Après la visite de John Lee au Qatar et au Koweït, l’un des effets positifs espérés est l’augmentation des visiteurs en provenance du Moyen-Orient. D’ores et déjà, Hong Kong a créé une certification halal pour ses établissements accueillant du public.


Des pays riches et amis de Hong Kong
Ces dernières années, Hong Kong a multiplié les liens avec les six pays du GCC (Arabie Saoudite, Oman, Emirats Arabes Unis, Bahrein, Qatar et Koweït). Les deux derniers Etats cités ont d’ailleurs reçu la visite de John Lee entre les 10 et 15 mai dernier. Au menu des discussions, figuraient des sujets divers pouvant rapprocher les deux Asies : la finance, le commerce, les investissements, les innovations, la technologie, mais aussi les liens entre les communautés de vie.
En effet, d’un côté, le Koweït, qui préside le GCC, et le Qatar, pays au plus fort PIB par habitant de la zone, étaient friands de découvrir de nouvelles opportunités. De l’autre, la délégation gouvernementale de John Lee était accompagnée de plus d’une trentaine d’entrepreneurs de Hong Kong, mais aussi de plus d’une vingtaine de chefs d’entreprises de provinces voisines, comme le Guangdong, le Fujian et même le Zhejiang. Il faut par ailleurs rappeler que John Lee avait également visité l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis en 2023.
De nombreux accords avec Hong Kong
Les efforts ont rapidement payé. Pas moins de 59 accords ont été signés avec le Qatar et le Koweït. Parmi les 24 conclus avec le Koweït, on peut ainsi citer ceux sur la connectivité entre les deux aéroports, l’éducation, les industries maritimes, le sport et bien d’autres domaines. Parmi les 35 avec le Qatar, beaucoup concernent le commerce, mais certains auront des conséquences pratiques pour les citoyens.
Ainsi, aujourd’hui, cinq des six Etats du GCC ont désormais un accord de non-double imposition avec Hong Kong. De même, depuis le 15 mai, les Hongkongais peuvent entrer au Qatar et aux Emirats arabes Unis sans visa pendant trente jours. De la même façon, la période d’entrée sans visa en Oman a été allongée de 10 à 14 jours.
Du halal à Hong Kong
Dans l’autre sens, les touristes du Golfe seront aussi les bienvenus à Hong Kong. Pour faciliter leur accueil, les autorités du « port aux Parfums » ont lancé en mai un label de qualité halal (« Halal Q Mark Qualification » en anglais). Cette norme rigoureuse sera d’une grande aide à la fois aux touristes des pays musulmans, mais aussi aux résidents hongkongais de la même confession. Quelques exemples emblématiques d’établissements ayant adopté cette nouvelle norme ont ainsi été dévoilés, comme le Café Kool du Shangri-La de Kowloon, la boulangerie Kee Wah Bakery, les restaurants chics Chinesology et La Vache ! ou même l’enseigne américaine bas-de-gamme KFC.
Cette large variété de lieux respectant les principes du halal sera un grand atout pour accueillir le marché du voyage musulman, dont la valeur totale mondiale devrait atteindre les 300 milliards de dollars en 2026 selon Mastercard. Le Golfe ne sera donc pas la seule cible visée par ce tourisme « muslim-friendly ». Par exemple, en 2024, sur les 44,5 millions de visiteurs recensés à Hong Kong, 366.973 venaient d’Indonésie, un chiffre en augmentation de 42% sur un an, alors que le nombre de touristes de Malaisie avait aussi augmenté de 50% pendant la même période. Par ailleurs, dans la cité-même, la communauté musulmane est estimée à 300.000 personnes, venant notamment d’Indonésie, du Pakistan, d’Inde, mais aussi de Chine.
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