La première élection de conseils de districts à Hong Kong après la nouvelle loi électorale mise en place par Pékin, a eu lieu le week-end dernier. Le faible taux de participation de 27%, le plus bas de l'histoire de la ville, fait figure de camouflet pour le gouvernement.
Un taux de participation historiquement bas
Hong Kong a enregistré un taux de participation global de 27,54 % aux élections municipales, un record depuis le retour à la domination chinoise en 1997. Ce chiffre, très bas, a été enregistré malgré les campagnes politiques menées depuis plusieurs semaines par les magnats et dirigeants politiques, afin de pousser les électeurs à se rendre dans les bureaux de vote au moment venu. Ce faible taux a été obtenu malgré l'allongement inattendu des heures d'ouverture des bureaux de vote. En effet, les bureaux ont subi une importante défaillance du système informatique enregistrant les votes, deux heures avant la fin du scrutin. Pour compenser cette perte, les horaires de vote ont été prolongés de 90 minutes, laissant plus de temps aux résidents de voter.
Un désaveu de la politique des "patriotes"
Ce taux de participation au scrutin est en net recul par rapport aux 71,23 % enregistrés lors du dernier scrutin municipal de 2019, qui s'est tenu lors des manifestations antigouvernementales, et au cours duquel le bloc d'opposition a remporté une victoire écrasante. Il est également en recul de 8,28 points de pourcentage par rapport au précédent taux de participation le plus bas. En effet, depuis la Rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, les taux de participation les plus bas pour les élections des conseils de district ont été de 35,82 % en 1999 et de 38,83 % en 2007. Le taux de participation le plus élevé a lui été enregistré lors des dernières élections municipales en 2019. Depuis, la loi électorale a été modifiée pour ne permettre qu'à des candidats désignés comme "patriotes" de se présenter. Le poids électoral des représentants de districts au LegCo a également été diminué.
Un échec pour le gouvernement ?
Malgré ce faible taux de participation, le gouvernement hongkongais ne semble pas considérer ces élections comme un échec. Dans son message de félicitations aux vainqueurs du scrutin de lundi, le chef de l’Executive John Lee Ka-chiu a décrit ces dernières élections comme "de grande qualité”. Il précise plus tard dans son discours qu’elles avaient "atteint les objectifs fixés en se déroulant de manière équitable, juste, propre, sûre et ordonnée dans l'ensemble, démontrant pleinement une culture électorale d'excellence et la supériorité du système réformé [des conseils de district]". Cependant, ce dernier s’est dit “préoccupé” par l’erreur informatique, qu’il considère lui comme un échec. Pour comprendre les causes de ce dysfonctionnement, le gouvernement a missionné un groupe de travail pour enquêter sur l’affaire. Un rapport sur la question est attendu dans les trois prochains mois.