Le 7 mai prochain, cela fera 69 ans que le camp retranché de Dien Bien Phu est tombé... Cette défaite militaire, qui a sonné le glas de la présence française en Indochine, s’est soldée par des milliers de morts de part et d’autre... En faisant part de leur intention de développer l’aéroport de Dien Bien Phu à l’emplacement même où ont eu lieu les combats, les autorités vietnamiennes ont fait réaliser à la France que la découverte de dépouilles de militaires était « plus que probable », pour reprendre les mots de Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la mémoire.
« La France a une obligation de sépulture perpétuelle pour tous ceux qui sont morts pour elle, sauf quand les familles souhaitent récupérer les corps », a expliqué Patricia Mirallès à l’Assemblée nationale ce 21 mars.
« Dans le cas particulier du Vietnam, une doctrine s’est forgée dans le temps, en accord avec le gouvernement vietnamien et les associations de combattants : les corps doivent être rapatriés en métropole, dans la nécropole du mémorial des guerres d’Indochine de Fréjus », a-t-elle précisé. « Cela nécessite d’organiser avec les autorités vietnamiennes les modalités d’information de l’ambassade et de conservation des corps lors de leur découverte », a-t-elle également détaillé.
« Les dépouilles retrouvées à Dien Bien Phu ou ailleurs au Vietnam retrouveront leurs frères d’armes qui sont déjà au mémorial », a-t-elle enfin assuré.
Patricia Mirallès se rendra à Fréjus le 8 juin pour la journée nationale d’hommage aux morts des guerres d’Indochine.
Une très lourde défaite militaire, pour la France
Pour rappel, la bataille de Dien Bien Phu a duré 56 jours (13 mars – 7 mai 1954), 56 jours de combats sanglants, de déluges d’obus et parfois même d’affrontements au corps à corps. Les soldats du corps expéditionnaire français, commandés par le général de Castries, ont fini par être submergé par les hommes du général Giap, bien supérieurs en nombre. Bilan, côté français : 4.000 morts et près de 10.000 prisonniers, dont beaucoup mourront en captivité.
Sur le plan géo-politique, la victoire des hommes d’Ho Chi Minh, outre qu’elle acte le retrait définitif des Français de toute l’Indochine, aboutit aux accords de Genève (juillet 1954), c’est à dire à la partition du Vietnam en deux Etats : la République Démocratique du Vietnam (régime communiste, soutenu par l’U.R.S.S, capitale : Hanoï), au nord du 17e parallèle, et la République du Vietnam (régime autoritaire, soutenu par les États-Unis, capitale : Saïgon), au sud.
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