À Hong Kong, les courses de chevaux sont une institution populaire. La ville veut désormais en faire un moteur touristique et s’imposer comme hub équestre de la Greater Bay Area et du horse racing mondial.


Du turf local à l’ambition régionale
Les courses de chevaux à Hong Kong ne sont pas qu’un spectacle : elles font partie de la vie de la ville. Chaque semaine, Happy Valley et Sha Tin attirent des foules passionnées, entre sport et paris. Cette tradition locale devient aujourd’hui un outil stratégique. En 2026, le Conghua Racecourse, situé à Guangzhou, commencera à accueillir des courses régulières. Relié aux deux hippodromes hongkongais, il formera un triangle équestre transfrontalier présenté comme un « centre d’excellence » de la Greater Bay Area, dans le cadre du National Equine Industry Development Plan. L’idée est claire : faire de la région un nouveau pôle international pour les sports et l’industrie équestre.
La Grande Baie à fond les rênes
Au-delà du sport, c’est toute une vision touristique et culturelle qui se dessine. Grâce à sa double identité – connectée au marché chinois mais tournée vers le monde –, Hong Kong veut devenir la vitrine de la Greater Bay Area. Pour appuyer cette ambition, un accord a été signé avec China Travel Service (CTS). Il prévoit la création de forfaits touristiques incluant courses, divertissement et culture, ainsi que des programmes d’échanges pour la jeunesse. Ces initiatives s’intègrent dans le plan du chef de l’exécutif John Lee, qui a placé les courses hippiques parmi les piliers de la relance touristique. La fermeture annoncée en 2027 du Singapore Turf Club (Kranji Racecourse), unique hippodrome de la cité-État, donne par ailleurs à Hong Kong une occasion unique de conforter son rôle de leader régional du horse racing.
Dans la cour des grands
Mais pour s’imposer, Hong Kong devra affronter une rude concurrence. En Asie-Pacifique, l’Australie vit au rythme de la Melbourne Cup et le Japon attire des foules records avec la Japan Cup. En Europe, le Royaume-Uni et la France brillent avec Royal Ascot et le Prix de l’Arc de Triomphe, tandis qu’aux États-Unis, le Kentucky Derby et la Triple Couronne rassemblent chaque année des millions de spectateurs. Face à ces mastodontes, Hong Kong mise sur sa singularité : deux hippodromes urbains spectaculaires, une tradition populaire profondément enracinée et, bientôt, le relais stratégique de Conghua.
L’équation reste incertaine : cette passion locale, transformée en vitrine touristique internationale, suffira-t-elle à faire entrer Hong Kong dans le cercle fermé des grandes capitales mondiales du horse racing ?
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