Pascal Cagni est un ambassadeur d'un genre particulier. Il se déplace pour promouvoir la France auprès des investisseurs étrangers. Sa visite à Hong Kong intervenait un mois avant la publication du rapport annuel de Business France sur l'attractivité de la France.
La France est la terre d'accueil idéale pour les capitaux et les activités des investisseurs étrangers! Voilà en résumé le leitmotiv de Pascal Cagni lors de sa visite à Hong Kong en mars 2019 et certainement le discours qu'il adopte dans les autres pays.
Il rencontrait des chefs d'entreprise et des investisseurs avant de se diriger vers Shenzhen et d'autres villes de la Greater Bay Area. Allouant une partie de son agenda à la presse locale, il rappelait sa mission ainsi: "Mon rôle est clairement d'expliquer aux investisseurs pourquoi ils doivent venir, et d'être certain, quand ils viennent, qu'ils puissent s'installer facilement en France et accéder aux régions de leur choix. La France est une porte d'entrée pour le marché européen, ces implantations génèrent de l'emploi et accroissent aussi la recherche et le développement avec des entreprises qui viennent chercher les ingénieurs français."
Cet ancien responsable d'Apple, puis fondateur du fonds d'investissement européen C4 Ventures a été nommé en 2017 président du Conseil d'administration de l'agence Business France et Ambassadeur délégué aux investissements internationaux.
Parmi les différentes missions dévolues à Business France, comme l'aide à l'export, les VIE, la promotion de l'image de la France et le développement des investissements étrangers, c'est sous ces deux dernières bannières que s'inscrivait son déplacement début mars.
Or les potentialités de l'Asie sont énormes à ses yeux, la région ne représente que 13% des investissements étrangers en France. Elle arrive bien après l'Europe (58%) et l'Amérique du Nord (23%).
Citant Hong Kong, il rappelait quelques chiffres intéressants. Si la ville accueille 373 filiales de groupes français en 2018 et 92 sièges régionaux avec 32,000 emplois créés (source Invest HK 2018), les chiffres dans le sens inverse sont moins importants. Hong Kong est le 14ème investisseur en France avec 3.2 milliards d'euros investis, 70 entreprises et 7,000 emplois créés en France. La Chine continentale quant à elle, représente 6 milliards d'euros d'investissement avec 600 entreprises en France et 31,000 salariés.
À côté d'entreprises comme Johnson Electric, Watson Group, The Hong Kong and Shanghai Hotel Limited et Shangri-La, Pascal Cagni reste "convaincu que les investisseurs hongkongais, peuvent tirer le meilleur bénéfice de la France et notamment dans des secteurs clés comme la finance, la constitution de sièges régionaux."
Une attractivité prometteuse
Les atouts de la France viennent d'être soulignés par les bons résultats de l'enquête annuelle de Business France sur les investissements étrangers en 2018. Qu'y apprend-on?
L’attractivité de la France s’est encore améliorée en 2018: un nouveau record a été établi avec 1,323 projets d’investissements étrangers (dont 741 nouvelles implantations) permettant la création ou le maintien de plus de 30,000 emplois.
En France, il y a dorénavant 28,600 entreprises étrangères, qui emploient 2 millions de personnes et représentent 21 % des dépenses en R&D et 31 % des exportations. La France est depuis plus de quinze ans le premier pays d’accueil des investissements étrangers dans l’industrie en Europe. En 2018, 320 projets industriels ont été recensés. Les activités de R&D représentent 10% de l’ensemble des investissements en 2018.
Les entreprises qui investissent en France proviennent de près de 60 pays différents. Les États-Unis conservent leur place de premier investisseur en France, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni. La France serait le 2ème pays européen le plus attractif après l’Allemagne (source: Kantar Public - Business France).
Une image à entretenir
Comme atouts, Pascal Cagni est passé rapidement sur la qualité de vie et l'art de vivre. Il a parlé un peu plus du coût du logement, plus raisonnable que dans d'autres pays dont Hong Kong, et du pouvoir d'achat.
Ces mots les plus longs ont été pour la technologie et l'innovation. Avec un pool d'ingénieurs aussi important qu'en Allemagne, de l'ordre du million, de grandes entreprises renommées dans l'automobile et l'aéronautique, la France est un pays d'accueil pour la recherche et le développement. Cette excellence devrait être rapprochée à ses yeux du nouvel état d'esprit chez les jeunes. En 2009, 13% voulaient devenir entrepreneur alors qu'en 2017, ils sont 60% à le vouloir. Station F et ses 1.000 startups et 40 Ventures Capital en est l'exemple. Des éléments qui placent la France dans une bonne position pour la prochaine révolution qu'il promet comme un mix de digital et d'industriel.
Mais les programmes comme Make our planet great again, French Tech Ticket (un visa pour la technologie), et Choose Paris Region (l'opération séduction post-Brexit) n'ont pas fait oublié les gilets jaunes qui en étaient à leur 16ème semaine de manifestation lors de son déplacement.
Prenant soin d'éviter toute polémique, il a assuré que ces manifestations n'entachaient pas la volonté de réforme du président Emmanuel Macron ni sa détermination à communiquer dessus. Une étude qu'il citait conduite en janvier montrait que la France restait une destination attractive pour les investisseurs malgré les débuts du mouvement.
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