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"Caroline Vigneaux s’échauffe" – l’interview

Caroline Vigneaux  Photo © Sylvain GripoixCaroline Vigneaux  Photo © Sylvain Gripoix
Caroline Vigneaux ©Sylvain Gripoix
Écrit par Marc Schildt
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 18 février 2021

La comédienne fera monter la justice sur scène, parlera de tribunal, retracera l’histoire du droit des femmes, invoquera Adam et Ève pour chercher à comprendre l’origine des inégalités ! Du 15 au 16 décembre, l’humoriste révèlera son nouveau spectacle à Hong Kong avec un one-woman-show direct et intelligent.
 

Caroline Vigneaux inaugure dans quelques jours son nouveau spectacle en Asie. Nouveau spectacle ou Caroline s’échauffe, le titre n’est pas tout à fait définitif, mais les sketchs le sont ! Et c’est bien à Shanghai (les 13 et 14) puis à Hong Kong qu’elle a décidé de dévoiler ses numéros.
 

Son premier spectacle Caroline quitte la Robe a été un vrai succès. En quelques années, elle nous dit être passée "des toutes petites salles de province en se faisant connaître par le bouche à oreille… à la grande salle de l’Olympia en 2016."
 

Au total plus de 250.000 personnes ont assisté à ses spectacles et selon ses mots "faire l’Olympia, c’est vraiment un rêve… c’est bien simple, depuis cette date je me sens artiste (elle rit) … et si on ajoute le DVD, j’ai comme l’impression d’avoir un diplôme." 

 

 

Un virage à 180°

L’histoire de son premier spectacle concernait le changement radical dans sa vie : passer d’avocate à une vie nouvelle de comédienne humoriste.

Pour le second spectacle, "c’est un peu la suite, les quiproquos causés par le fait d’être comédienne après avoir eu une carrière dans la justice."

"Imaginez pour mes anciens clients, ils me voient sur des affiches alors qu’ils ont pris 13 ans de prison. Ça doit leur faire un choc ! Ils doivent se demander si ce n’est pas pour ça qu’ils ont pris 13 ans."

Le ton est donné ! Mais ne pensez pas que le métier d’avocat ne lui ait pas réussi. Elle était lauréate du concours de la Conférence du stage en 2004 (un concours de plaidoirie très réputé dans le monde judiciaire), en charge des commissions d’office au barreau de Paris, puis avocate dans un cabinet américain. 

Aujourd'hui, elle préfère faire rire sur les conséquences d'un tel changement avec son banquier, dans sa vie quotidienne ou sur le fait "d’être vaguement connue."

Quand vous lui demandez les thèmes qu’elle aborde, elle répond que ses sketchs sont avant tout là pour faire rire.  

Mais ça n’empêche, elle parle des femmes par exemple. "Je suis un peu féministe, certains thèmes sont plus graves que d’autres. Dans mon précédent spectacle, il y avait des références au viol, aux femmes battues. Dans celui-ci, je parle de choses intimes et de l’histoire des droits de la femme avec un sketch assez étonnant qui remontera à Adam et Ève." 

"C’est dingue, c’est là où tout s’est cristallisé. Cette histoire de côte prise à Adam pour créer Ève... et à la fin alors qu’ils mangent le même fruit, qu’ils commettent le même péché, l’homme va travailler et la femme est condamnée à servir. » 

Le prétoire et la scène

Caroline Vigneaux a adoré être avocate pendant six ans et elle aime toujours ce métier nous confesse-t-elle. Alors pourquoi ce changement ? 

"Je n’ai pas changé de vie parce j’étais malheureuse. Par contre, j’ai réalisé à un moment donné que je n’avais qu’une seule vie, que j’étais moi aussi mortelle. Je me réfère souvent à cette phrase de Confucius: On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une." La comédie est venue comme ça, comme une réponse à ce qui permettra de remplir sa seconde vie.

 

Caroline Vigneaux  © Sylvain Gripoix.jpg
Caroline Vigneaux  ©Sylvain Gripoix

 

Elle nous dit qu’elle a un tempérament assez joyeux, qu’elle adore parler, rire fort et qu’elle aime la vie. Elle ne se transforme pas sur scène, "il y a une différence certes, on est bien plus libre sur scène, mais je ne me force pas."

Jacqueline Maillan a d’ailleurs été une de ses révélations très jeune. "A l’époque, j’ai vu cette femme dans Croque-Monsieur et je la trouvais exubérante, elle parlait très fort, elle faisait des gestes, elle faisait rire, et comme moi on me disait : Arrête tu fais trop de bruit, je me suis dit on a le droit d’être comme ça et je trouvais ça merveilleux." 

Quand on lui demande qui d’autre l’a inspiré, elle répond sans hésiter : "j’ai une grande admiration pour Albert Dupontel, quand il était en one-man-show et maintenant pour tous ses films. Je trouve cela intelligent, j’adore cela l’humour intelligent."

A l’évocation du film Bernie, elle parle de la scène où le "père" de Bernie "aiguise une pelle sur les rails de sécurité de l’autoroute… ce sont des images qui restent, il crée des choses totalement nouvelles."

La comédienne aime ce type de sketchs vraiment originaux et s’efforce de trouver des sujets qui n’ont pas été traités ou pas sous l’angle qu’elle va choisir. 

Si Caroline Vigneaux veut faire rire avant tout, on comprend qu'elle le fait avec de beaux restes de son précédent métier en avouant "aimer la langue et l’art oratoire", en comparant "un spectacle à une tribune", et en défendant des causes parce [qu’elle] "aime bien quand il reste des choses des comédies".

Propos recueillis par Skype le 15/11/2017

Informations pratiques sur les 3 représentations du 15 et 16 décembre ici dans notre agenda Expat Guide

 

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