux se sont envolés partout. Si, en moyenne sur l’ensemble des vols, y compris intérieurs, c’est l’Inde qui a été le pays le plus touché (+40,9 %), la Chine se retrouve face à une double réalité : une stagnation certes des prix des billets domestiques, mais surtout une envolée du prix des billets internationaux (+55 %). Si on ne prend que les vols à partir de Hong Kong, Cathay avait révélé lors de son assemblée générale que les billets avaient augmenté de 15 à 40 % par rapport à la période pré-pandémie.
De façon inattendue, au premier trimestre 2023, sur l’ensemble de la zone Asie-Pacifique-Moyen-Orient, les tarifs de ces vols internationaux n’ont baissé que très marginalement, malgré une forte reprise du nombre d’avions en circulation.
Les facteurs inflationnistes sur les transports
Au-delà de la loi de l’offre et de la demande, les coûts, en augmentation de 10 % sur trois ans, expliquent en grande partie cette flambée des prix. En particulier, le kérosène a augmenté de 76 % sur cette période. De ce fait, même si les taxes d’aéroport ont été gelées ou ont baissé à certains endroits dans la zone, les compagnies aériennes ont forcément répercuté cette hausse sur les carburants.
Dans le même temps, de nombreuses compagnies aériennes ont également annoncé un retour aux profits en 2023. Après plusieurs années de pertes, il est temps pour elles de renouer avec les excédents d’avant la pandémie. Ainsi, en 2019, à l’échelle planétaire, elles avaient réalisé ensemble 26,4 milliards de dollars américains de bénéfices. En 2023, l’association du transport aérien international (Iata) prévoit un profit net cumulé de 4,7 milliards de dollars.
Les tarifs n’atterriront pas à Hong Kong
Pour financer à la fois ces coûts et ces profits, les voyageurs ne doivent donc pas espérer de retour aux prix d’avant-Covid. Interviewé par le South China Morning Post, M. Chan Cheong-eu, directeur de Qatar Airways pour l’Asie du Nord, a ainsi prédit que les prix des billets au départ de et vers Hong Kong allaient rester élevés au moins jusqu’au deuxième semestre 2024. Dans le cas de l’ex-colonie britannique, il a en effet souligné que la demande des voyageurs était toujours supérieure à une offre assez limitée. Mais il a aussi précisé qu’en 2023, les revenus de sa compagnie issus du trafic vers et de Hong Kong allaient augmenter de 20 % par rapport à 2022. Cathay n’a pas non plus prévu de baisse des prix avant la fin 2024, en raison notamment d'une pénurie de personnel.
Alors que l’on sort juste de la période de billets promotionnels gratuits vers Hong Kong, les autorités peuvent donc redouter que le tourisme soit freiné par cette double volonté des compagnies aériennes de répercuter l’inflation des coûts et de restaurer les marges.
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