L'été est arrivé, offrant à chacun l’occasion de passer du temps bien mérité en famille. Le Dr Kilali Ominu-Evbota, consultant pédiatrique dans l’Essex, nous rappelle que cette saison est également le moment idéal pour prévenir la santé et le bien-être de nos enfants.


- Attention à la rougeole
Même si les écoles sont fermées durant cette période estivale, la rougeole circule actuellement au Royaume-Uni et à travers l’Europe. Cette maladie est très contagieuse, et 9 enfants non vaccinés sur 10 l'attraperont s'ils entrent en contact étroit avec une personne infectée.
Le Dr Ominu-Evbota nous précise : « La rougeole peut gravement atteindre les enfants, et leur système immunitaire peut être compromis pendant plusieurs années après une contraction de la maladie. Ainsi, 1 enfant sur 5 devra se rendre à l’hôpital. En effet, la rougeole peut parfois entraîner de graves complications comme une pneumonie, une méningite, une septicémie et dans de rares cas, le décès. La vaccination est le meilleur moyen de se prémunir contre ces maladies graves. »

Les premiers symptômes de la rougeole sont généralement semblables à ceux d’un rhume (fièvre élevée, écoulements nasaux ou nez bouché, éternuements et toux), suivis quelques jours plus tard d'une éruption cutanée. Les enfants doivent éviter d’aller à l'école pendant au moins 4 jours dès l'apparition de l'éruption cutanée. Ils doivent également éviter tout contact avec des personnes à risque, telles que les femmes enceintes, les bébés, les personnes âgées et les individus prédisposés aux infections.
- Protégez votre famille contre les maladies graves
Que ce soit pendant la grossesse, durant l’enfance ou bien à un âge plus avancé, les vaccins nous protègent des maladies graves tout au long de notre vie.
Le Dr Ominu-Evbota nous rassure quant à la sécurité des vaccins, qui font l'objet de tests rigoureux avant d’être approuvés : « Certains parents s'inquiètent et pensent que leur enfant risque de développer un trouble du spectre de l’autisme suite au vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole). Plusieurs études ont examiné la sécurité et l'efficacité de ce vaccin et la National Autistic Society a été catégorique à ce sujet, en affirmant l’absence totale de lien entre l'autisme et le vaccin ROR. »

Deux doses du vaccin ROR assurent une protection à vie contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Le vaccin contre la rougeole a été introduit au Royaume-Uni en 1968 et depuis lors, 20 millions d'infections ont été évitées et 4 500 vies ont été sauvées.
Si vous pensez avoir manqué l’une des vaccinations de votre enfant, consultez son carnet de santé (red book ou "carnet rouge") pour y trouver les injections déjà effectuées, ou bien contacter votre médecin généraliste. « Il n’est jamais trop tard pour se mettre à jour dans sa vaccination », ajoute le Dr Ominu-Evbota.
Pour en savoir plus sur les vaccinations, rendez-vous sur : nhs.uk/vaccinations

- Soyez attentifs aux changements d'humeur et de comportement
Il est primordial de savoir reconnaître les signes avant-coureurs d’une santé mentale et d’un bien-être en déclin chez nos enfants. Le Dr Ominu-Evbota nous éclaire à ce sujet : « Si l'humeur ou le comportement de votre enfant vous semble inhabituel, encouragez-le à partager son ressenti. Soyez prêt à l’écouter sans jugement.
Les heures de repas sont des moments privilégiés pour encourager ces échanges. Essayez aussi d’éviter les écrans à table, le plus important étant d’être disposé à engager des conversations, sans distraction. Éloignez également les appareils électroniques de la chambre à coucher, car le sommeil est important, quelle que soit la tranche d’âge. »
Vous pouvez aussi suggérer à votre enfant de parler à un enseignant, à un référent adulte, à un ami ou encore lui proposer de se diriger vers le site youngminds.org.uk pour recevoir des conseils en ligne.
- La dépression
Les enfants peuvent également être sujets à de la dépression, dont les symptômes comprennent une baisse de l’humeur, des pleurs, une irritabilité, une perte d'intérêt pour des activités habituellement appréciées, et des troubles du sommeil.

- L’anxiété
Bien que tout le monde puisse se sentir inquiet ou anxieux de temps en temps, il est important d’observer si cela engendre un mal-être chez votre enfant ou si cette anxiété impacte sa capacité à effectuer des tâches du quotidien. Les symptômes de l’anxiété infantile comprennent l'irritabilité, les pleurs ou le besoin d'être toujours auprès de vous, des problèmes d'énurésie ou de sommeil. Les enfants plus âgés peuvent avoir du mal à se concentrer, avoir des accès de colère, des pensées négatives et ne plus s’adonner à leurs activités habituelles.
- Les troubles du comportement alimentaire
Les troubles du comportement alimentaire sont des troubles de santé mentale caractérisés par un contrôle de l'apport alimentaire comme mécanisme de gestion des émotions. Les signaux avant-coureurs incluent une perte de poids significative ; le fait de mentir sur sa quantité d'aliments ingérés ; se rendre fréquemment aux toilettes après avoir mangé et passer du temps à se soucier de son poids et de sa silhouette.

- Sollicitez de l'aide en cas de troubles de l’apprentissage ou du développement
Les troubles de l’apprentissage et du développement peuvent affecter la manière dont une personne acquiert de nouvelles compétences et assimile les flux d’informations. Ils peuvent avoir différentes causes, dont le trouble du spectre de l'autisme (TSA). N'hésitez pas à solliciter de l'aide si vous avez des inquiétudes concernant votre enfant ou que vous remarquez qu'il n'atteint pas les étapes clés de développement indiquées dans son carnet de santé (carnet rouge).
Dr Ominu-Evbota précise : « Vous pouvez demander une évaluation du trouble du spectre de l'autisme à votre médecin généraliste ou à l’infirmière scolaire, si vous en percevez des signes chez votre enfant. Si ces troubles sont diagnostiqués, cela vous aidera à mieux comprendre les besoins de votre enfant pour bien l’accompagner. Cela vous permettra aussi de bénéficier d’un soutien en tant que parent. »
Toute personne atteinte d’un trouble de l'apprentissage devrait être enregistrée auprès du registre des personnes handicapées de leur établissement de santé (ou GP learning disability register), et se voir proposer un examen de prévention en santé -EPS (Annual Health Check - AHC) dès l'âge de 14 ans. Vous pouvez vous rapprocher de votre médecin généraliste pour programmer un EPS et être sûr que votre enfant est inscrit sur ce registre.

- Soutenir un enfant atteint d'une pathologie chronique
Adeola Osindero, mère de trois enfants, nous partage son récit et la manière dont elle soutient sa fille, atteinte d'une condition médicale chronique : « Lorsque ma fille Adetolani est née, on lui a diagnostiqué une anémie falciforme (drépanocytose). C'est une maladie héréditaire et chronique qui affecte les globules rouges, et qui touche en particulier les familles africaines et caribéennes.
Si les deux parents sont porteurs de la drépanocytose, la maladie peut alors être transmise au bébé. Elle est généralement détectée lors d’un dépistage au cours de la grossesse ou peu de temps après la naissance, grâce à un test de Guthrie (test de piqûre au talon). Si vous envisagez de concevoir un enfant ou si vous êtes enceinte, je vous recommande de vérifier votre statut de porteur en vous adressant à votre cabinet médical ou à votre sage-femme. Il se peut que vous ayez besoin d'une surveillance accrue et d'un traitement pour prévenir le moindre problème.
Je suis la principale responsable des soins d'Adetolani, je travaille à plein temps et je m'occupe également de mes autres enfants. Lorsqu'elle était bébé, elle éprouvait occasionnellement de légères douleurs, mais au fil du temps, elle a souffert de crises plus graves, pendant lesquelles ses vaisseaux sanguins se bouchaient. La douleur a déjà été si intense que cela m’est arrivé de craindre pour sa vie. En l'espace de quelques secondes, sa crise peut passer d'un niveau de douleur très bas à un niveau extrêmement élevé, sans aucun facteur déclencheur physique.
Mais il existe des mesures à mettre en place pour diminuer le risque d'épisodes douloureux, comme veiller à ce qu'elle reste hydratée, éviter les températures extrêmes et les exercices intenses, et s'assurer qu'elle reste détendue, car le stress peut déclencher ces épisodes.

Désormais, les visites à l'hôpital font partie intégrante de notre quotidien, et nous veillons scrupuleusement à ce qu'elle mange correctement et à ce qu’elle prenne ses médicaments tous les jours.
Mon travail est grandement impacté par ses hospitalisations, et je prends souvent des congés non rémunérés pour rester avec elle à l'hôpital. Sa maladie me laisse souvent avec un sentiment d’impuissance et elle n’est pas sans répercussions sur nos vies. Cela me brise le cœur de voir ma fille souffrir autant et de ne rien pouvoir faire. J’aimerais pouvoir endosser sa maladie et ses douleurs pour elle.
Une crise de drépanocytose peut entraîner des problèmes très soudains, tels que de fortes fièvres, des douleurs intenses, des vomissements ou des diarrhées, des maux de tête ou des étourdissements intenses, des difficultés respiratoires et des troubles visuels. Si vous constatez ces signes chez quelqu'un atteint de la drépanocytose, contactez immédiatement votre cabinet médical, rendez-vous aux urgences les plus proches ou appelez une ambulance en composant le 999.
Nous gardons de l’espoir qu'un jour un remède soit découvert, pour que nos enfants puissent mener une vie normale, sans douleurs ni médicaments au quotidien.
C'est le courage dont fait preuve ma fille qui me donne de la force tout au long de notre combat contre la drépanocytose. Malgré toutes ses douleurs, elle essaie toujours de garder le sourire, ce qui nous apaise beaucoup. C’est l'une des petites filles les plus courageuses que j'ai jamais vues ».
Adeola Osindero vit avec sa fille Adetolani et sa famille à Chafford Hundred, dans l'Essex.
Pour obtenir de l’aide dans l’accompagnement de vos enfants au niveau émotionnel, comportemental, développemental ou face à des problèmes de santé chroniques, tournez-vous vers votre médecin généraliste, un autre professionnel de la santé, l'école de votre enfant ou composez le 111 pour accéder aux services de la NHS (National Health Service). Pour plus d'informations, consultez le site nhs.uk.