Novaland est l’un des plus importants promoteurs immobiliers du Vietnam (le 4e pour être précis). La société vend donc des appartements ou des maisons à des particuliers en s’engageant à couvrir la majeure partie des intérêts des prêts bancaires.
Sauf que…
Novaland vient tout simplement de renier sa promesse, mettant les acheteurs dans une situation plus que délicate.
Prenons l’exemple de Ha. Fin 2021, Ha achète une villa d’une valeur de 12 milliards de dôngs (environ 475.000 euros) en contractant un prêt bancaire de 5 milliards de dôngs (soit environ 200.000 euros). La villa en question reste à construire. Elle est englobée dans le projet Aqua city, un projet développé par Novaland à Bien Hoa, la capitale de la province de Dong Nai.
Novaland ne couvre plus le remboursement du crédit
Novaland, qui s’était dans un premier temps engagé à couvrir la majeure partie des intérêts (9% pendant 24 mois), vient de brutalement se rétracter.
Le promoteur a promis à Ha qu’il la rembourserait lorsqu’elle serait en possession de son certificat de propriété en bonne et due forme.
Sauf que Ha, elle, est totalement prise au dépourvu par cette volte-face. Elle n’a pas les fonds nécessaires au paiement des intérêts. Du coup, les travaux de sa villa sont interrompus depuis le mois de décembre.
A ce stade, elle serait prête à liquider le contrat passé avec Novaland pour récupérer son argent, quitte à payer une amende, mais le promoteur lui a fait savoir qu’il n’était pas en mesure de lui restituer les fonds engagés.
"L'arrêt de l'aide au remboursement du crédit me met dans une situation financière critique.", a déploré Mme. Ha.
Quant à revendre la villa à un prix inférieur, il n’y faut pas songer: il s’agit, ni plus ni moins, d’une créance irrécouvrable.
Même scenario pour Nguyen, qui a elle aussi acheté une villa dans la province de Binh Thuan par l’intermédiaire de Novaland pour la coquette somme de 14 milliards de dôngs (environ 550.000 euros). Là aussi, la villa fait partie d’un projet, le projet Novaworld Phan Thiet.
"Je ne peux plus gérer la pression financière et payer les intérêts du crédit. J'envisage désormais de liquider mon contrat et avoir à payer une amende de plusieurs milliards de dôngs ..." a déclaré Mme. Nguyen.
Là aussi, il y a un prêt bancaire qui couvre tout de même les trois cinquièmes de la somme avec un taux d’intérêt annuel de 12%, dont les trois quarts devaient en principe être pris en charge par Novaland.
Des acheteurs pris à la gorge par des crédits aux taux élevés
Ha et Nguyen ne sont pas des cas isolés, loin s’en faut. Beaucoup d’acheteurs se retrouvent ainsi sur les charbons ardents pour avoir cru aux promesses de Novaland.
Du côté de Novaland, justement, on invoque une situation économique difficile, qui affecterait le marche immobilier.
Cette situation difficile ne semble en tout cas pas affecter Cao Thi Ngoc Suong, l’épouse du Président de No Va Real Estate Investment Group JSC, qui - la presse en a fait état ce lundi -, s’apprêterait à vendre plus de 3,6 millions d’actions de Novaland.