Opérer des services de taxi par drone, c’est l’idée lancée par une entreprise de Hong Kong, Seaplane Hong Kong, qui envisage des services d’aviation rapide dans la grande baie ainsi que des navettes pour passagers utilisant des drones dans le port de Victoria.
13 millions de dollars USD
Pour réaliser son projet, le fondateur de Seaplane Hong Kong, Stephen Cheung, a besoin de lever 13 millions de USD, somme qu’il envisage de réunir via des obligations convertibles et des partenaires et investisseurs. Selon la NASA, le marché annuel des taxi drones devrait représenter 16 milliards de dollars US d’ici 2027 et 80 milliards USD en 2050 et une valeur totale du marché disponible de 500 millions USD. Plusieurs constructeurs ont d’ailleurs déjà mis au point des prototypes dont certains sont opérationnels, comme à Dubai avec Volocopter ou en Chine avec EHang, et l’on compte 9700 entreprises dans le monde dans le domaine des drones pour passagers.
Les vols petite distance à Hong Kong ont déjà existé dans les années 30 entre Hong Kong et Macao via les hydravions de Pan American Airways et à la fin des années 50 ceux de Macao Air Transport Company. Un premier projet d'un l’entrepreneur canadien, Michael Agopsowicz, n’a pas vu le jour en 2008 mais aujourd’hui, l’intégration de la grande baie dans un maillage de transports et de voies de communication modernes ouvre de nouvelles perspectives pour relier rapidement Hong Kong, Shenzhen et Macao. C’est ce que compte faire Seaplane Hong Kong via des services d’hydravion Cessna Caravan. Concernant les drones dans Victoria Harbour, les essais pourraient avoir lieu dès la fin de l’année 2021, selon son fondateur.
Réglementations
Au-delà de l’aspect innovant de ces technologies et des appréhensions du public concernant les véhicules sans pilote, la question de la réglementation dans des zones aussi quadrillées par les transports que Hong Kong est au cœur des problématiques pour que ce projet voit le jour. Il faut en effet s’assurer que les routes empruntées par les nouvelles navettes soient correctement sécurisées. Une demande est en cours depuis janvier auprès du Hong Kong Civil Aviation Department. Techniquement, le nouveau service a de quoi séduire puisque comme l’affirme Stephen Cheung, « il est possible d’atterrir à peu près partout comme par exemple sur un toit d’immeuble », le service envisagé s’apparentant à un « Uber de l’air », les billets étant proposés à des tarifs aussi bas que 250 HKD. Deux routes sont envisagées à ce stade, reliant en 5 à 8 minutes Central et Kwun Tong puis Kwun Tong à TKO, ce qui permettrait de contourner avantageusement les difficultés de trafic dans les tunnels aux heures de pointe.
Changement d’échelle
Même si la startup cherche visiblement à attirer vers elle l'intérêt des investisseurs par un projet médiatique, le changement d’échelle actuel du marché des transports locaux dans la Grande Baie représente un enjeu majeur puisque cette zone regroupant 11 villes représente le PIB de la Corée du Sud, 72 millions de personnes et est appelé à devenir la première région économique de Chine. La grande variété des industries de la Baie couplée à la puissance financière de Hong Kong fait de cet espace un moteur de croissance exceptionnel en Asie et pour le monde. Il est donc normal et souhaitable que plusieurs opérateurs s’emparent de la question des transports rapides dans cet espace. Dans l’histoire, Hong Kong a souvent été en avance dans ce domaine avec la mise en place des hydro-jets pour relier Macao, le pont Hong Kong-Zhuhai-Macao ou la réalisation de tunnels vers les Nouveaux Territoires ou sous le port. Reste à savoir si Seaplane Hong Kong aura sa part du gateau en face d'acteurs comme EHang, installé à Guangzhou dans la Grande Baie et employant déjà 200 personnes, ou si leurs drones pour passagers seront relégués au rayon des projets de start-ups qui n’ont jamais vu le jour.
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