Présent dans l’hexagone pour participer au 19e sommet de la Francophonie de Villers-Cotterêts les 4 et 5 octobre, le Président vietnamien Tô Lâm devrait ensuite y rester pour une visite officielle, les 6 et 7 octobre, à l’invitation de son homologue Emmanuel Macron.
La dernière visite officielle d’un Président vietnamien en France, celle de Tran Duc Luong, remonte à 2002. Il était donc temps, d’autant plus que les relations entre les deux pays ont pris, en 2013, la forme d’un partenariat stratégique, soit l’un des plus hauts niveaux de relations diplomatiques qui soient.
Depuis l’établissement de leurs relations diplomatiques le 12 avril 1973, la France et le Vietnam n’ont eu de cesse de les faire évoluer.
Mais c’est surtout dans le courant des années 1990 qu’elles ont réellement pris leur essor, avec deux évènements marquants : la visite officielle de François Mitterrand au Vietnam en 1993 et la tenue du 7e sommet de la Francophonie à Hanoï en 1997, sommet à l’organisation duquel la France aura largement et généreusement contribué et pour lequel le Président français d’alors, Jacques Chirac, avait fait le déplacement.
Jacques Chirac était d’ailleurs retourné au Vietnam en 2004. Mais le dernier Président français en exercice à avoir fait le déplacement reste François Hollande. C’était en 2016.
Les deux pays ont donc noué des liens forts, frappés bien évidemment du sceau de l’Histoire, une Histoire partagée, parfois tragique, mais dont les pages les plus douloureuses ont été tournées, comme en témoigne la participation du ministre des Armées Sébastien Lecornu aux célébration du 70e anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu en mai dernier.
Un partenariat prometteur
Les relations sont donc au beau fixe, aujourd’hui, entre Paris et Hanoï, qui ont établi un partenariat stratégique en 2013, et qui ont mis en place un modèle de coopération décentralisée, à l’échelle des localités.
Sur le plan économique et commercial, notamment, les échanges sont fructueux. De tous les pays de l’Union européenne, la France est le quatrième partenaire commercial du Vietnam, son deuxième investisseur et son premier pourvoyeur d’aides publiques au développement.
La valeur des échanges bilatéraux a augmenté de 42% au cours de la dernière décennie pour atteindre un pic de 5,33 milliards de dollars en 2022. Il faut dire qu’avec l’Accord de libre-échange Union européenne-Vietnam (EVFTA), les entreprises, tant françaises que vietnamiennes, disposent d’un outil performant sur le plan commercial.
Bilan des quatre ans de l'accord de libre-échange UE-Vietnam
La France a sinon investi dans 692 projets, au Vietnam, en générant un capital social de 3.93 milliard de dollars, ce qui fait d’elle le 16e investisseur étranger (sur 149) dans le pays. Ses investissements concernent principalement l’information et de la communication, l’industrie de transformation, l’électricité, le gaz, l’eau ou encore la climatisation.
L’ambassadeur du Vietnam en France, Dinh Toan Thang, estime que les deux pays ont encore une belle marge de manœuvre pour coopérer dans des domaines tels que l’énergie, l’aérospatiale, l’hydrogène vert, les semi-conducteurs, les minéraux rares et les câbles sous-marins. Mais il note aussi que l’agriculture écologique, l’agriculture circulaire, l’écotourisme et la réponse au changement climatique offrent de très réelles perspectives.
Pour l’éducation et la formation
Du côté d’Olivier Brochet, l’ambassadeur de France au Vietnam, c’est surtout d’éducation et de formation qu’il est question lorsque le devenir de la coopération bilatérale est abordé. La France souhaite qu’un nombre croissant de jeunes Vietnamiens viennent y étudier, a-t-il déclaré, non sans se réjouir de constater que nombre d’étudiants français venaient passer un semestre ou deux dans des universités vietnamiennes.
« Pour la coopération bilatérale, j’aimerais citer également le renforcement des échanges humains, notamment entre les jeunes. Nous souhaitons qu’un nombre croissant de Vietnamiens viennent étudier en France. Ils sont les bienvenus et nous savons ce que la France peut leur apporter et ce qu’ils peuvent apporter ensuite au partenariat bilatéral dans tous les domaines », a-t-il récemment confié à nos confrères du Courrier du Vietnam.
Le fait est que cette visite de Tô Lâm en France devrait donner lieu à un accord intergouvernemental portant sur l’éducation. Le but ? Renforcer l’enseignement du français dans les écoles vietnamiennes.
Le français et le Vietnam : toute une histoire
Le Président vietnamien, lui, est arrivé en France le 3 octobre au soir. Il a été accueilli à l’aéroport d’Orly par Didier Migaud, ministre de la Justice et Garde des Sceaux. C’est donc sous le signe de la Francophonie que débute son séjour dans l’hexagone : voilà qui est de bon augure pour la suite.
Sur le même sujet
