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Billet d'humeur - Nola fait son bilan-confinement au Vietnam

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Écrit par Nola Benson
Publié le 8 mai 2020, mis à jour le 8 mai 2020

Tout a basculé la semaine du 15 mars. La pandémie du Covid-19 a pris la planète entière de court. Le Vietnam n’a fait qu’un bond, et nous aussi, même plusieurs, par ricochets. Puis, surprise la plus totale, quasiment tout a réouvert à Saigon le 23 avril, même les universités depuis le 4 mai. Le confinement est officiellement fini.

La vie sociale a repris, et à ma grande surprise assez timidement en ce qui me concerne. 

J’aurais aimé dire que je me suis ruée au spa pour faire peau neuve, du shopping à gogo, reprendre le sport et finir jusqu’à tard dans la nuit avec les copains à se descendre des shots et faire des blagues pas drôles ; hélas, bon nombre de ces commerces là n’ont pas encore le droit d’ouvrir, ce qui quelque part est assez rassurant. Et puis, une partie de moi - dont j’ignorais l’existence - était prudente. 


Au programme plutôt, des terrasses et restos en petit comité, des retrouvailles euphoriques après six semaines d’absence chez les autres, et surtout des discussions d’un sérieux nouveau : et toi t’as fait quoi pendant le confinement ?

Pour ma part, j’ai dilapidé l’intégralité de ma thune auprès… des pépinières.

Et oui, tout au long du confinement, les pépinières sont restées ouvertes, et moi qui n’ai pas du tout la main verte, je me suis découvert une passion (éphémère?) pour le vert, et j’en ai mis partout. Mais vraiment partout. 

Non contente d’avoir voulu une maison instagrammable à mort, me voila à acheter des plantes à gogo, et je me suis même attaquée à l’élaboration d’un mur végétal sur le balcon. Ironie du sort, je n’ai pas encore fini cette tâche, le dé-confinement va me ralentir dans cet élan, et j’en suis presque déçue. J’en suis au point de les prendre en photo tellement je trouve ça magique d’avoir de la vie qui pousse à mes cotés.

J’en envoyais quasiment tous les deux jours à François, qui se moquait bien de moi, me rappelant que j’avais laissé mourir notre ficus à force de l’affamer pendant deux mois, puis de l’inonder pour à nouveau l’oublier… La pauvre bête avait tenu tant bien que mal un semestre, avant de décéder officiellement. Mais maintenant j’ai pris la ferme résolution d’être à leur écoute.

Le plus drôle dans tout ça, c’est lors d’un diner semi-professionnel la semaine dernière : mon voisin de table commence lui aussi à me parler de ses plantes, passion découverte également pendant le confinement, et là, nous partons dans une discussion animée, limite fougueuse, sur nos êtres vivants verts que nous aimons d’amour. On se partage même des photos, c’est dire que cette période d’isolation nous aura rendus un brin zinzin! 

On échange nos conseils, papotons d’arrosage, de luminosité, de terreau et de billes d’argile, de boutures… On se serait cru dans “Un diner de cons”, ou à un de ces moments “café - femmes d’expat de plus de 40 ans”.

“ Dis donc Martine, comment t’occupes-tu depuis que tu ne travailles plus et que ton mari lui bosse comme un âne ?
- Olala Josiane, il faut que je te raconte, j’ai découvert un atelier coloriage et scrap-booking, c’est devenu ma passion. Ca me détend, et ça m’occupe. Jacques d’ailleurs dit qu’on ne me voit plus tant je suis absorbée par cette activité ! ”

Aïe, il y a du coup surement beaucoup de Martines en moi en ce moment… Si quelqu’un veut m’inviter à diner mercredi prochain, je ne me vexerai pas le moins du monde et promets d’être divertissante.

Et vous du coup; qu’avez vous inventé ou découvert pour passer le temps?!

 

Ici, il a fallu reprendre la route pour le bureau… Donc, se réveiller beaucoup plus tôt, mettre huit réveils pour être sûre que l'un d’entre eux fasse effet, se doucher, choisir une tenue qui claque un peu, oser le pantalon, et horreur, devoir à nouveau se maquiller. Pire encore, avoir à porter des talons. 

Quelle période franchement, quelle période... Sommes-nous pleinement en route vers un retour à la normale?