L'une des six finalistes de Hong Kong aux Trophées Internationaux des Français de l'Etranger 2021, Elsa Jeandedieu vient de bien commencer l'année du boeuf de métal en remportant en plus de son Trophée des Français de Hong Kong, le Trophée Culture Art de Vivre sponsorisé par Courrier International. Rencontre avec cette artiste française qui égaie les rues de Hong Kong.
propos recueillis par Didier Pujol
"Un long parcours pour en arriver là!"
Elsa, quels sentiments vous inspire cette nouvelle consécration?
Ce fut d’abord une grande surprise et puis ensuite ce sentiment de joie profonde a laissé place à un long moment d'introspection sur le chemin parcouru et les efforts incommensurables pour en arriver à une telle récompense. Je suis fière de ce que j'ai réussi à réaliser jusqu'à aujourd'hui et extrêmement reconnaissante envers toutes les personnes qui depuis mes études d’art sur Paris m’ont permise de parcourir un tel chemin.
Pourriez-vous revenir sur votre parcours d’artiste et les raisons qui vont ont amenée à faire de Hong Kong votre ville d’accueil depuis maintenant 13 ans?
Tout d’abord, ce fut la curiosité de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture. Ensuite, j'ai été poussée par l’envie profonde de me découvrir dans un endroit loin de mon petit confort français. Mon parcours a été semé d'embûches, d’angoisses, de remises en questions mais aussi de grandes joies, avec des projets et des clients d’exception. Si c’était à refaire, je passerais par les mêmes trails !
"Je suis une artiste caméléon"
Comment qualifieriez-vous votre art et que vous apporte-t-il?
Peintre décorateur de formation, je n'ai jamais réussi à m’enfermer dans un style particulier mais j'ai voulu au contraire développer diverses matières et techniques. Je me décris souvent comme une artiste caméléon car mon art se métamorphose en fonction du projet. Je peux effectivement passer de l'illustration de fleurs pour un centre de bien-être à du street art pour un restaurant la semaine d’après ou encore l’application de feuilles d’or la semaine suivante. J'enchaîne challenge sur challenge sans toujours vraiment tout maîtriser. C'est ce qui m'excite dans ce métier. J’oscille entre la peur de l’inconnu avec la joie de la réussite une fois un décor achevé.
Le regard sur le street art a-t-il évolué depuis que vous le pratiquez?
C'est un art qui est né dans la rue à l'abri des regards après-guerre et qui a longtemps été un moyen d'expression illégal. Au cours de cette dernière décennie, l'art de rue a gagné en intérêt et est devenu un art que l’on achète et collectionne. Je ne suis pas street artiste à proprement dit car je n'ai jamais réalisé quoi que ce soit de manière illégale. En revanche, j'ai reçu de nombreuses commandes d’œuvres à réaliser dans la rue sur des façades afin de créer une interaction avec les passants.
"L'art urbain permet de toucher plus de monde"
Vous participez à de nombreux projets urbains, transformant le paysage visuel de la ville de Hong Kong. Pourquoi cette démarche?
J'aime l’idée de pouvoir répandre des ondes positives et créer une émotion au travers de mes œuvres. Que ce soit mes murals smiles ou mon autre projet Share a smile, l'idée est de pouvoir toucher un maximum de personnes. La rue est donc devenue mon endroit favori. Ce qui m’anime ? Une soif de challenge, de découvertes, une grande curiosité et surtout une grande endurance. J’ai peur de la routine et de l'ennui, même si très souvent je rêverais de m’ennuyer un peu car c'est aussi de cette manière que l’on amorce le processus créatif.
En quoi Hong Kong et l’Asie en général vous inspirent-elles? Au-delà de cette ville, participez-vous à d’autres projets ?
Depuis la création de ma société, j'ai eu la chance de travailler sur Singapour, Pékin, Shanghai, Macao, Colombo, Phuket ou Paris. La situation actuelle a malheureusement ralenti deux projets qui me tenaient à cœur car j'ai été invitée l’été dernier pour la première fois à un festival de street art français. J'ai également reçu une invitation par un hôtel de renom sur New York afin de réaliser une œuvre gigantesque sur un building new-yorkais et faire partie de leur campagne marketing mondiale. Il va falloir patienter un petit peu avant de pouvoir envisager un projet en dehors de Hong Kong.
"Je rêve de monter ma propre exposition"
Qu’est-ce qui vous rend la plus fière aujourd’hui lorsque vous regardez le chemin parcouru?
Ma ténacité.
Quelle est votre actualité et quels futurs projets vous attirent?
Nous venons tout juste de terminer des décors pour Belon, désigné par Joyce Wang, des décors pour The Aubrey situé au Mandarin Oriental, un centre de bien-être, Philipp Wain, situé à Lee garden 3 ainsi qu'un nouveau restaurant pour Pirata Group, le tout en un mois seulement. Nous avons déjà un très beau calendrier de projets après Chinese New Year pour des designers de renom et des chantiers d’une envergure exceptionnelle. Malheureusement je ne peux en parler car tout est encore confidentiel. Mon autre rêve et projet prévu en cette fin d’année, c'est la préparation d’une première “vraie” exposition.
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