Après une journée de siège et de multiples interventions pour tenter de faire sortir les blessés, une marche de secours prenait les rues de Kowloon en direction de Polytecnic University hier soir où continuaient de résister plusieurs centaines d'étudiants.
Kowloon dévasté
De Tsim Sha Tsui à Jordan, la ville avait des allures apocalyptiques ce Lundi, les rues couvertes de briques et de feux agonisants. À l’intérieur, du périmètre de PolyU, encore plusieurs centaines d’étudiants affamés ou blessés, certains en état d'hypothermie selon plusieurs témoignages, après les arrosages des canons à eau. La situation humanitaire semble critique. Or, toute tentative de fuite s’est soldée jusqu’alors par des arrestations et les volontaires médicaux sont empêchés d'accès au site. Tôt dans la journée, un commando de deux jeunes sont venus au secours d’une jeune femme détenue et sont parvenus à la libérer. Plus tard, des voitures et taxis s'étaient garées au milieu de la route pour empêcher l’accès des cars de police, témoignant de l'émoi généré par ce siège désespéré.
Soutien de l’extérieur
Dans l'après-midi, des mères venues venaient réclamer de voir leurs enfants à l’intérieur, soucieuses d’éviter un drame. “Héros oui, martyr non” entendait-on parmi elles. C’est dire si la violence est arrivée à un summum depuis que la police a tenté en vain de prendre d’assaut l’université ce matin vers 5:30 avant d’être repoussée par les flammes des incendies allumés et attisés par les assiégés et qu'un deuxième assaut était repoussé dans la journée. Durant la soirée, la pression a pu être relâchée sur PolyU grâce à l’ouverture d’une seconde ligne de front par les protestataires, une colonne de soutien remontant Mody Road pour affronter la police. Les heurts dureront toute la nuit sans que la jonction puisse se faire avec les assiégés mais sécurisant tout du moins leur position. Plusieurs étudiants en profiteront pour quitter PolyU et s’échapper par une bretelle d’autoroute en contrebas à l’aide de cordes. Le bilan de la journée de lundi est de 116 blessés.
Mardi matin, le nouveau chef de la police de Hong Kong , Tang Ping-keung, déclarait que la police seule ne pouvait résoudre la crise en cours. Les événements de PolyU en apportent la preuve manifeste. La solution est politique.
À suivre
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