Événement unique en France, les Fêtes consulaires de Lyon ont transformé la ville en carrefour des cultures. Pendant deux jours, plus de 30 000 visiteurs ont découvert danses, musiques, traditions et patrimoines venus des quatre coins du monde. Cette année encore, la Maison de la Francophonie de Lyon s’est imposée comme une voix forte et singulière au sein du village des nations.
Un rendez-vous devenu incontournable
Depuis plus de vingt ans, la Ville de Lyon organise en partenariat avec le Corps consulaire l’un des plus grands événements interculturels du pays. Chaque mois de juin, la ville accueille les Fêtes consulaires : une célébration de la diversité et de l’amitié entre les peuples.
Pour Sonia Zdorovtzoff, adjointe au maire chargée des relations internationales, « c’est l’occasion pour Lyon de montrer son visage le plus ouvert, accueillant et connecté au monde ». L’édition 2025, centrée sur les « Trésors naturels et architecturaux de nos pays », a réuni près de 70 délégations officielles.
Une scène festive et métissée
Au cœur de la place Bellecour, une scène colorée a fait défiler pendant deux jours un programme éclectique : K-pop sud-coréenne, guzheng chinois, folklore roumain, déambulations laotiennes, percussion malienne, conte péruvien théâtralisé… Les visiteurs ont voyagé sans quitter Lyon. L’expérience était aussi interactive, grâce au « passeport des visiteurs », un jeu de piste culturel permettant de découvrir les stands et de gagner des prix.
La Maison de la Francophonie : le « consulat » d’une langue partagée
Parmi les pavillons du village, celui de la Maison de la Francophonie de Lyon n’avait ni drapeau national ni hymne à faire retentir — mais une mission claire : porter les couleurs d’une langue et d’un espace culturel partagé par plus de 300 millions de personnes dans le monde. « Nous étions un peu le consulat de la Francophonie », sourit Rémi Lesle, bénévole présent sur le stand. Dans un espace parfois exigu, il a salué le nombre et la qualité des échanges avec les visiteurs : « Beaucoup de gens venaient pour comprendre ce qu’est vraiment la Francophonie, au-delà des clichés. »
Interculturalité, dialogue et respect : la Francophonie comme trait d’union
Au cœur de cette effervescence culturelle, la Maison de la Francophonie de Lyon a su affirmer sa singularité. Aïcha Vesin Chérif, l’une des bénévoles engagées, rappelle le sens profond de cette participation : « Les Fêtes consulaires sont un rendez-vous annuel des Lyonnais autour de l’humanisme, de l’interculturalité et du respect de l’autre. » Sur son stand, aux côtés de Rémi Lesle, elle a vu défiler un public curieux, souvent touché de voir la Francophonie représentée au même titre que les pays.
Si les danses et les musiques ont fait battre le cœur de Bellecour, les orages du dimanche sont venus assombrir l’élan collectif en forçant la fermeture anticipée de plusieurs stands. « Ce fut un goût d’inachevé… Mais aussi un appel à inventer de nouveaux moments pour retrouver l’atmosphère unique des Fêtes consulaires », confie Aïcha.
Leur présence n’a pas échappé aux autorités : Grégory Doucet, maire de Lyon, s’est personnellement arrêté pour les remercier, saluant au nom de la Ville et de la Francophonie l’action de la Maison dans ce dialogue entre les cultures.
Un dialogue qui dépasse les frontières
En amont du week-end, la semaine « Consulats en fête » a fait vibrer toute la ville : projection d’un documentaire suisse sur les glaciers du Rhône, conférence sur l’architecture grecque, exposition sur les monuments irlandais, ateliers de calligraphie chinoise, rencontre autour du Nicaragua… Des moments d’échange qui prolongent l’esprit des Fêtes consulaires dans les quartiers et les institutions culturelles de Lyon.
Pour une diplomatie de la Francophonie par les territoires
En s’imposant comme la voix d’une Francophonie vivante, inclusive et transversale, la Maison de la Francophonie de Lyon démontre qu’il est possible de tisser du lien entre les nations au-delà des frontières étatiques. Et si, dans cette époque troublée, les villes devenaient les nouvelles ambassades du vivre-ensemble ?
Francophonie des territoires : entre enracinement local et ouverture internationale
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