Réunis au Rwanda les 19 et 20 novembre, les 90 États et gouvernements de la Francophonie ont adopté l’Appel de Kigali, réaffirmé l’unité de l’espace francophone et officiellement transmis la présidence de la Conférence ministérielle au Cambodge. À un an du XXe Sommet de la Francophonie qui se tiendra à Siem Reap, au Cambodge, la Francophonie s’avance vers un rendez-vous décisif où la paix sera érigée en boussole collective.


Au cœur de cette 46ᵉ Conférence ministérielle, les ministres ont d’abord pris acte d’un contexte international fragmenté, où le multilatéralisme se cherche de nouveaux repères. Dans ce climat, les membres ont salué la capacité de la Francophonie à demeurer un espace politique cohérent, porteur d’une voix collective. « Notre Organisation a un rôle singulier à jouer dans ce monde en mouvement », a rappelé la Secrétaire générale, réaffirmant la nécessité d’un engagement francophone plus audible sur la scène internationale.
L’excellente organisation rwandaise et la qualité des débats ont également été soulignées, confirmant Kigali comme une plateforme diplomatique où s’élabore une parole commune autour de valeurs partagées : solidarité, diversité, égalité et défense de la langue française.

L’Appel de Kigali : un engagement renouvelé pour les droits des femmes
Trente ans après la Conférence mondiale sur les femmes de Beijing, les ministres ont adopté l’Appel de Kigali, véritable colonne vertébrale politique de cette session. Le texte ambitionne d’améliorer drastiquement la collecte de données sur l’égalité femmes-hommes, de renforcer la participation des femmes dans les instances publiques et de reconnaître leur travail non rémunéré.
La cérémonie d’ouverture avait donné le ton : des femmes aux parcours exemplaires – dans la finance climatique, l’intelligence artificielle, l’immunologie ou encore les arts – ont été mises à l’honneur. La Secrétaire générale a appelé à « investir davantage dans la formation et l’intégration des filles et des femmes dans les secteurs des nouvelles technologies, en particulier l’intelligence artificielle », soulignant un enjeu décisif pour la modernisation des sociétés francophones.

Transmission au Cambodge et lancement officiel du compte à rebours
Moment symbolique : conformément aux règles en vigueur, la France a transmis au Cambodge la présidence de la Conférence ministérielle, ouvrant officiellement la route vers le prochain Sommet. Le royaume accueillera les chefs d’État et de gouvernement les 15 et 16 novembre 2026 à Siem Reap, sur le thème : « La paix comme vecteur de développement durable ».

Ce passage de relais marque le début d’une séquence diplomatique majeure pour le Cambodge, qui devient le centre de gravité de la Francophonie pour les deux prochaines années.
Le choix de Siem Reap, ville porteuse d’un patrimoine universel, confère au Sommet une portée à la fois symbolique et géopolitique : célébrer la paix dans une région longtemps marquée par l’histoire, tout en inscrivant le développement durable au cœur des priorités communes.
Un horizon politique élargi avec l’élection du prochain Secrétaire général
La Conférence a également lancé la période de dépôt des candidatures pour la fonction de Secrétaire général(e) de la Francophonie pour la période 2027-2030. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 15 mai 2026, première application complète de la procédure adoptée en 2022. Ce calendrier inédit formalise davantage la vie institutionnelle de l’OIF et inscrit l’élection dans une dynamique de transparence renforcée, alors même que la Francophonie prépare son grand rendez-vous cambodgien.
Une Francophonie en marche vers Siem Reap
En adoptant l’Appel de Kigali et en ouvrant le cycle du Sommet 2026, les ministres ont donné une impulsion politique qui dépasse la seule réunion rwandaise. Reste désormais à transformer cet élan en engagements concrets, alors que se profile à Siem Reap un Sommet attendu : celui où la paix, la diversité et l’avenir de la Francophonie tenteront de trouver un langage commun.
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