Un nouveau-né a été retrouvé la semaine dernière dans un congélateur à Metz. Cette découverte macabre, qui fait froid dans le dos, n'est pourtant pas un cas isolé. C'est la 6e affaire d'infanticide de ce genre qui a été rendue publique ces 3 dernières années
(Rédaction Internationale) - Un nouveau-né mort, voilà l'atroce découverte qu'a faite un garçon de 15 ans en allant chercher une glace dans le congélateur de sa mère biologique à qui il rendait visite pendant le week-end. De retour dans son foyer, l'adolescent prévient des responsables de l'établissement qui communiquent aussitôt l'information à la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) avant que le parquet ne prenne en main l'affaire. La femme de 32 ans, déjà mère de quatre enfants, dont trois sont placés en foyer, vivait seule avec sa fille âgée de 2 ans et demi. Selon ses dires, elle aurait accouché dans une baignoire d'un bébé mort-né et, ne sachant pas quoi faire, l'aurait placé dans le congélateur. Une autopsie devrait bientôt déterminer les conditions et la date de la mort du nourrisson. La femme est aujourd'hui mise en examen pour "délaissement de mineur ayant entraîné la mort". Elle risque jusqu'à 30 ans de prison.
Plus fréquent qu'il n'y paraît
Si ce fait divers peut sembler extraordinaire, ces trois dernières années ont pourtant vu cinq autres cas similaires éclater au grand jour, notamment l'affaire très médiatique des époux Courjault. En 2006, deux bébés sont découverts dans leur congélateur à leur domicile de Séoul (Corée du Sud). Un autre infanticide, commis en 1999, alors que la famille vivait en France, est avoué par la suite par Véronique Courjault. Le procès pour l'"assassinat" des trois bébés débutera le 9 juin. Seule Véronique y sera jugée, son mari ayant été relaxé. En août 2007, trois cadavres de nouveau-nés ont également été retrouvés chez leur mère à Albertville. En octobre de la même année, 6 nourrissons morts sont découverts chez une femme de Valognes (Manche). En 2007 toujours, à Toulouse, une mère avoue avoir tué sa fille juste après son accouchement et l'avoir placée dans son réfrigérateur. En 2008, dans les Côtes-d'Armor un homme découvre un bébé mort dans son congélateur. Sa femme avouera ensuite l'avoir mis là après l'avoir tué.
Pourquoi ?
Les experts des affaires d'infanticides et de néonaticides ne peuvent trouver une explication globale à ces gestes, ceux-ci reflétant les histoires singulières de chacune des mères mises en cause. Le meurtre d'un nourrisson à sa naissance est cependant une issue possible au déni de grossesse. Une femme atteinte de cet état psychologique refuse d'accepter sa grossesse, le cache à son entourage et n'a d'ailleurs souvent pas conscience d'être enceinte. Dans certains cas extrêmes, ce syndrome provoque un choc psychologique grave au moment de l'accouchement. Dans ce "moment de panique", les cris du nouveau-né entraînent une souffrance intolérable chez la mère. "Pour arrêter cet événement qui les met dans un moment de souffrance intense, elles annulent les cris de l'enfant, et l'enfant en décède", explique Sophie Marinopoulos, psychologue clinicienne.
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) lundi 25 mai 2009
En savoir plus
Article du Point, Nouvelle affaire de "bébé congelé"en France
Article du Figaro, Bébé congelé à Metz : la mère mise en examen
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