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Rendez-vous avec Pierre-François Martin-Laval

Pierre-François Martin-Laval Hong Kong "Fahim"Pierre-François Martin-Laval Hong Kong "Fahim"
Rendez-vous avec Pierre-François Martin-Laval (PEF) à l’occasion du Festival Rendez-Vous pour la projection de “Fahim“
Écrit par Patricia Herau-Yang
Publié le 24 novembre 2019, mis à jour le 24 novembre 2019

Acteur de cinéma et de théâtre, scénariste et réalisateur accompli, Pierre-François Martin-Laval (surnommé PEF dans le milieu) était connu jusqu’à présent pour ses comédies ("RRRrrrr!!!" notamment). Pour "Fahim", il s’aventure sur un terrain beaucoup plus dramatique, le destin d’un enfant du Bangladesh, qui suit son père en exil vers la France. lepetitjournal.com a pu échanger avec le réalisateur en marge du Festival Rendez-Vous.

Pourquoi ce film?

J’ai été bouleversé par une interview télévisée de Fahim, suite la parution de son livre autobiographique “Un roi clandestin“. J’ai toujours été très touché par ce qui peut arriver à un enfant. J’ai décidé de raconter son histoire au cinéma, car en Europe on côtoie des réfugiés tous les jours mais on ne devine pas la vie qu’ils ont eue jusqu’ici. Je voulais qu’on prenne conscience qu’ils ne sont pas venus pour profiter des aides sociales mais bien pour survivre. J’ai voulu montrer qu’ils sont comme nous, qu’ils avaient une vie avant, un métier. Souvent quand on les croise, on se demande ce qu’ils font là, c’est facile d’avoir des préjugés. On se dit qu’ils auraient mieux fait de rester chez eux. On parle de migrants alors qu’il s’agit de réfugiés qui demandent des secours, qui sont parfois en danger de mort. C’est une histoire vraie, mais belle comme un conte, parfois drôle, une fable réaliste en somme.

 

 

Etes-vous resté en contact avec le vrai Fahim?

J’ai rencontré Fahim en compétition pendant les championnats de France 2014, j’ai aussi été très marqué à l’époque par son maître Xavier Parmentier. Une fois le projet accepté, Fahim m’a laissé beaucoup de liberté dans mon travail. Malheureusement, Xavier Parmentier est mort et n’a pas pu être associé au projet. J’ai présenté ma version à Fahim pour vérifier si quelque chose le tracassait. Quelques aspects ne lui ont pas plus du tout et je les ai modifiés. J’ai toujours considéré que j’avais un engagement moral envers lui, même si contractuellement parlant j’avais une totale liberté. Fahim m’a accompagné en tournée cet été pour la promotion. Nous étions tous les deux très fiers.

 

Pierre-François Martin-Laval Hong Kong "Fahim"
Séance de questions-réponses avec PEF

 

Comment se passe un tournage avec Depardieu?

Gérard Depardieu a donné une part de son humanité dans le film, il donne sans qu’on ait rien à lui demander. Il a une expérience immense. Je lui ai parlé deux mois avant le tournage, c’est tout. Gérard veut offrir un cadeau, et en retour qu’on lui foute la paix. Il a son jardin secret, c’est très rare qu’on ait à lui demander des choses. On voit dans le film très souvent ses premières prises. C’est prodigieux. J’ai vu ça seulement avec Christian Clavier, c’est rare. Au cinéma, en général, on progresse et on cherche, de prise en prise, mais avec Depardieu, tout est là. C’est stupéfiant. Il aime la vie, il envoie des ondes en fonction de ce dont la scène a besoin. Avant une scène de tension, il va foutre le bordel. Sans spoiler le film, il y a une scène où il se passe un truc magique entre lui et le gamin. C’est lui qui a provoqué ça pendant le tournage de la scène.

 

Rendez-vous avec Pierre-François Martin-Laval
Gérard Depardieu en coach d'échecs

 

Avez-vous une anecdote à partager?

Lors de la première rencontre avec Depardieu sur le film, chez lui, il faisait très chaud et la clim était à fond. Il était en slip. Il était très loquace. Il a disserté pendant deux heures sur un tas de sujets. Une de mes intentions en fait était que Depardieu apprenne les échecs. Quand je lui en ai parlé, il s’est mis très en colère, considérant qu’il n’en avait pas besoin. Mais sur le tournage, il a réalisé qu’il en avait besoin et il a écouté le coach.

 

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