Comment cultiver son jardin à Hong Kong

Malgré la pluie, les grèves et les courtes journées, vous avez adoré passer un Noël au vert en France. Si vous avez la nostalgie des bottes en caoutchouc, des tomates cerise qui ont du goût et des graines qui germent au printemps, pas de panique: on peut avoir un mini-potager à Hong Kong, avec ou sans balcon.

Potager sur son balcon ou en intérieur

L’immobilier à Hong Kong étant ce qu’il est, même les chanceux qui ont un balcon seront sans doute intéressés par le concept de Square Foot Gardening. L’objectif en est, avec un espace minimum, d’obtenir une production variée et honorable. On plante ses légumes dans des bacs surélevés en bois, à la manière médiévale de plantation de légumes et plantes médicinales. Ainsi, l’espace est optimisé, on contrôle son sol, on peut stocker ses outils en dessous du bac, et très utile à Hong Kong en cas de typhon sévère les bacs peuvent être rentrés. Avec ce système sur un balcon, on peut espérer faire pousser citrons, tomates, concombres, radis, gingembre, piment, coriandre, basilic, fines herbes, menthe, origan, thym, fenouil, aubergines, et patates douces.

Si vous n'avez pas la main verte, pour mettre toutes les chances de votre côté, vous pouvez vous rapprocher de la Produce Green Foundation: depuis le design de votre potager, sa mise en place jusqu’à la maintenance, ils s’occupent de tout. Ce type de prestation fait sens si vous avez un espace raisonnable.

Beaucoup plus modestes, en intérieur, les très esthétiques systèmes aquaponiques permettent une petite culture. Les plantes se nourrissent des déjections de poissons d’eau froide, transformés en nitrates, l’eau du mini-aquarium est purifiée naturellement par les ponctions des racines, en circuit fermé. A Hong Kong, Potti propose des systèmes variés. On récolte principalement des herbes aromatiques et tomates cerises.

Techniques et permettant des productions plus importantes, les systèmes de la jeune entreprise française O Garden prennent la place d’une cave à vin mais suffisent à nourrir une famille. Ces systèmes très innovants créent un véritable puit de verdure en intérieur.

Potager sans vous embarrasser

Le professeur Matthew Pryor de HKU estime que 6 millions de m2 sont disponibles sur les toits de Hong Kong pour des plantations, dont seulement 0.25% seraient aujourd’hui valorisés. Partant de ce constat, l’entreprise sociale locale Rooftop Republic promeut la plantation sur les toits hongkongais. Pour juger sur pièces, joignez-vous à des visites de jardins sur les toits de la Hong Kong Gardening Society. 

Sur des espaces au sol trop petits pour la construction, ou sur des toits, de nombreux quartiers ont organisé des cultures en bacs. Vous en verrez à Lamma, Lantau et dans les Nouveaux Territoires. Citons le Permaclub à Clearwater Bay et The Hive’s CoFarm à Yuen Long, mais il y en a bien d’autres.

Il est intéressant de se rapprocher du Leisure and Cultural Services Department (ils sont dans tous les bons coups à Hong Kong): ils organisent en effet la location de parcelles de 1.5 m2 pour 400 HKD pour 18 semaines, parmi 20 jardins communautaires. La prestation inclut une unique séance de formation pour apprenti-jardiniers. La liste est ici.

Si vous avez besoin d’un peu plus de soutien, chez Nature’s harvest à Clearwater bay, ou Living farm à Tai Po, vous pouvez louer un terrain, sous-traiter l’arrosage et l’arrachage de mauvaises herbes (librement en fonction de vos contraintes et envie), et ne vous occuper de votre potager que pour le bonheur.

Enfin, il est toujours possible de limiter les plaisirs du potager à la cueillette. Il existe de nombreux potagers de cueillette à Hong Kong (Rainbow strawberry farm à Fanling, Organic strawberry farm à Ping Che).

Quelques ressources utiles

• Le blog de http://www.squarefootgardening.com/ propose un agenda de plantation, des conseils, et des produits (mais la livraison à Hong Kong ne paraît pas évidente).
• Une référence: Growing Your Own Food in Hong Kong (Expanded Edition) par Arthur van Langenberg (2014), The Chinese University of Hong Kong Press.
• Les deux posts de Moises Mehl sont très adaptés à Hong Kong et pleins de bon sens.

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