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La baisse des taxes sur l’alcool à Hong Kong : pourquoi faire ?

Le 16 octobre dernier, le chef exécutif de Hong Kong, John Lee, a prononcé son discours annuel de politique générale, dévoilant les grandes orientations pour l'année à venir. Parmi les sujets abordés, la question de la baisse des taxes sur l'alcool a été évoquée. De quoi s'agit-il et surtout y a-t-il un impact significatif sur l'économie locale ?

Hong Kong - réduction des taxes sur l'alcoolHong Kong - réduction des taxes sur l'alcool
Photographie de spiritueux @freepik
Écrit par Juliette Robieux
Publié le 29 octobre 2024, mis à jour le 4 novembre 2024

Redynamiser le secteur des spiritueux

L'objectif de la nouvelle politique fiscale sur l'alcool est clair : revitaliser le secteur des boissons et du tourisme en attirant les consommateurs. Le gouvernement vise à faire de Hong Kong un pôle incontournable de la vente de spiritueux à l'échelle mondiale. John Lee a annoncé une réduction de 10 % des taxes uniquement sur les spiritueux haut de gamme, c'est-à-dire ceux contenant plus de 30 % d'alcool et dont le prix d'importation dépasse 200 HKD. Cette taxe restera à 100 % pour les premiers 100 HK$, puis passera à 10 %. Au total, cette mesure devrait concerner seulement 15 % du marché, jugé crucial par les hauts fonctionnaires hongkongais. L'objectif est également de soulager la pression fiscale sur des spiritueux tels que le whisky, le brandy et autres alcools haut de gamme, représentant 98 % des importations de spiritueux à Hong Kong.

Une mesure trop limitée à Hong Kong

Alors que certains espéraient une suppression totale de la taxe sur l'alcool, cette réduction devrait avoir un impact limité sur le pouvoir d'achat des consommateurs et sur le revenue des industries en matière d'alcool. En 2008, la suppression de la taxe sur le vin avait triplé les revenus du secteur, faisant de Hong Kong le deuxième plus grand centre de vente aux enchères et de distribution de vin au monde, et le plus important en Asie. Les acteurs de l'industrie de l'alcool sont donc déçus par cette mesure jugée insuffisante pour propulser la ville de Hong Kong en tête sur le marché  des spiritueux, représentant au total 525 milliards de dollars dans le monde. Cette dernière est dépassée par d’autres villes dans la région, notamment Singapour, qui a mis en place une taxe ad valorem de 100% sur les spiritueux, signifiant que la taxe est calculée en pourcentage de la valeur du produit. 

Limiter l'abus d'alcool à Hong kong

Bien que cette mesure puisse sembler limitée, elle vise à établir un équilibre entre la stimulation de la consommation touristique et locale tout en limitant la consommation abusive et la dépendance à l'alcool. La santé publique demeure une priorité. Lors de son annonce, John Lee a souligné : "Je n'encourage pas à boire, tout comme notre politique." Une étude menée par The Lancet Regional Health, financée par le Fonds de recherche médicale et de santé de Hong Kong, soutient cette position en démontrant une corrélation entre la consommation excessive d'alcool et la fiscalité. Cette étude a révélé une nette augmentation des cas de dépendance et de consommation abusive après la suppression de la taxe sur le vin en 2018. Les experts estiment qu'une augmentation des taxes pourrait réduire cette consommation de 30 %. Le gouvernement se montre donc très prudent dans la mise en œuvre de mesures relatives à l'alcool.

Face à la modeste réduction des taxes sur l'alcool, les effets de cette nouvelle mesure ne seront pas immédiats mais se manifesteront certainement sur le long terme.

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