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EMPLOI – Un nouveau service met en relation Français et Norvégiens francophones avec les entreprises

Développé en partenariat avec le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes français et l'ambassade de France en Norvège, le service emploi de la Chambre de Commerce franco-norvégienne vise à faciliter l'insertion de Français et de Norvégiens francophones sur le marché de l'emploi. Son responsable, Luc Bodet, nous en parle

Luc Bodet : "Les Français ont des compétences sectorielles reconnues mais un profil latin en décalage avec la culture norvégienne"(Photo : T.G. SoKT)
La Chambre de Commerce franco-norvégienne reçoit de nombreux CV de Français à la recherche d'un emploi ou d'un stage. Elle est également régulièrement contactée par des Norvégiens francophones souhaitant travailler au sein du milieu franco-norvégien.
Consciente par ailleurs que les opportunités offertes en Norvège par le marché de l'emploi sont mal connues en France, elle a décidé en concertation avec l'ambassade de France et le Ministère des Affaires Etrangères français, de mettre en place une toute nouvelle prestation : le service emploi. Il vise à mettre en relation entreprises et candidats. En s'appuyant sur son expérience et sa connaissance du marché, la CCFN effectue à partir des CV en sa possession une première sélection. Les CV sont envoyés en réponse à une offre ou lorsqu'un profil semble susceptible d'intéresser une entreprise. Si cette dernière souhaite donner suite à une candidature, elle se charge des entretiens. Récemment opérationnel, le service affiche déjà deux placements. Les deux candidats étaient des Norvégiens francophones. De nouveaux dossiers sont en cours et l'objectif est de placer 75 Français par an. Luc Bodet, conseiller-emploi à la CCFN répond à nos questions.

A quelles entreprises s'adresse le service ?
Plutôt à des PME et PMI françaises ou norvégiennes qui n'ont pas de structure de recrutement et qui ont besoin d'un appui externe. Elles ne souhaitent pas ou n'ont pas les moyens de s'adresser à des cabinets de recrutement. La CCFN apporte sa crédibilité et propose des tarifs abordables (un pourcentage du salaire de la personne embauchée).

Quels sont les profils de ceux qui cherchent ?
On trouve un peu tous les profils : du boulanger à l'ingénieur, en passant par le comptable. Nous avons organisé en juin une communication forte auprès des écoles d'ingénieurs et des écoles de commerce françaises, aussi nous recevons de nombreuses demandes en provenance de ces formations.

La Norvège est-elle l'eldorado de l'emploi que l'on croit ?
Pas tant que cela. Le point délicat est en fait de mettre un pied dans une entreprise. Les Norvégiens sont pragmatiques : recruter un étranger n'est pas si simple, comporte des risques. L'eldorado c'est plutôt une fois que l'on a fait ses premiers pas. Une personne efficace et un peu débrouillarde peut facilement évoluer au sein d'une entreprise et aller rapidement vers des postes à responsabilités.

Quelle est l'image du Français sur le marché de l'emploi norvégien ?
Le Français a une image assez contrastée. D'un côté, nous avons une image positive dans les secteurs des services, de la gastronomie ou de l'ingénierie dans lesquels on nous reconnaît une vraie compétence. Mais d'un autre côté, un Allemand, par exemple, est perçu comme plus structuré, plus efficace, plus ponctuel qu'un Français. De plus, notre culture d'entreprise est différente marquée par une forte hiérarchie, le vouvoiement, de nombreux rapports et réunions.

Quelle conduite tenir pour trouver un emploi ?
Trouver un premier emploi prend du temps. Il ne faut pas se précipiter. Il faut d'abord créer son réseau, comprendre la culture du marché de l'emploi norvégien. Envoyer une centaine de CV n'est pas forcément la solution la plus pertinente. Il faut identifier les compétences que l'on peut valoriser sur le marché norvégien, faire une première sélection d'entreprises et passer un coup de téléphone pour s'assurer de l'adéquation de son profil.

Propos recueillis par Thierry GUENIN. (www.lepetitjournal.com Oslo) lundi 8 septembre 2008

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