Lors du Green Industries Summit 2025, organisé par NordCham Vietnam le 19 Juin dernier à Hô Chi Minh-Ville, une question essentielle a été discutée : alors qu’il vit une transformation économique importante, le Vietnam renforce son engagement en matière d’ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Ces concepts, relativement nouveaux pour l’économie vietnamienne, peuvent mener à des problématiques auxquelles les entreprises, les ONG ou encore les institutions nationales comme locales doivent répondre, notamment par des innovations concrètes, des efforts d’ordre social, ainsi que de nouvelles pratiques industrielles.


Une transformation industrielle rapide mais parfois inégale
L’un des axes majeurs de la transition ESG au Vietnam concerne les infrastructures industrielles. Des acteurs comme SLP, développeur de parcs logistiques dans six provinces du pays, intègrent désormais systématiquement les critères ESG dans leurs projets.
Bâtiments conçus pour héberger des panneaux solaires, systèmes intelligents de ventilation, gestion de l’eau, certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) ou EDGE (Excellence in Design for Greater Efficiencies) : les projets doivent répondre aux attentes de clients internationaux exigeants.
Cependant, ces exigences impliquent un surcoût pour les entreprises, favorisant ainsi les plus gros groupes, au détriment des petites et moyennes entreprises, qui n’ont pas toujours les moyens financiers et humains d’atteindre certains objectifs ESG. Cette idée a été clairement exprimée pendant une conférence : « Tout le monde veut du durable, mais peu veulent (ou peuvent) en assumer le coût dès aujourd’hui ».
Ainsi, les acteurs économiques qui peuvent se permettre de miser sur des structures plus écologiques et durables bénéficient, sur le long terme, d’une image positive auprès des consommateurs.
D’un autre côté, l'application de critères ESG favorise la démocratisation de pratiques industrielles durables. Soutenues par des clients désireux d’acheter “vert”, et par des partenariats avec des acteurs économiques et institutionnels locaux, cela devrait permettre à un nombre de plus en plus conséquent d’entreprises d’adopter de nouvelles techniques de production.
L’humain au coeur du développement durable
Le concept d’ESG, tout comme la transition écologique, met en lumière l’importance du troisième pilier du développement durable : l’aspect social. Il s’agit de garantir une transition “vivable”, qui accorde autant d’attention à la qualité de vie des individus qu’à la viabilité économique et à la protection de l’environnement.

Ainsi, l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) met en lumière le rôle clé de travailleurs originaires de certaines régions migrants à d'autres, nombreux dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie. Ces travailleurs, pour la grande majorité vietnamiens quittent en effet leur ville d’origine pour de plus grands pôles économiques.
En réponse, des initiatives concrètes sont déjà en place. Par exemple, de nombreuses méga-usines de la banlieue de Hanoï ont pu voir le jour ces dernières années. Les entreprises, en partenariat avec des acteurs immobiliers divers, ont organisé des chantiers visant à construire de véritables cités-dortoirs proches des usines.
Le Mékong, une transition écologique à double enjeu
Le delta du Mékong est l’un des grands centres agricoles du Vietnam. C’est une région riche en ressources, mais également fragile, particulièrement exposée aux effets du changement climatique comme la montée des eaux ou la salinisation des terres. De nombreux vietnamiens y vivent de la pêche traditionnelle ou de l’agriculture, les rendant d’autant plus dépendants à l’environnement.
Des organisations comme le WWF ont rappelé que des territoires tels que cette région du Vietnam doivent faire partie des priorités dans les stratégies ESG. Cela passe par la protection de l’environnement, mais aussi par un vrai soutien aux populations locales.
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