Que nous réserve l’avenir ? C'est la question que posent régulièrement les visiteurs de temples de Hong Kong. Découvrez l’art divinatoire à Hong Kong.
Le temple de Wong Tai sin
Une forte odeur d’encens annonce notre arrivé au temple de Wong Tai Sin: un sanctuaire d’origine taoïste, aujourd’hui devenu également bouddhiste et confucianiste, réputé pour exaucer tous les vœux. Le chemin qui nous conduit au temple est parsemé de marchands qui vendent de l’encens et toutes sortes d’offrandes. Le temple a été bâti à Kowloon, à la mémoire du moine Wong Tai Sin et il accueille tous les jours des fidèles venus pour demander de l'aide et obtenir la bonne fortune.
L’équilibre entre les cinq éléments de la philosophie taoïste ne passera pas inaperçu aux versés en Feng Shui: le pavillon de Bronze (le métal), la salle des archives (le bois), la fontaine Yuk Yik (l'eau), le Mur de la Terre (la terre) et le sanctuaire Yue Heung (le feu) avec son bouddha à la lampe allumée.
La "loterie poétique"
Nous nous baladons dans les différentes salles et pavillons, mais à vrai dire, nous sommes ici pour une raison particulière, pratiquer le Kau Cim, un rituel de divination que je connais à peine. Au centre du temple se dresse le pavillon principal et face à lui, s’étendent des dizaines de prie-Dieu rouges où les fidèles s’agenouillent, un cylindre en bambou à la main. Nous récupérons ledit cylindre dans un stand situé sur le flanc du pavillon, il contient des bâtons en bambou numérotés. La voix de celui qui m’accompagne commence à me donner des instructions:
— Agenouille-toi et ferme les yeux. Réfléchis bien à ce que tu veux demander, visualise-le et ne change surtout pas d’avis en cours de route. Tu sais ce que tu veux? Tu le vois ?
J’acquiesce.
— Maintenant, tu dois commencer à secouer le cylindre, il faut repérer le premier bâton qui tombe, si plusieurs tombent au même temps, il faut recommencer car chaque bâton représente une réponse. N’ouvre pas les yeux, je regarde.
Je commence à secouer le cylindre d’abord doucement, en me concentrant uniquement sur l’équilibre du geste, pas trop fort pour éviter que tous les bâtons ne dégringolent, mais assez pour permettre qu’au moins un tombe. En quelque sorte, fermer les yeux me libère de ce scepticisme qui s’insinue lorsque je participe à des rituels superstitieux. Pour un instant, j’oublie que je ne crois pas à tout cela et je visualise une image, et cette image devient plus importante que le fait de me sentir un peu ridicule. Je continue à secouer jusqu’à entendre le bâton tomber.
Amour, santé, chance ou affaires?
On rend le cylindre après avoir noté le numéro de notre bâton et l’on se dirige vers l’extrême gauche du temple, où une rangée des cabines abritent ceux qui sont en mesure d’interpréter notre fortune. Il est plus aisé de trouver un voyant qui parle anglais lorsque les subtilités du cantonnais (ainsi que les moindres bases) nous échappent.
Pour savoir ce que l’avenir nous réserve il faut payer pour chaque aspect de notre fortune, on ne peut pas tout savoir d’un seul coup. On doit choisir parmi l’amour, la santé, la chance ou les affaires. Chaque numéro correspond au vers d’un poème, le voyant me donne un petit papier rose avec le poème correspondant où il griffonne les réponses aux questions qu’il me pose: mariée? âge? Il finit par me donner des bonnes nouvelles et c’est tant mieux.
Avant de partir, je regarde la cohorte des gens qui s’agenouillent, prient et demandent dieu sait quoi, et même si je n’y crois pas trop, je repars avec le sourire.
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