3ème "Nuit des idées" de Hong Kong sur l'innovation sociale

Signe des temps, la 3ème "Nuit des idées" organisée par le Consulat de France à Hong Kong et Macao en collaboration avec l’Institut Français et Baptist Oi Kwan Social Service avait pour thèmes le partage et l’innovation sociale.
220 nuits, 90 pays
Gratuite et festive, la "Nuit des idées" est née en France en 2016 afin de partager la culture française du débat dans le monde et se déroule dans 90 pays au travers de 220 rencontres. Les sujets abordés couvrent l'écologie, l'éducation, l'urbanisme, les sciences, entre autres. Ecrivains, chercheurs, philosophes ou chefs d'entreprises apportent leurs visions lors d'un échange public ponctué de performances artistiques collectives.

Débats et performances
Crises du logement, accroissement des écarts de richesses, réchauffement climatique et ses conséquences sur les pays en voie de développement, la 3ème "Nuit des idées" de Hong Kong ne pouvait pas mieux tomber. Certes, il n'y avait pas de gilets jaunes ou de T-shirts noirs dans la salle mais les événements récents en France et à Hong Kong étaient dans tous les esprits. L'audience, en grande partie constitué de Hongkongais, a participé par des questions aussi diverses que "faut-il chercher à habiter sur Mars quand il est déjà difficile d'habiter Hong Kong?" ou "le marketing doit-il faire consommer plus ou au contraire éduquer à moins polluer?"

Pascal Rambert, invité d'honneur
Cette année, Pascal Rambert, écrivain et dramaturge, Grand Prix de l'Académie Française 2016, était l'invité de la "Nuit des idées" à Hong Kong. Il a accepté de répondre à nos questions.
Comment alliez-vous art et inclusion sociale?
Quand j’ai dirigé le centre dramatique national de Gennevilliers, banlieue parisienne où arrivent des gens du monde entier, j’ai eu à cœur que les 25-30 nationalités de notre communauté soient représentées ou entendues dans le théâtre. Nous avons eu des ateliers d’écriture avec les jeunes du quartier pendant 6-7 ans. Nous avons fait des films, des photos, les gens venaient aux ateliers de philosophie, ils jouaient du théâtre. Venait qui voulait. J'appliquais le principe de la chatière à ce théâtre, une totale liberté de participation.

Comment l'art et la “Nuit des idées“ peuvent-ils faire bouger les lignes selon vous?
Je considère que chaque fois que quelqu’un réfléchit, ça fait bouger les lignes. Alors bien sûr, on n’a pas des idées qui jaillissent tout le temps, 60% du temps on est conventionnel. Mais les lignes bougent dès qu’on commence à réfléchir à un problème. L’art permet d’améliorer la société. J’aime voir le bonheur que l’art apporte aux artistes et au public, peu importe d'ailleurs si le public a ou non une culture artistique. Tout le monde a besoin d’art, de partage, l’art apporte un bonheur immatériel à chacun.

Quelle impression retirez-vous de Hong Kong?
C’est ma première fois à Hong Kong. Ce que je peux dire, à ce stade, je le tire de deux rencontres. Tout d'abord j’ai pu échanger avec le directeur du “Hong Kong arts festival“ pour monter un projet autour d’une de mes pièces ici, qui sera traduite en cantonais. J’ai aussi rencontré une actrice pour un casting. Son père est arrivé dans les années 1970 en nageant, au péril de sa vie. C’est une histoire très dure. J’ai senti à Hong Kong beaucoup de curiosité, une envie de faire des choses en dehors de son cercle habituel aussi. Je vais là où me conduit mon désir, je suis attiré vers ce que je ne connais pas, j’aime affronter les choses, c’est pour ça que je viens à Hong Kong aujourd’hui.
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