Édition internationale

Emmanuel Macron sur TF1 : cinq annonces clés à retenir

Invité de TF1 pour une émission exceptionnelle le 13 mai 2025, Emmanuel Macron a repris la parole après plusieurs mois de silence dans les médias. Pendant plus de trois heures, le président français a multiplié les déclarations sur les dossiers nationaux et internationaux, de l’Ukraine à Gaza, en passant par le débat sur la fin de vie et la réforme des retraites. Retour sur cinq points majeurs à retenir de la prise de parole présidentielle.

Photo d'Emmanuel MacronPhoto d'Emmanuel Macron
Écrit par Jean Bodéré
Publié le 14 mai 2025, mis à jour le 15 mai 2025

1. Ukraine : de nouvelles sanctions imminentes contre la Russie

Sur le conflit russo-ukrainien, Emmanuel Macron affiche la volonté de la France et de ses partenaires européens de ne pas céder face à l’agression russe. Lors de sa prise de parole, le président français prévient que « si la Russie ne respecte pas le cessez-le-feu, de nouvelles sanctions seront prises dans les prochains jours », insistant sur la possibilité de sanctions dites « secondaires ». Ces dernières viseraient des entités tierces, comme les revendeurs de services financiers ou d’hydrocarbures, qui permettent à la Russie de contourner les mesures punitives déjà en place. 

Mais Emmanuel Macron reconnaît la réalité militaire imposée aujourd’hui par la Russie en estimant que « les Ukrainiens eux-mêmes ont la lucidité de dire qu’ils n’auront pas la capacité de reprendre l’intégralité de ce qui est pris depuis 2014 ». Pour autant, le président français tient à réaffirmer l’engagement de la France auprès de l’Ukraine, dans le cadre d’une alliance solide avec l’Allemagne et le Royaume-Uni. « Notre soutien ne faiblira pas, mais il doit aussi s’inscrire dans une stratégie réaliste et tenable dans le temps », insiste-t-il.

 

 

 

 

2. Fin de vie : le référendum comme dernier recours

Sur le sujet ultrasensible de la fin de vie, Emmanuel Macron cherche à concilier respect des consciences et nécessité d’avancer. Interrogé sur le projet de loi actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, qui prévoit la possibilité d’une aide à mourir sous strictes conditions, le chef de l’État salue un texte « d’équilibre », qu’il a qualifié d’« humain et fraternel ». Selon lui, il s’agit d’un compromis « respectueux des convictions individuelles » mais aussi d’une réponse aux souffrances concrètes vécues par de nombreux malades et leurs proches.

 À l’occasion d’un témoignage de Charles Biétry, ancien dirigeant de Canal+ et atteint de la maladie de Charcot, le président évoque par ailleurs la possibilité d’un référendum. « Je pense que le référendum peut être une voie pour débloquer » le débat. Mais il tempère cette option en la présentant comme une solution de dernier recours, « qu’en cas d’enlisement », précise-t-il, affichant sa préférence pour une issue parlementaire « apaisée et responsable ».

 

 

 

 

3. Crise à Gaza : Emmanuel Macron dénonce le gouvernement israélien

Jusqu’ici prudent sur le conflit israélo-palestinien, Emmanuel Macron a pris une position claire et ferme lors de son intervention. « Ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benyamin Nétanyahou est inacceptable », a notamment déclaré le président. Une déclaration forte et inhabituelle dans la bouche d’un chef d’État occidental, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un partenaire historique comme Israël. Emmanuel Macron entend alors envoyer un message clair à Tel-Aviv, mais aussi à la communauté internationale en démontrant que la France ne cautionne plus l’ampleur des opérations militaires israéliennes et les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire. Il refuse toutefois de qualifier les actions israéliennes de génocide. Selon lui, « ce n’est pas à un président de la République de dire “Ceci est un génocide”, mais aux historiens ».

 

4. Réformes sociales : vers une vague de référendums simultanés

Privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale depuis les législatives de 2024, Emmanuel Macron semble prêt à changer de méthode pour relancer son action réformatrice. Face à un Parlement fragmenté, incapable d’accoucher de compromis durables, le président de la République laisse clairement entendre qu’il pourrait s’en remettre directement aux Français. « Je ne m’interdis rien », a-t-il lancé lors de sa prise de parole, avant de détailler une option inédite avec l’organisation de plusieurs référendums simultanés dans les mois à venir.

Avec cette piste, jusqu’ici évitée, Emmanuel Macron souhaite interroger les citoyens sur « des grandes réformes économiques, éducatives ou sociales », et peut-être même sur des évolutions institutionnelles. L’idée serait d’utiliser l’outil référendaire non plus de manière ponctuelle, comme c’est l’usage en France, mais comme un levier de transformation démocratique plus global, en traitant plusieurs sujets à la fois lors d’un même scrutin. Le président trace toutefois une ligne rouge : il n’y aura pas de référendum sur l’immigration car, selon lui, « aucune question posée dans ce domaine ne permettrait d’être efficace ».

 

 

 

 

5. Pas de retour sur la réforme des retraites

Sur le sujet toujours aussi épineux des retraites, Emmanuel Macron se montre inflexible. La réforme des retraites, adoptée en 2023 ayant entraîné une importante crise sociale et politique, ne sera pas remise en question. Le président assume pleinement cette décision controversée en précisant « qu’on ne l’a pas faite de gaieté de cœur, mais pour sauver notre système par répartition », excluant tout retour en arrière. Si pour quelques sujets comme la fin de vie ou certaines réformes sociales, Emmanuel Macron s’est dit ouvert à l’utilisation du référendum, il précise que le sujet des retraites n’en fera pas l’objet. Il explique que « si on abroge la réforme, chaque année, ce sont des dizaines de milliards d’euros qu’il faut trouver » et que « cet argent, on ne l’a pas ». La question n’est donc pas idéologique mais budgétaire, selon lui.

 

Emmanuel Macron de retour en 2032 ?

À mesure que 2027 approche, la question de l’après commence aussi à se poser. Emmanuel Macron est dans l’incapacité, constitutionnellement, de se présenter pour un troisième mandat consécutif. Mais il pourrait revenir sur le devant de la scène en 2032. Si la question lui a été posée, le chef de l’État a botté en touche tout en laissant planer le doute en indiquant « qu’aujourd’hui je n’y ai pas réfléchi », ajoutant : « quand j’aurai fini, je pourrai vous répondre ». « Je me battrai jusqu’au bout », affirme notamment le président, insistant sur sa volonté de « penser chaque jour à notre pays ». Pour rappel, il affirmait encore en 2023 vouloir « faire quelque chose de complètement différent » après 2027. Mais aujourd’hui, Emmanuel Macron ne semble plus exclure un retour en 2032, à 54 ans seulement.

 

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