Invitée d’honneur du Hong Kong French Film Festival pour présenter Couture dans lequel elle joue, Garance Marillier découvre Hong Kong pour la première fois. Révélée dans le film Grave, elle poursuit un parcours exigeant qui fait d’elle une actrice à la fois sensible et profondément connectée aux récits qu’elle porte. Elle revient pour nous sur son rôle, son travail avec Alice Winocour et sa vision des voix féminines qui façonnent le cinéma aujourd’hui.


“J’ai toujours rêvé de venir à Hong Kong”
Pour sa première venue dans la ville, Garance Marillier savoure chaque instant. « J’en ai toujours rêvé, étant une grande fan de Wong Kar-wai et de Chungking Express », raconte-t-elle. Séduite par “l’aspect vivant de la ville”, elle regrette simplement de ne pas avoir pu y rester plus longtemps.
Présenter son travail si loin de chez elle reste une expérience marquante : « C’est toujours fou de se dire que des gens à l’autre bout de la planète connaissent notre travail… c’est très touchant. »
Dans Couture, qu’elle est venu présenter à l’occasion du Hong Kong French Film Festival, Garance Marillier interprète Christine, une jeune couturière dans une grande maison de haute couture. « J’aime beaucoup les films d’Alice Winocour depuis Augustine. J’étais trop heureuse de rejoindre ce projet. »
Ce qui l’a séduite ? La façon dont la réalisatrice filme les femmes. « Alice montre des parcours de femmes singuliers, complexes, cherchant la lumière dans un monde où il y en a peu. »
J'ai passé quelques semaines chez Chanel
Pour comprendre le milieu exigeant de la haute couture, l’actrice a passé plusieurs semaines dans les ateliers de Chanel. « J’ai pu apprendre à coudre, observer les gestes, accéder aux archives et aux cahiers d’études. C’était incroyable. »
Les couturières lui ont même transmis leurs petites superstitions : « Certaines gardent une mèche de cheveux pour porter bonheur… vrai ou non, j’adore ! »
Le rôle exigeait autant de précision technique que d’intensité : « Le défi était de montrer l’obsession et l’urgence de Christine, tout en restant très juste dans les gestes. »
Jouer avec Angelina Jolie, c’était irréel !

Sur le tournage, elle retrouve Ella Rumpf, sa partenaire dans Grave. « C’était fou de retravailler ensemble ! » La présence d’Angelina Jolie demeure quant à lui un moment suspendu : « J’ai grandi avec ses films : Gia, Girl Interrupted. Être sur le même plateau qu’elle, c’était irréel. »
Depuis Grave, Garance Marillier est souvent associée à des rôles intenses et très incarnés. Une étiquette qu’elle accueille avec nuance : « J’essaie de changer de registre, de ne jamais faire la même chose. Mais c’est vrai qu’il y a toujours quelque chose de très physique qui relie mes personnages. »

Pas assez de films réalisés par des femmes
La comédienne porte un regard attentif sur la place des femmes dans le cinéma français.
« Le nombre de films réalisés par des femmes n’a jamais été aussi bas depuis 2019, et en même temps ce sont leurs œuvres qui rayonnent le plus. »
Elle cite notamment celles qui l’inspirent ; Julia Ducournau qui a décroché la Palme d’or en 2021 et qui est la réalisatrice d’Alpha ; Rebecca Zlotowski, une figure majeure du cinéma d’auteur contemporain ; Pauline Loques, une cinéaste remarquée pour Nino ; ou encore Hafsia Herzi, actrice devenue réalisatrice, dont le dernier film La Petite Dernière a été salué pour sa sensibilité et son réalisme. « Cela me donne de l’espoir et me rappelle qu’il faut continuer de se battre pour faire exister ces récits et ces voix. »
Garance Marillier sera prochainement à l’affiche du premier long-métrage de Marianne Métivier, Elsewhere at Night, coproduction entre le Canada et les Philippines, ainsi que du prochain film de Virgil Vernier.
Pour clôturer, elle nous confie aussi rêver de collaborer avec Sean Price Williams, chef opérateur culte du cinéma indépendant américain devenu réalisateur ; Eva Victor, humoriste, autrice et actrice américaine révélée par ses vidéos et son travail pour Saturday Night Live ; ou encore Alice Rohrwacher, grande voix du cinéma italien contemporain, remarquée pour Les Merveilles et Lazzaro Felice.
Interview organisé par l’Alliance Française de Hong Kong. Retrouvez toute la programmation du Hong Kong French Film Festival ici.
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