L’Inde, l’Égypte ou le Finistère. Antoine Rameau promet de vous faire voyager pendant le French May, à partir du 3 mai prochain.
De ses années passées à Air France, cet ancien cadre en a gardé le goût du voyage. Reconverti sur le tard, Antoine Rameau marque pourtant sa deuxième participation au French May, le 3 mai prochain. Dans la Karin Weber Gallery, son exposition Voyages assemble les brides de ses souvenirs de vacances.
"Je récupère ce que je croise sur mon chemin, ce qui m’inspire", commence l’artiste. Ainsi, dans sa valise il entasse de vieux paquets de cartes retrouvés sur une plage indienne. "J’ai toujours eu une fibre écolo, poursuit-il. Transformer ces matériaux pour raconter des histoires est ma façon de contribuer au recyclage".
Expérimentant sans cesse, Antoine Rameau cherche à se "régénérer en permanence". "À l’image des Rolling Stones ou des Led Zep’, mon Art a beaucoup évolué. Il s’est assagit, ce doit être un signe que je vieillis", plaisante-t-il visiblement comblé.
Re-coller avec sa passion
C’est grâce à ce jeu d’assemblage qu’Antoine Rameau s’épanouit. "J’ai toujours eu une attirance pour le collage", se rappelle-t-il. Alors qu’il découvre cette technique durant ses années lycée, il privilégie pourtant un parcours plus classique. "Il m’était difficile d’assumer d’être un artiste. Je n’étais soit pas assez motivé, soit je n’y croyais pas", commente-t-il. Après la prépa HEC, et son diplôme en poche, le jeune français s’envole pour New York en 1998 où il renoue avec sa passion. Entouré d’artistes de rue, pour lui tout est matière à coller: "la rue, les meubles, une guitare... Cette expérience a été très forte".
Ce n’est qu’après, en 2010, que sa fibre artistique rejaillit. Profitant d’un creux dans sa vie professionnelle, Antoine Rameau suit sa femme à Hong Kong et cherche à se réinventer. "Il fallait que je fasse quelque chose pour moi, confesse-t-il stimulé par ce nouvel environnement. Je suis persuadé qu’en restant à Paris, j’aurais continué à bosser bêtement dans un secteur qui ne me convenait plus".
"Finalement, je travaille beaucoup plus depuis que je suis artiste, admet-il non sans un sourire. Mais pour moi ce n’est pas vraiment du travail, c’est du bonheur à plein temps."
Or, ce n’est qu’en 2013 que l’artiste saute le pas de l’exposition dans une galerie de Sai Ying Pun. Une tentative réussie qui a suscité une nouvelle énergie chez lui, puisque depuis il n’en compte pas moins de vingt à son actif. "En tant qu’artiste, on a quelque chose à exprimer, à dénoncer et on espère aussi inspirer autrui", articule-t-il tout en rappelant la doctrine du livre de Jon Krakauer Into the Wild: "Le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé".
Informations pratiques: Exposition Voyages, du 3 mai au 13 mai 2018, à la galerie Karin Weber, 20 Aberdeen Street, Central.