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Elodie Ribeiro : « Le Vietnam, c'est le pays des possibles ! »

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Écrit par Nathalie Mulot
Publié le 18 février 2021, mis à jour le 5 janvier 2023

Elodie a créé de toutes pièces le premier cabinet de podologie du Vietnam. Elle nous parle de son parcours, de son arrivée dans le pays et de son implantation professionnelle à Hô Chi Minh-Ville.
 

Bonjour Elodie ! En quelques mots, pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a amenée au Vietnam ?

Bonjour ! J’ai 32 ans et je suis arrivée au Vietnam en septembre 2018. Je suis « tombée » dans la podologie très tôt, car j’ai eu mes premières semelles orthopédiques à l’âge de 8 ans. Je faisais beaucoup de sport étant enfant et j'avais des douleurs au niveau des chevilles, des genoux et des tendons d’Achille. A l’époque, le médecin m’avait prescrit 6 mois d’arrêt, une solution qui ne me plaisait pas. Ma mère m’a emmené chez un podologue qui m’a fabriqué des semelles orthopédiques, et deux semaines après, je reprenais le sport sans douleur. J’ai trouvé ça magique, et c’est à ce moment-là que j’ai moi aussi voulu aider les sportifs.

J’ai commencé mes études de podologie en 2007, obtenu mon diplôme d’Etat en 2010 et mon diplôme universitaire de biomécanique et de podologie du sport en 2011. Puis j’ai travaillé quelques mois en tant que pédicure dans des hôtels 5 étoiles à Dubaï et en Turquie. Je me suis ensuite installée à l’île Maurice pendant quasiment cinq années. C’est là-bas que j’ai ouvert mon tout premier cabinet et rencontré mon conjoint. En 2016, nous nous sommes installés à Barcelone, puis, à l'automne 2018, je suis parti vivre à Saïgon avec mon conjoint.


Quelles ont été vos premières impressions du Vietnam ?

La première fois que je suis venue, j’ai été ravie de retrouver ce climat chaud que j’aimais tant à Maurice : il fait toujours 30 degrés à Saïgon ! Cette ville a une énergie très positive. J’ai trouvé les Saïgonnais aussi dynamiques qu’optimistes. Il y a aussi une curiosité de l’autre chez eux qui est très agréable, même si certaines questions peuvent paraître intrusives… Ils sont juste vraiment intéressés pour nous comprendre.

J’ai trouvé que Saïgon alliait modernité et authenticité à merveille. Moi qui suis fan de kitesurf, j’ai été ravi d’apprendre qu’il y avait deux superbes spots de kite au Vietnam, facilement accessibles depuis Saïgon ! J’ai également été séduite par la diversité des paysages. Le Vietnam a tout pour plaire : des montagnes à la mer, des plaines aux rivières et aux cascades… ce pays est sublime !
 

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Comment vous est venue l’idée de monter le premier cabinet de podologie du Vietnam ?

Quand je suis arrivée à Saïgon, j’ai cherché dans toutes les langues possibles et imaginables sur Internet s’il y avait des podologues installés au Vietnam et il n’y en avait aucun. Je voyais aussi sur les forums et groupes d’expats, c’était récurrent, qu’il y avait une réelle demande, et plusieurs médecins m’ont confirmé que le besoin était bien là. J’ai donc décidé de me lancer et d’ouvrir le tout premier cabinet de podologie au Vietnam !


Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans cette démarche ?

Comme c’était tout nouveau et que la podologie n’existait pas au Vietnam, il n’y avait pas de fournisseurs officiels pour équiper mon cabinet. J’ai donc traversé Saïgon en long en large et en travers, dans tous les districts et tous les marchés, pour trouver mon matériel en pièces détachées… Un sacré jeu de piste !

Par exemple, mon fauteuil de pédicurie a été entièrement fait sur mesure, simplement à l’aide de photos. C’est donc vraiment trouver tout le matériel pour monter ma structure qui a été le vrai challenge dans cette aventure. Cinq mois se sont écoulés entre les débuts et l’inauguration de mon cabinet.


Et les points positifs ?

On en revient à la chaleur humaine des Vietnamiens et à quel point ils sont capables de se plier en quatre pour nous aider. Ils me voyaient dans la rue cherchant mon chemin et me venaient toujours en aide. Certains, spontanément, m’ont même emmené à moto car j’étais dans le mauvais district ! Les Vietnamiens sont extrêmement ingénieux et le Vietnam, vraiment, c’est le pays des possibles !
 

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En quoi consiste le métier de podologue ?

La podologie, c’est en fait deux métiers en un. D’un côté, il y a la pédicurie, où l’on s’occupe de tout ce qui touche à l’hygiène du pied et des affections de la peau et des ongles (ongles incarnés, cors, verrues, durillons, etc.). De l’autre, il y a la podologie, où l’on prescrit et fabrique des semelles orthopédiques pour corriger les troubles statiques et musculo-squelettiques liés aux déformations des pieds, des chevilles, des genoux et des hanches.


Quelle est votre patientèle ?

J’ai beaucoup de trailers et de marathoniens comme patients, et comme ils s’entrainent tous en groupe, le bouche-à-oreille fait que je m’occupe des semelles de beaucoup d’entre eux ! Ma patientèle vietnamienne est principalement composée de joueurs de basket, de tennis et de badminton, et, comme pour les coureurs, je m’occupe de pas mal de groupes de potes grâce au bouche-à-oreille.


Quels sont vos projets ?

Pour l’instant je suis bien et je me plais au Vietnam, mais c’est vrai qu’avec mon conjoint, on aimerait se rapprocher de nos familles. Nous envisageons de nous installer au Portugal à terme : la moitié de ma famille y habite déjà et la famille de mon conjoint vit en Europe.