Truong My Lan, ex-dirigeante d'un conglomérat immobilier a vu sa condamnation à mort confirmée en appel le 3 décembre 2024 par un tribunal de Ho Chi Minh-Ville. Accusée d'avoir orchestré une fraude financière historique de 27 milliards de dollars, elle a plongé des milliers de petits épargnants dans la ruine. Bien que sa peine soit maintenue, le tribunal a laissé la porte ouverte à une réduction si elle rembourse une partie des fonds détournés.
Truong My Lan, ancienne dirigeante du géant immobilier Van Thinh Phat, a vu sa condamnation à mort confirmée en appel par le tribunal de Ho Chi Minh-Ville le 3 décembre 2024. Elle est accusée d’avoir orchestré une fraude financière d’une ampleur inédite, détournant 27 milliards de dollars sur une décennie via des émissions frauduleuses d'obligations transitant par la Saigon Commercial Bank (SCB). Ce scandale financier, le plus important de l’histoire du Vietnam, a ruiné des milliers de petits épargnants.
Bien que la peine de mort ait été maintenue, le jury a précisé que, si elle coopérait activement et réparait trois quarts des préjudices causés, sa peine pourrait être commuée en réclusion à perpétuité. Mme Truong My Lan a baissé la tête à plusieurs reprises pour remercier le tribunal. Au cours du procès, l'accusée a exprimé des remords sincères et a démontré une réelle prise de conscience, accompagnés d'autres éléments en sa faveur. En conséquence, le tribunal a partiellement réduit sa peine pour "violation des règles relatives aux prêts dans les activités des institutions de crédit", la faisant passer de 20 à 16 ans de prison. Toutefois, les peines pour les deux autres chefs d'accusation ont été maintenues, conduisant à une condamnation globale à la peine de mort pour Truong My Lan.
Le tribunal reste ferme
Malgré ses efforts pour atténuer les conséquences de ses actes, les juges ont estimé que Truong My Lan n’avait pas rempli les conditions nécessaires pour bénéficier d’une réduction de peine. La loi vietnamienne permet pourtant aux condamnés à mort d’échapper à l’exécution en cas de restitution de trois quarts des actifs détournés ou de coopération significative avec les autorités.
Durant l’audience, la femme d’affaires a remis à la justice plus de 600 propriétés, mais ces biens, dont la valeur exacte reste floue, n’ont pas suffi à couvrir les montants exigés. Cependant, les juges ont précisé que si elle parvenait à rembourser davantage, sa peine pourrait être commuée en prison à perpétuité. Truong My Lan, bien que visiblement émue, est restée calme et a exprimé sa gratitude envers le tribunal pour cette possibilité.
Le procès de Truong My Lan s’inscrit dans une campagne anticorruption ambitieuse menée par le gouvernement vietnamien. L’affaire restera comme un symbole des défis auxquels le Vietnam est confronté dans sa lutte contre la corruption, tout en cherchant à préserver la confiance des investisseurs et du public.