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Avec Invader, l'invasion de Hong-Kong et de la Terre a commencé

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Ouvrez l'oeil et découvrez les fresques d'Invader - Photo@Bady Abbas - Unsplash
Écrit par Karine Yoakim Pasquier
Publié le 25 février 2021, mis à jour le 26 février 2021

A Hong Kong, des étranges représentations d’aliens se cachent dans les ruelles et sur les murs. Quelles sont-elles et comment sont-elles arrivées là? Zoom sur Invader, un artiste qui a su faire de nombreuses villes, un terrain de jeu.

Toute personne ayant grandi dans les années 80 connaît le jeu vidéo japonais, Space Invaders, sorti en 1978, et mettant en scène un petit canon laser, chargé de détruire des aliens se rapprochant de lui. Grand classique du jeu vidéo, au même titre que Pac Man ou Pong, il a rencontré à son époque un succès international…

Si nos adolescents ne connaissent sûrement pas le jeu en lui-même, avec son design épuré et sa mission très sommaire, ils ont sans doute vu passer, au fil de leurs pérégrinations dans Hong Kong, ces petits personnages pixelisés, réalisés sur le même design que Space Invaders. Zoom sur cet art urbain réalisé par un artiste français.

Space Invader, un des piliers du jeu vidéo

Jeu d’arcade japonais, crée en 1978, Space Invaders met en scène un canon laser tentant d’empêcher des essaims d'extraterrestres d’atteindre le bas de l’écran. Plus le jeu progresse, plus ceux-ci bougent rapidement. Un vaisseau spatial extraterrestre bonus apparaît de temps en temps, ce qui offre au joueur la possibilité de marquer des points supplémentaires en le faisant exploser.

Succès mondial, le jeu fut si populaire lors de sa sortie qu’il provoqua une pénurie de pièces de 100 yen, qui permettaient d’y jouer.

 

 

En 1980, il fut alors adapté pour la console Atari 2600, marquant toute une génération. En 2008, pour célébrer le 30ème anniversaire du jeu, Nintendo décidait de lancer Space Invaders Get Even, un jeu en ligne disponible au Japon pour la Wii. 

Franck Slama, artiste français, n’échappe pas au phénomène et s’en inspire pour créer une œuvre de street d’art qui – elle aussi – connaîtra un succès planétaire.

Franck Slama, ou Invader

Grand joueur de Space Invader, Franck Slama, alors étudiant à Paris, pose en 1996 sa première installation faite de mosaïques et de carrelage, proche de la Bastille. Son projet, qu’il appelle Invasion, consiste à occuper les villes avec ses œuvres.

Après avoir envahi vingt-trois villes française, il s’attaque à l’international et installe ses œuvres dans 22 villes européennes et 10 outre-mer, donc Bangkok, Barcelone, Berlin, Genève, Istanbul, Londres, Rome, New York, Tokyo, Melbourne et Hong Kong. Installant souvent ses mosaïques dans des lieux emblématiques, tels que la lettre D du panneau Hollywood à Los Angeles, c’est masqué que l’artiste travaille. Souvent de nuit, il installe ces pièces à quelques mètres au-dessus du sol, pour permettre à ceux ne pouvant aller au musée d’accéder à de l’art.

En 2011, il marque l'installation de sa 1000ème œuvre à Paris avec une exposition à La Générale intitulée 1000.

Aujourd’hui, ses installations sont devenues des pièces de collection, dont certaines ont été volées par des amateurs peu scrupuleux.

 

 

Envahir Hong Kong

A Hong Kong, Invader est très présent puisque l’artiste en pose en 2001, , , et 2015. C’est même d’ailleurs une galerie hongkongaise, Over the Influence, qui le représente.

De Tsim Sha Tsui à Wan Chai, en passant par Causeway Bay, plusieurs œuvres égayent en effet les murs de notre Port aux Parfums. Si certains sont impressionnants, d’autres mesures quelques centimètres de large à peine et demandent donc un sens de l’observation à toutes épreuves.

 

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Photo personnelle

 

Malheureusement, certaines œuvres n’ont pas résisté à l’épreuve du temps ou aux rénovations de certaines zones, provoquant ainsi le tollé parmi la communauté… et il convient donc d’être réactif pour admirer et apprécier ces diverses mosaïques.

De l’art, mais aussi un jeu de piste

Via une application nommée FlashInvaders, les amateurs du genre peuvent traquer ces œuvres dans le monde entier.  C’est d’ailleurs une passion que François partage avec ses enfants, Joséphine et Gabriel. Ce Français découvre le concept lors de l’exposition de l’artiste au Musée en Herbe à Paris en 2017… et depuis, n’en démords plus, puisqu’il a déjà "attrapé" 549 mosaïques. "J’en ai trouvé 512 à Paris, qui en dénombrerait 1457. Le reste a été flashé à Hong-Kong (132 en tout), Bâle, Bruxelles, Tokyo, Aix-en-Provence, Cologne et sur la Côte d'Azur…"

 

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Joséphine et Gabriel, devant l'installation PacMan de Tsim Sha Tsui

 

Le fonctionnement est simple, nous confie François: "Lorsque vous découvrez une mosaïque, vous la flashez avec l'application Flash Invader depuis votre téléphone et cela vous rapporte des points. Plus la surface de la mosaïque est importante, plus elle rapporte de points, ce qui vous positionne dans un classement mondial. Je suis actuellement classé 3003e sur plus de 125000."

Grâce à cette activité, François a pu découvrir de nombreuses villes aux côtés de son fils: "Cela m’apporte beaucoup de fun et de bons moments. Je pars en "safari urbain" avec mon fils pour trouver des aliens. C'est parfait pour mieux découvrir une ville, y compris dans des endroits moins touristiques ou propices car Invader en colle aussi beaucoup près des moyens de communication (sur les autoroutes, le périph’, les gares, le long des rails...). Il nous est arrivé de faire plus de 20 km à pied en une après-midi pour trouver des mosaïques. Il y a un petit sens de l'aventure…"

Lorsqu’on scanne une œuvre, on découvre en parallèle un petit message fourni par Invader. Un jour, pendant le lockdown à Paris, François sort s’aérer: "J'étais sorti une heure pour prendre l'air et je tombe rue de Ménilmontant sur deux nouvelles mosaïques tout récemment posées, pendant le confinement. Je la flashe et le message s'affiche: "Restez chez vous"..."

 

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Photo personnelle

 

Parfait pour rester attentif à ce qui nous entoure, ce jeu a permis à de nombreuses personnes de redécouvrir leur ville.

Et vous, en avez-vous déjà trouvé?

 

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