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Conduire au Vietnam : quels papiers, quels risques ?

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© Tran Phu
Écrit par Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 23 juillet 2019, mis à jour le 11 janvier 2021

Papiers officiels à fournir en cas de contrôle de police, prévention sur les risques de la route, petits conseils pratiques… On vous en dit plus sur la conduite au Vietnam.

Une image que beaucoup doivent garder en mémoire en arrivant au Vietnam, est sans aucun doute celle de ce flot continu de deux-roues, partout sur la chaussée, parfois sur les trottoirs, dans un concert de klaxons. Vue de dehors, cette conduite si différente de celle que l’on connaît en France peut paraître, de prime abord impressionnante et anarchique. Mais si l’on se penche un peu plus sur les « codes » de la route à respecter, on s’apercevra vite qu’il y a une certaine forme de logique… qu’il convient de suivre si l’on ne veut pas finir dans le décor ! 

Quels papiers faut-il détenir ? 

Dans les grandes villes comme Sái Gón ou Hà Nội, on ne vous demandera pas grand chose si vous souhaitez louer un deux-roues, les commerçants n’étant pas très regardants. Beaucoup vous diront même que ce n’est pas la peine (sous-entendu d’être en règle), sachant que les forces de l’ordre ne contrôlent que rarement les touristes. Mais nul ne devrait ignorer la loi, voici donc les consignes officielles, en dehors desquelles vous êtes en infraction et risquez une amende, plus ou moins salée, et l'immobilisation de votre véhicule :

Touriste ou résident au Vietnam, il vous faut absolument votre permis de conduire français assorti d’un permis de conduire international. 

Celui-ci peut vous être délivré préalablement par les préfectures et sous-préfectures françaises compétentes, du moment que vous pouvez justifier d’une adresse en France. À noter que seule la France est habilitée pour le permis de conduire international, vous ne pouvez donc pas en faire la demande aux autorités préfectorales vietnamiennes.

Détenteur d’une carte de résidence ou d’un visa longue durée, il vous est aussi possible d’échanger votre permis français contre un permis vietnamien, en vous adressant au service de la circulation et des transports. Dans la procédure, vous n’aurez qu’à remplir et signer un formulaire, fournir 2 photos d’identités ainsi que votre carte de résident ou votre visa. Vous serez exempté de tout examen pratique. 

Dans tous les cas, si vous avez acheté votre scooter, il faudra aussi présenter la blue card, qui justifie que vous en êtes propriétaire. Elle doit vous être remise obligatoirement au moment de l'achat. 

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Exemple recto verso d'une bluecard remise à l'achat d'un scooter/moto. 

Voiture ou moto ? 

Il faut en convenir, voyager en voiture a un côté bien plus sécurisant que le deux-roues. Vous êtes moins vulnérable à l’intérieur d’un habitacle. Cependant, les compagnies de location de voiture rechignent pour la plupart à louer des voitures à des étrangers, même si vous êtes résident depuis longtemps. Mieux vaut donc se tourner vers l’achat si vous comptez rester au Vietnam pour une durée indéterminée, ou vous contenter d’une voiture avec driver si vous y êtes en vacances.

Mais l’essentiel des locaux utilise le scooter - motorbike -, pour son côté beaucoup moins onéreux et pratique. Il peut être loué à la journée à un prix correct, aux alentours de 6-7€. Cependant, il est plus rentable d’en acheter un si vous vous installez au Vietnam, ou si vous prévoyez un long séjour. 

 

Conduire au Vietnam : quelques règles d’usage 

Quelle allure adopter ?

Pour les voitures et poids lourds, il est possible d’emprunter les CT, semblables à nos autoroutes françaises, limitées à 120km/h, interdites aux deux-roues. Sur les routes nationales (QL), on ne doit pas excéder les 80 ou 90km/h, selon le véhicule que l’on conduit, et 60km/h en agglomération. 

Concernant les deux-roues, les limitations de vitesse varient selon les routes où vous vous trouvez. En ville, les Vietnamiens conduisent rarement au-dessus de 30 à 40km/h, pour une limitation à 50, tout comme en France.

En province, une voie est réservée aux deux-roues, délimitée par une ligne blanche continue. La limitation s’affiche à 50 ou 60km/h dans les zones urbaines, selon les dispositions de la route. Les locaux ne la dépassent que très rarement. Et pour cause : si ces routes de campagnes sont relativement en bon état, il est primordial de ne pas se laisser griser par la vitesse tant beaucoup de choses s’y passent. Vous verrez toujours des deux-roues débouler par la droite, sans forcément vous regarder, d’autres remonter à contre-sens, tout comme vous apercevrez souvent des personnes qui marchent sur votre voie, des chiens aventureux qui traversent soudainement etc. D’où l’importance de ne pas rouler trop vite afin d’anticiper au mieux ces évènements, si c’est possible. 

Enfin, sur les petites routes de campagne (TL) dont l’état laisse parfois à désirer, il convient d’être vigilant : un nid de poule est vite arrivé. 

Bon à savoir : au Vietnam comme en France, le seuil d’alcoolémie ne doit pas excéder 0,05/litre de sang. 

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© Dien Nguyen 

Ce que l’on a noté de la conduite au Vietnam 

En France, plus on est petit, plus on est vulnérable, ce qui nous donne donc la priorité face aux autres. Il en est autrement au Vietnam. Les poids lourds peuvent parfois doubler les scooters et motos en les rasant de près. Gare à l’appel d’air qui vous fera potentiellement flancher ! 

De même, il n’existe pas à proprement parler de loi qui stipule que le dépassement doit se faire par la gauche. A gauche, à droite, il faudra s’y faire et garder l’oeil sur vos rétroviseurs. 

Les rétroviseurs : les Vietnamiens ne les regardent pas forcément, s’ils en ont ! Ici, la priorité est à celui qui se trouve devant soi. À nous donc, de faire attention à ceux qui nous précèdent sur la route

On ne dirait pas comme ça, mais les feux sont bien respectés ! Si vous en voyez certains aller à droite alors que c’est rouge, c’est parce qu’ils en ont le droit. Libérez l’espace à droite de la chaussée pour leur permettre de tourner. 

Les clignotants sont aussi à la carte, même s’il semble que les Vietnamiens les utilisent de plus en plus ces dernières années.

Bon à savoir : il vous horripile, vous rend marteau, vous fait saigner les oreilles à la longue ? Et pourtant, le klaxon a sauvé bien des vies, peut-être même la vôtre. Il est indispensable pour conduire au Vietnam, et il concerne aussi bien les voitures, les camions, que les scooters. Deux coups brefs indiquent que vous êtes en train de vous faire dépasser. Par la gauche, par la droite ?… Bon, même si c’est à lui de faire attention à vous, rien ne vous dispense de jeter un oeil à vos rétros ! 

 

Ce que lepetitjournal.com Ho Chi Minh Ville vous conseille si vous choisissez le deux-roues

Même s’il fait chaud, même si vous dégoulinez, il vaut mieux pour votre sécurité - votre vie même -, opter pour un vrai casque, si possible homologué. Un casque de chantier a beau être plus aéré, il ne tiendra probablement pas le choc dans un accident violent - et votre tête non plus.

Eviter de rouler par temps de pluie, mais surtout éviter de rouler la nuit : les dangers sont multipliés, de par la visibilité bien plus mauvaise, de par les véhicules aveuglants qui roulent en pleins phares, vous empêchant de voir les scooters qui à l’inverse roulent sans phares etc. 

Maîtriser un minimum la conduite en deux-roues avant de se lancer dans la folle aventure de conduite vietnamienne.

Nous le disions en début d’article, toute cette circulation atypique peut paraître impressionnante à première vue, mais elle l’est nettement moins une fois qu’on s’est lancé. Conduire un scooter au beau milieu de paysages magnifiques peut procurer un sentiment de liberté incomparable, à condition de rester raisonnable pour pouvoir en profiter : on rappelle quand même que selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur la sécurité routière datant de décembre 2018, le Vietnam compte près de 10 000 accidents mortels par an. 

Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 23 juillet 2019, mis à jour le 11 janvier 2021