Nous avons rencontré Soazig. Femme active, en plus de son travail et de sa vie de famille, elle est depuis son arrivée engagée dans l’équipe de dragon boat “So French !”. Cette équipe féminine représente la communauté française depuis 2010 lors des nombreuses rencontres sportives locales.
Propos recueillis par Iris Martet de notre rédaction
On gagne ou on perd ensemble
Connaissiez-vous le dragon boat avant d'arriver à Hong Kong ?
Ce sport était une totale découverte en arrivant à Hong Kong. J’ai appris par la suite et assez récemment qu’une équipe existait à Dinan en Bretagne, ma région d’origine. Je suis d’ailleurs tombée sur le Dragon Boat un peu par hasard. Une amie qui habite dans mon immeuble m'en a parlé et m'a invitée à essayer avec son équipe. J’ai directement accroché, et ce, pour plusieurs raisons ! Tout d'abord, c’est un sport d'équipe. C’est la valorisation de l’effort qui est mis en avant, ce qui nous pousse à nous dépasser. La maxime de l'équipe pourrait être «on gagne ensemble ou on perd ensemble ».
Le dragon boat est une institution à Hong Kong
Le dragon boat a-t-il influencé votre vision de Hong Kong ?
Ce sport a complètement influencé ma vision de la ville, oui. Avec mon travail et ma vie de famille, j'ai eu peu de temps pour vraiment visiter Hong Kong. Or, le dragon boat me permet de découvrir la ville et mon quartier depuis la mer. C’est également une porte vers la culture locale. L'année est rythmée par les différentes fêtes de Hong Kong auxquelles l'équipe participe. Nous avons par exemple déposé des offrandes à certaines occasions en mai dernier ou encore nous avons participé au traditionnel festival de dragon boat au mois de juin. Je continue en dehors de ce sport à plonger dans la culture locale avec l'équipe. Cela nous permet de forger des liens même en dehors de l'entraînement, contribuant à cet esprit d'équipe spécifique des “So French !”.
Nous forgeons des liens même en dehors de l'entraînement
Avez-vous pu rencontrer des Hongkongais grâce à ce sport ?
Malheureusement non. Nous avons peu échangé avec les autres équipes en dehors des compétitions. On peut cependant aisément se croiser sur les lieux d'entraînements, comme à Stanley. Certaines d’entre nous, dont moi, ne parlent ni mandarin ni cantonais et cela limite la communication avec les autres équipes. Ceci dit, au sein de l'équipe, il n’y a pas que des Françaises. Nous avons des Hongkongaises mariées à des Français.
Quel engagement demande l'équipe ?
Nous nous entraînons une à deux fois par semaine en fonction de nos disponibilités personnelles et professionnelles. Les entraînements ont lieu le mercredi soir et le samedi matin.
Des valeurs fortes partagées par toute l'équipe
Quel impact a eu ce sport sur vous et votre vie ?
Je dirais que ce sport a eu un bel impact sur ma vie sociale. Les filles de l'équipe sont aujourd’hui toutes des amies qui complètent ma famille et mes connaissances professionnelles. Ce sport nous permet de créer un lien particulier, à travers le partage des valeurs de l'effort collectif. Cela m’a également permis de m’engager dans différents domaines. L'équipe est féministe: les entraînements sont organisés de manière que les femmes françaises de Hong Kong n'aient pas à sacrifier leur vie de famille ou leur vie professionnelle en rejoignant l'équipe. Je suis par ailleurs un engagement écologique, comme en parlait Georgia dans une première interview, que je vous invite à lire, auprès des Greens Dragons.
Un mot pour conclure ?
J’encourage volontiers les lectrices du journal à nous rejoindre. Le dragon boat est une merveilleuse entrée en matière à Hong Kong, pour les rencontres et la connaissance de la ville et de sa culture. C'est aussi un vrai échappatoire psychologique et physique, dans nos vies en générales bien remplies. Alors n'hésitez plus. Quant à ramer, venez ramer avec nous !
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