C’est officiel. Depuis 2018, il a son jour de gloire et ce jour, c’est le 12 décembre. «Il», c’est le pho, l’un des fleurons, si ce n’est «le» fleuron de la gastronomie vietnamienne.
Le 12 décembre a donc été choisi comme journée nationale du pho, véritable symbole de la culture culinaire vietnamienne s’il en est. Quelques années seulement auront suffi pour faire de cette soupe de nouilles un plat célèbre à l'international…
Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler que le mot «pho» a eu l’honneur, le 20 septembre 2007, de faire son apparition dans le dictionnaire Oxford, publié en Angleterre et aux Etats-Unis, devenant ainsi, aux côtés du churros espagnol et du kheer indien, l’un des 2.500 mots que compte le vocabulaire de la cuisine internationale.
Le pho : bien plus qu’une soupe vietnamienne
Mais qu’est-ce, au juste, que ce pho, qui fait chavirer tant de papilles? Une soupe de nouilles, c’est vrai, de nouilles de riz pour être précis, qui sont plongées dans un bouillon savoureux, agrémentées d’herbes aromatiques et relevées par de fines tranches de viande bouillie (du bœuf en général, parfois du poulet).
Mais se contenter de dire cela, c’est passer à côté de l’essentiel, car si le pho est bel et bien un plat (et quel plat!), c’est aussi un art de vivre à part entière, que l’on associe à juste titre à Hanoï, à ce festival de couleurs, de sons et d’effluves en tous genres que sont les rues de Hanoï de bon matin.
Un patrimoine à part entière
Bien malin qui pourrait dire quand et où est né le pho. Les historiens s’accordent en général sur la fin du 19e siècle et la province de Nam Dinh (nord-est). Pour ce qui est des origines du mot «pho», elles sont là aussi sujettes à discussion, même si le mot «phân», qui désigne un plat à base de nouilles de riz, revient très souvent. Une autre hypothèse en vogue voudrait que le pho descende en droite ligne du xao trau, qui est une soupe populaire, composée de viande de buffle, de vermicelles de riz et de bouillon.
Quoi qu’il en soit, le pho est en principe un plat matinal, qui fait office de petit-déjeuner. C’est en tout cas ce qu’assurent les puristes. Le fait est que de nos jours, le pho se déguste à toute heure du jour et de la nuit et qu’il a même quelques dérivés tel que le pho tron (sans bouillon) ou le pho cuon (en rouleau).
Le fait est, aussi, que le pho fait désormais partie intégrante du patrimoine vietnamien. Alors… à quand une consécration à l’UNESCO ?