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Geneviève de Galard, « l’ange de Dien Bien Phu », nous a quittés

Catholique fervente, elle a été convoyeuse de l’air puis infirmière dans l’enfer de Dien Bien Phu. Adulée pour son courage et son abnégation, celle que l’on surnommait « l’ange de Dien Bien Phu » vient se s’éteindre à l’âge de 99 ans.

 Geneviève de Galard, « l’ange de Dien Bien Phu », nous a quitté Geneviève de Galard, « l’ange de Dien Bien Phu », nous a quitté
Écrit par Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 2 juin 2024, mis à jour le 4 juin 2024

C’est une grande figure de la guerre d’Indochine qui vient de disparaître. Patricia Mirallès, la Secrétaire d’Etat aux Anciens combattants et à la Mémoire, lui avait d’ailleurs rendu un hommage appuyé au cours de l’interview accordé au Petit Journal à l’occasion des 70 ans de Dien Bien Phu. « C’était un moment extraordinaire et je garderai à jamais le souvenir de cet ange », nous confiait-elle en évoquant sa rencontre avec Geneviève de Galard.  

« Mademoiselle », « Mam’zelle », « Geneviève » l’imploraient « ses » blessés, tous des durs à cuire, pourtant… « Maman », lui lançaient certains dans le délire de l’agonie. Blessés par balles ou par éclats d’obus, mutilés, aveugles, grands brûlés… Elle les aura tous accompagnés au seuil de l’indicible. Pour beaucoup, elle aura été l’ultime réconfort…

« Mam’zelle Geneviève », « l’ange de Dien Bien Phu »

Pour la postérité, elle restera à tout jamais « l’ange de Dien Bien Phu », un ange tombé du ciel à la fin du mois de mars 1954, et dont l’avion ne pourra jamais repartir sur Hanoï avec son chargement de blessés, ce qui l’obligera à rester dans l’enfer de la cuvette et à se commuer en infirmière.

« A suscité l’admiration de tous par son courage tranquille et son dévouement souriant. D’une compétence professionnelle hors pair et d’un moral à toute épreuve, elle fut une auxiliaire précieuse pour les chirurgiens et contribua à sauver de nombreuses vies humaines. Restera pour les combattants de Dien Bien Phu, la plus pure incarnation des vertus héroïques de l’infirmière française », écrira à son propos le général de Castries, le commandant en chef de la garnison française.

« Geneviève de Galard fit montre, aux pires heures de la guerre d’Indochine, d’un dévouement exemplaire. Je salue sa mémoire », a réagi Emmanuel Macron ce 31 mai.  

C’est bien contre son gré que Geneviève de Galard, modeste et effacée par nature, s’est trouvée ainsi héroïsée, offerte comme un baume à une défaite qui allait sceller la perte de l’Indochine et sonner le glas de l’Empire… « Je ne mérite pas cet honneur, car je n’ai fait que mon devoir », ne cessait-elle de répéter en arborant un petit sourire gêné.

Héroïne de Dien Bien Phu, Paris Match

C’est cette photo d’elle, prise le 24 mai 1954 à Luang Prabang, juste après sa libération, et publiée en couverture de Paris Match, qui allait achever d’en faire une icône populaire, symbole de dévouement et d’abnégation.

Grand Croix de la Légion d’honneur aux États-Unis

Portée aux nues, elle sera même invitée aux États-Unis par le Président Eisenhower qui lui remettra la médaille de la Liberté, soit la plus haute décoration américaine pouvant être accordée à un étranger. En France, elle sera élevée à la dignité de Grand Croix de la Légion d’honneur, en 2014.

 Geneviève de Galard : Grand Croix de la Légion d’honneur, en 2014

Ces dernières années, elle vivait à Toulouse, avec son mari Jean de Heaulme, épousé en 1956, avec lequel elle a eu trois enfants.

« Je voulais tout simplement être utile, et je ne pouvais pas imaginer une vie sans donner aux autres ou poursuivre un idéal », avait-elle déclaré un jour.

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