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GASTRONOMIE – Le semla dans tous ses états


Tous les ans en début d'année, le semla (au pluriel, on dit ?semlor?) débarque dans le quotidien des Suédois. Boule de pain au lait parfumée à la cardamome, fourrée de crème d'amande, surmontée de chantilly aérienne, le semla est coiffé d'un petit triangle de pâte et le tout est saupoudré de sucre glace. Et surtout, il est aussi beau que bon.

Du latin ?simila? qui signifie farine, c'est traditionnellement la pâtisserie de Mardi gras mais elle fait désormais son apparition dans les devantures après Noël. 

Du Moyen Âge au XIXe siècle, le semla est servi dans une assiette creuse, baigné dans du lait chaud et saupoudré de sucre et de cannelle. Il faut attendre les années 1900 pour se barbouiller plus ou moins involontairement le visage de crème fouettée en l'engloutissant au sortir de la pâtisserie.

Aujourd'hui, les Suédois mangent plus de 40 millions de semlor par an. Le jour même de Mardi gras, 5 millions de petits pains sont engloutis. Chaque année, un Suédois mange au moins cinq semlor achetés en pâtisserie. Et c'est sans compter ceux qui sont faits maison...

Mais gare à l'indigestion ! Le roi Adolf Fredrick, bon vivant qui jamais ne reculait devant un repas de cinq plats, dévora 14 hetvägg (semla servi dans un bol de lait chaud) avant de rendre l'âme en 1771. 

De nos jours, on trouve le semla jusqu'à Pâques et sous des formes très différentes dans les 7-Eleven, les supermarchés, comme dans les boulangeries. Le gourmet préfère le semla fabriqué par un artisan boulanger ou un pâtissier qui garantit en plus de son savoir-faire la qualité et la fraîcheur des matières premières. Même si son prix peut paraître attractif, le vrai gourmand se méfie toujours de la contrefaçon que représente le semla industriel !

Si l'année dernière, on inaugurait le "semmelwrap", l'édition 2017 est un festival de créativité pâtissière.

Chez "Petite France", on vous propose le "cremla", savoureux mélange de croissant et de semla. Chez Fosch Artisan Pâtissier, on décline la petite boule culte au coeur fondant à la crème de noisette et même au cassis. Et chez Sophies canelé, on innove en fourrant le semla d'une onctueuse crème de châtaigne.

Allez, vous avez jusqu'à Pâques pour débusquer le meilleur semla de Stockholm !

Les bonnes adresses : 

 

Sylvie HERMODSSON et Anne DONGUY (?lepetitjournal.com/stockholm), 7 février 2017

 

 

Lola Akinmade Åkerström/imagebank.sweden.se