Vous les avez tous croisés lors de randonnées sur l’île de Hong Kong, ou même simplement sur les routes qui ceinturent le Peak, à proximité des parkings et des zones touristiques. Les sangliers seraient plus de 3000 à arpenter forets et espaces verts du Port des Parfums. Jusqu’à présent mis en valeur par des vidéos surprenantes ou cocasse comme celle d’un marcassin prenant le métro, il semble aujourd’hui que la proximité avec les hommes pose problème.
Un sanglier dans un magasin de Hong Kong
En 2015, un magasin d’habits pour enfants de Hong Kong était le lieu d’un incident peu commun lorsqu’un sanglier réfugié dans un faux plafond finissait par émerger au beau milieu des acheteurs. Cette vidéo a fait le tour des réseaux sociaux, témoignant s’il en est besoin des problèmes posés par la proximité croissante entre les populations sauvages de sangliers et les zones urbanisées à Hong Kong. Les sangliers ont en effet de plus en plus tendance à chercher leur nourriture dans des zones fréquentées, attirés par les poubelles des restaurants ou des résidences qui jouxtent les parties de nature. La libre circulation de ces animaux ne pose la plupart du temps pas de problème majeur, étant de nature craintive. Pourtant le gouvernement rapporte 36 blessures causées par les sangliers ces dix dernières années à Hong Kong dont 80% ont eu lieu entre 2018 et 2021, le nombre annuel passant de 1 à 10.
Bébé sanglier prend le métro à Hong Kong
En cause, selon les sources officielles, la fin des équipes de chasse en 2017 constituées de volontaires sous contrôle du gouvernement. Ainsi, ce qui pouvait paraître impossible il y a quelques années, à savoir un sanglier dans les transports en commun, souvent bondés de Hong Kong, est pourtant arrivé en juin 2021, lorsqu’un marcassin a voyagé gratuitement entre Quarry Bay et Admiralty. Il semble que l’animal affolé ait cherché à se réfugier dans une rame ouverte, laissant les portes se refermer sur lui. La suite a été filmée par plusieurs passagers à la fois effarés et amusés par cette rencontre inattendue. Or si dans ce cas, la rencontre ne s’est pas soldée par des dommages corporels ou matériels, il ne semble pas que ce soit toujours le cas.
Un policier mordu, l’abattage décidé à Hong Kong
Ainsi récemment, une attaque de sanglier sur un policier cherchant à faire sortir l’animal d’un parking de Tin Hau s’est soldé par une morsure à la jambe et des contusions multiples pour l’agent de police et la mort de l’animal, victime d’une chute de 10 mètres. Cet incident a déclenché du côté du gouvernement de Hong Kong une campagne visant à réduire drastiquement la population de sangliers à Hong Kong, devenue selon les dires de Carrie Lam, « une menace pour la sécurité des résidents hongkongais ». Il y a deux semaines commençait donc le piégeage suivi de l’abattage de groupes des sangliers, attirés dans un premier temps par l’épandage de sciure de bois, puis tranquillisés via fléchettes hypodermiques avant d’être euthanasiés. Ces opérations devraient se renouveler indique le gouvernement « en donnant la priorité aux zones de forte concentration de sangliers »
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— Sunbear (@Sunbear36883316) November 23, 2021
Les associations de défense au secours des sangliers de Hong Kong
Devant ce qui apparait comme une atteinte à la biodiversité du territoire de Hong Kong, plusieurs associations de défense des animaux ont fait valoir le droit à la vie des sangliers. La réponse du Département de la protection de la nature et de la pêche (AFCD) a été de rappeler que cette espèce n’était pas protégée et que leur comportement avait évolué avec le temps, passant de la coexistence pacifique à des nuisances de plus en plus fréquentes. Ces derniers temps, le rapprochement du monde animal et humain semble de plus en plus fréquent à travers le monde, favorisé par le ralentissement de l’activité économique qui conduit les animaux à prendre confiance pour s’aventurer dans les villes. On signale par exemple la croissance du nombre des dauphins roses à Hong Kong, à l’instar de la lagune de Venise dont les eaux soudain cristallines a vu le retour de ces mammifères marins en 2020. Les conditions du maintien de ce nouvel équilibre restent pourtant à trouver.