Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Cathay Pacific-Airbus : un partenariat exigeant

Après un problème moteur, Cathay Pacific vient de provoquer une inspection généralisée des Airbus A350-1000 dans le monde. Au-delà de cet incident, la compagnie hongkongaise compte sur l’avionneur européen pour accélérer sa croissance.

Cathay Pacific Airbus A 330 CX 100Cathay Pacific Airbus A 330 CX 100
Un Airbus A330-CX100 appartenant à Cathay Pacific, symbole de la coopération entre les deux firmes (photo Thomas@BOD sur Creativecommons).
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 15 septembre 2024, mis à jour le 16 septembre 2024

Un moteur en feu en plein vol !

Depuis le 5 septembre, les Airbus A350-1000 de nombreuses compagnies dans le monde sont inspectés. En Europe, cette demande émane de l’ASEA (Union européenne pour la sécurité aérienne). Selon un effet-papillon, ces retours aux garages, qui concernent aussi bien British Airways que Virgin ou Air Caraïbe, trouvent leur origine à l’autre bout du monde.

En effet, le lundi 2 septembre, un avion de ce type, appartenant à Cathay Pacific, a dû rebrousser chemin vers Hong Kong alors qu’il se rendait à Zurich. La cause a vite été identifiée : un incendie d’un moteur Rolls-Royce en vol, peu après le décollage. Dès le lendemain, Cathay Pacific a cloué au sol ses 48 avions A350 pour inspection, ce qui a entraîné l’annulation de 24 vols aller-retour, dont certains pour Tokyo, Osaka, Taipei, Singapour et Bangkok. La mise au repos n’a finalement duré que quelques jours, et Cathay Pacific a pu identifier 15 appareils dont les composants moteurs devaient être remplacés.

De grosses commandes en rafale

Cathay Pacific a tout intérêt à être exigeant avec son fournisseur toulousain. En effet, la compagnie hongkongaise a eu le nez creux en se détournant de Boeing avant les multiples incidents qui ont terni la réputation de la firme de Seattle. Il faut ajouter que Cathay Pacific attend toujours la livraison des 21 Boeing 777-9 commandés en… 2013 !

Dans le duopole, Cathay Pacific a donc clairement choisi Airbus. Début août, elle a ainsi annoncé une commande de 30 A 330-900, qui s’ajoute à des commandes précédentes de 49 moyen-courriers de types A 320 et A 321 et de 48 A350, dont 6 en version cargos et 42 en version passagers.

Cette modernisation de la flotte a permis d’améliorer encore les services de Cathay Pacific, qui a pu lancer une classe premium, et mettre sa classe affaires au standard 3F (full privacy, full access, full flat).

D’autres pistes pour l’avenir

Cependant, Cathay Pacific n’exclut pas d’autres relais de croissances. Ainsi, c’est bien sur les futurs Boeing 777-9 qu’elle compte lancer en 2026 sa nouvelle première classe, qui comprendra un salon transformable en lit double et une salle de bain privée.

Par ailleurs, dès cette année, Cathay Pacific compte beaucoup sur les infrastructures en évolution à l’aéroport de Hong Kong. L’ouverture programmée d’une troisième piste dans les prochains mois devrait permettre le doublement de la capacité de l’aéroport, pour la porter à 120 millions de passagers.
Enfin, à plus long terme, Cathay Pacific n’exclut pas de sortir du duopole et de bénéficier de la montée en puissance de l’avionneur chinois Comac, qui a déjà reçu des commandes de son C919 de la part d’autres compagnies aériennes de l’empire du Milieu, comme China Eastern ou China Southern. Même s’il n’a pas encore franchi le pas, Ronald Lam, président-directeur général de Cathay Pacific, a déclaré en mars à ce propos : « Comac est prometteur, donc nous avons beaucoup d’espoir de voir émerger une nouvelle source de concurrence. » A terme, bien plus que des problèmes de moteurs, c’est donc plutôt l’arrivée de Comac qui pourrait redéfinir l’intensité du partenariat entre Cathay et Airbus.

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions