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Dr Michael Roger : comprendre le jeûne intermittent

Le Dr Michael Roger explore le jeûne intermittent, une approche alimentaire en vogue, en distinguant clairement ses principes de la simple restriction calorique. Découvrons comment cette méthode promet des bénéfices pour la santé au-delà de la simple réduction de l'apport énergétique

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Écrit par NMC Specialty Hospital et NMC Royal Hospital DIP
Publié le 9 juin 2024, mis à jour le 11 juin 2024

Dans le contexte actuel où l'obésité représente un défi de santé publique majeur, il devient impératif d'explorer de nouvelles stratégies efficaces de gestion du poids. Parmi les approches novatrices qui émergent, le jeûne intermittent suscite un intérêt croissant. Cette méthode, basée sur des cycles alternant périodes de repas et de jeûne, offre des perspectives prometteuses dans la quête d'une meilleure santé et d'un poids équilibré.

Avant d’aborder ce sujet, il est important de comprendre la différence entre restriction calorique et jeûne intermittent :

-  La restriction calorique consiste en une réduction de l'apport calorique total et qui ne conduit pas à la malnutrition.

-  Le jeûne intermittent, quant à lui, fait référence à des schémas alimentaires qui ciblent des périodes dédiées avec une consommation de calories réduite ou nulle.
Historiquement, le jeûne est l'une des traditions les plus anciennes au monde et a été pratiqué dans diverses communautés pour des raisons culturelles ou religieuses. Il existe plusieurs protocoles de jeûne intermittent qui sont utilisés de nos jours. L'un des schémas les plus couramment employé consiste à sauter le petit-déjeuner pour atteindre une période de jeûne de 12 à 14 heures et ainsi avoir une fenêtre de prise alimentaire de 10 à 12h.


Pour comprendre son fonctionnement, il semble nécessaire de démarrer par une explication de physiologie : le glucose est la principale source d'énergie pour la plupart des tissus pendant la journée. Après les repas, le glucose est utilisé pour l'énergie et les graisses sont stockées sous forme de triglycérides dans le tissus adipeux. Pendant de longues périodes de jeûne, ces triglycérides sont convertis en glycérol et en acides gras qui sont ensuite métabolisés pour l'énergie par le foie, qui peut convertir ces acides gras en corps cétoniques, qui deviennent alors une source d'énergie majeure pour de nombreux tissus.


Le début de ce changement métabolique est le point de déséquilibre énergétique où les réserves de glycogène sont épuisées et les acides gras sont créés. Cela se produit généralement au-delà de 12 heures après l'arrêt de l'apport alimentaire. En termes simples, cela signifie qu'après environ 12 heures de jeûne le tissu adipeux est utilisé comme source d'énergie.


Un article récent de 2021 intitulé "Jeûne intermittent et santé métabolique" a montré que plusieurs études humaines ont été menées ces dernières années montrant les aspects bénéfiques du jeûne intermittent sur le métabolisme humain, avec:

-  Une action sur la perte de poids : le jeûne intermittent a été démontré comme réduisant la graisse corporelle en général, et particulièrement la graisse viscérale et abdominale en raison de déficits énergétiques relativement mineurs.

-  Une action sur la résistance à l'insuline, le diabète et le prédiabète : le jeûne intermittent peut diminuer l'adiposité et la résistance à l'insuline associée grâce à une réduction de l'apport calorique et à la reprogrammation métabolique.

-  Une action sur les risques cardiovasculaires : réduire les niveaux d'insuline grâce au jeûne intermitent devrait réduire les événements cardiovasculaires indésirables majeurs de manière directe et indirecte.


Il a donc été conclu que le jeûne intermittent a des effets métaboliques favorables en introduisant de manière intermittente le métabolisme des acides gras en cétones et présente un large éventail d'avantages pour de nombreuses maladies, notamment l'obésité en réduisant l'adiposité et donc le poids corporel, le diabète de type 2 en réduisant la résistance à l'insuline et la tolérance au glucose, l'hypertension artérielle, le cholestérol, et en améliorant les facteurs de risque cardiovasculaire en réduisant les marqueurs inflammatoires.


Cependant, ce type de régime doit être supervisé par un professionnel de la santé formé pour déterminer sa faisabilité et le surveiller selon les objectifs et les conditions médicales.

Écrit par Dr Michael Roger – NMC Specialty Hospital et NMC Royal Hospital DIP

 

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Publié le 9 juin 2024, mis à jour le 11 juin 2024

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