400 000, c’est le nombre approximatif de foreign domestic helpers (FDHs) vivant à Hong Kong. Entre luttes pour la justice et récentes avancées législatives, nous faisons le point sur leur situation.
Qui sont les domestic helpers de Hong Kong ?
Les foreign domestic helpers (FDH) jouent un rôle fondamental dans la société hongkongaise. Mais qui sont-elles puisque dans 98,5% des cas, les FDH sont des femmes. En 2019, on comptait environ 400 000 FDH dans la ville, ce qui représente près de 5% de la population hongkongaise. Originaires principalement des Philippines, d'Indonésie, d'Inde et de Thaïlande, ces travailleuses viennent à Hong Kong avec l'espoir d'améliorer leurs conditions de vie et de soutenir leurs familles restées au pays. Leur contribution à l'économie locale est indéniable, mais leur réalité quotidienne est souvent difficile.
Des conditions de travail précaires pour les helpers
Dans les foyers hongkongais, les FDH s'occupent de tâches variées, allant de la garde d'enfants à l'entretien ménager, en passant par le soin des personnes âgées et la cuisine. Leur travail permet à de nombreuses familles de jongler entre des emplois exigeants et des responsabilités domestiques, rendant leur présence presque indispensable.
Malgré leur importance, les conditions de travail des domestic helpers restent préoccupantes. Beaucoup d'entre elles sont soumises à des horaires longs et irréguliers, souvent dépassant les 12 heures par jour, sans jours de repos adéquats. De plus, la règle qui exige que ces travailleuses vivent chez leur employeur crée un déséquilibre de pouvoir, et une absence presque totale d’intimité.
Souvent éloignées de leur famille et de leur pays, les FDH doivent naviguer dans un environnement juridique complexe et parfois hostile. Leur statut de migrante les rend particulièrement exposées à l'exploitation. Beaucoup craignent de dénoncer les abus, de peur de perdre leur emploi ou d'être expulsées. Cette intimidation dissuade souvent les victimes de chercher justice, renforçant un cycle de silence et de souffrance.
De nouveaux progrès pour les droits des helpers
Les foreign domestic helpers sont bien plus que de simples travailleuses ; elles sont des mères, des sœurs et des filles qui, par sacrifice, contribuent au bien-être de nombreuses familles à Hong Kong. Face aux défis considérables qu’elles doivent surmonter, des avancées législatives récentes offrent une lueur d'espoir.
En septembre 2024, un procès a révélé l'ampleur des défis auxquels font face les foreign domestic helpers en matière de justice. Une travailleuse indienne de 36 ans, connue sous le nom de X pour protéger son identité, a remporté son procès contre son ancien employeur suédois, reconnu coupable de viol. Ce verdict est l'un des rares cas de condamnation pour viol impliquant une travailleuse domestique étrangère à Hong Kong, soulignant les obstacles persistants que rencontrent les femmes migrantes pour obtenir justice.
X a courageusement décidé de dénoncer son agresseur après avoir subi des violences sexuelles, malgré les risques de perdre son emploi et son logement. Son témoignage a non seulement conduit à la condamnation de son employeur, mais a également été perçu comme un symbole d'espoir pour d'autres victimes. Des organisations de défense des droits des travailleurs ont salué cette décision comme un tournant, encourageant davantage de femmes à faire entendre leur voix et à se battre contre l'injustice.
Revalorisation des salaires des helpers
En parallèle à cette victoire judiciaire, Hong Kong a annoncé en cette fin du mois de septembre 2024 une augmentation de 2,5 % du salaire minimum pour les foreign domestic helpers. Ainsi, cela porte le salaire mensuel minimum légal de 4 870 HKD à 4 990 HKD (environ 636 USD). Bien que cette revalorisation soit une avancée, elle reste largement insuffisante selon de nombreux groupes de défense des droits des travailleurs.
Malgré la hausse, les associations estiment que ce montant est bien en deçà des 6 000 HKD (environ 764 USD) que les travailleurs réclament pour vivre dignement, compte tenu des coûts de la vie à Hong Kong. Les travailleuses domestiques, qui travaillent souvent entre 12 et 16 heures par jour, continuent de faire face à des conditions économiques précaires. Les critiques soulignent que, même avec cette augmentation, les salaires ne reflètent pas la contribution significative de ces femmes à l'économie locale.