Saint Valentin est célébré à travers le monde, mais qui était-il ? L'église carmélite Whitefriar en plein centre de Dublin abrite depuis 1836 des reliques de ce saint qui fut martyr. L'autel en son honneur est accessible toute l'année au public.
La Saint-Valentin est une occasion festive célébrée dans le monde entier en l'honneur de l'amour et de l'affection. En Irlande, la Saint-Valentin est célébrée le 14 février avec enthousiasme et passion. Cet enthousiasme est peut-être lié à la relation particulière qu'entretient le pays avec le saint !
En effet, si vous vous rendez à Dublin et vous promenez sur Aungier Street, vous remarquerez peut-être une église à la façade noircie par les années. Deux statues dorées gardent l'entrée de l'église Whitefriar, lieu de culte carmélite, qui renferme de nombreuses reliques, dont celle de Saint-Valentin.
Si différentes versions de la vie du martyr existent, il y en a bien une qui prédomine. Saint Valentin aurait été un prêtre, vivant à Rome, au IIIe siècle, sous la domination de l'empereur Claude II le Gothique, un homme impitoyable, qui persécutait les premiers chrétiens. Le père Valentin leur venait en aide, et aurait marié des couples selon les rites de l'Église chrétienne naissante. C'est pour cette raison qu'il aurait été emprisonné et condamné à être battu à mort. Il fut finalement décapité, le 14 février de l'année 269 ou 270. Mais comment les reliques de ce prêtre romain sont-elles arrivées jusqu'à Dublin, la capitale irlandaise ?
Le voyage des reliques de Saint Valentin de Rome à Dublin
Les reliques du martyr sont arrivées à Dublin le 10 novembre 1836. L'année précédente, un religieux carmélite irlandais, John Spratt, bien connu pour ses qualités d'orateur et pour son aide envers les plus démunis du quartier des Liberties à Dublin, s'était rendu à Rome. L'élite de la capitale italienne s'était pressée pour venir l'écouter et il reçut de nombreux témoignages d'estime de la part des hautes sociétés civile et ecclésiastique romaines. Le geste le plus notable demeure celui du pape Grégoire XVI, qui fit don de reliques de Saint-Valentin à Spratt.
Amenées lors d'une grande procession jusqu'à l'église Whitefriar, les reliques y sont conservées, mais non-accessibles au public jusque dans les années 50. L'église est alors rénovée et un autel en l'honneur du martyr est construit. Une statue de Saint-Valentin en habit rouge, créée par Iren Broe, surplombe le reliquaire.
Un livre d'or est mis à la disposition de ceux qui souhaitent adresser un message au saint. On peut y lire des phrases simples et touchantes : "Saint-Valentin, aidez-moi à trouver un homme" ou encore "Saint-Valentin, veillez sur mon mari qui est malade".
Célébrer Saint Valentin, c'est célébrer l'amour
Comment un homme décapité il y a des siècles peut-il être à l'origine d'une fête qui célèbre l'amour ? Il faut d'abord savoir qu'au IIIe siècle après J.-C., la date correspondant à notre actuel 14 février était un jour en l'honneur de Junon, reine des dieux, mais aussi connue pour être la déesse des femmes et du mariage. Le 15 février, les Romains fêtaient les Lupercales, une fête païenne qui rassemblait jeunes hommes et femmes et était souvent à l'origine de plusieurs unions, par la suite. Mais en 494 après J.-C., le pape Gélase Ier décida d'interdire cette tradition païenne et de lui substituer la fête de la Saint-Valentin, célébrée le jour de la mort du martyr. Le jour des amoureux a donc une origine à la fois païenne et chrétienne, mais sachez qu'elle n'est pas célébrée partout dans le monde ce jour-là. Au Brésil et en Colombie, par exemple, la fête de l'amour arrive plus tard dans l'année.
Chloe Wallut
Carmelite Church Whitefriar Street
56 Aungier Street
Dublin 2
Crédit Photo Principale: David LLiff