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Inflation généralisée et pénurie de sucre: Un Ramadan gâché pour des pays en crise

Produits alimentaires mangés lors du Ramadan.Produits alimentaires mangés lors du Ramadan.
Écrit par Sophie Sager
Publié le 5 avril 2023, mis à jour le 5 avril 2023

La hausse des prix généralisée des produits alimentaires de base comme le sucre, ternit le bon déroulé des festivités du mois de Ramadan, notamment en Afrique.

 

Entre l’inflation mondiale et la spéculation, les prix des produits alimentaires s’envolent démesurément depuis un an. Nous l’avons tous remarqué, la vie est devenue très chère. Mais ce sont surtout les pays musulmans et personnes de confession musulmane pratiquant le Ramadan qui le remarquent en ce moment. Habitués à dépenser plus que d’habitude pour préparer les plats du ftour, plats de rupture du jeûne, beaucoup se voient obligés d’acheter moins, rendant ce mois de Ramadan 2023 plus terne que les années précédentes.

 

Le Sénégal obligé d’importer 20 000 tonnes de sucre en pleine pénurie

Au Sénégal, pays dont 80% de la population est de confession musulmane, le spectre d’une pénurie de sucre annonçait déjà de gros risques pour la bonne tenue du mois sacré dans le pays à la veille du Ramadan. Les prédictions de l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) et l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS Yessal) avaient vu juste. Les tensions entre les commerçants et le producteur local, la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS), ne s’étant pas apaisées, les Sénégalais ont connu un début de Ramadan compliqué. Les commerçants sont accusés par la CSS de spéculer autour des prix du sucre. Ils se défendent en rejetant la faute sur l’Etat qui lui est appelé à agir par la population entière.

 

Toujours est-il qu'en plein mois de Ramadan, la pénurie de sucre hante les Sénégalais. Denrée très consommée, davantage pendant le mois sacré, ils déplorent cette situation qui entache les festivités. Voilà pourquoi, l’Etat a autorisé l’importation de 20 mille tonnes de sucre d’origine étrangère, à “titre exceptionnel”. Afin de permettre une consommation durable et ne provoquant pas de nouvelle spéculation, la livraison de sucre se déroulera de manière cadencée. Le Directeur du commerce a d’ailleurs annoncé que ses agents prendraient toutes les précautions nécessaires pour vérifier que le prix homologué du kilogramme de sucre, soit 600FCFA, soit respecté.

 

L’inflation plombe la consommation de denrées en Egypte en plein mois de Ramadan

Le site Heidi.news a suivi l’évolution des prix de dix aliments de base en Egypte. Afin d’en déduire si les mesures prises par l'État egyptien, afin de contrôler l’inflation agissent réellement dans les supermarchés, l’observatoire d’Heidi.news se déroule dans un supermarché local du Caire, où la classe moyenne se rend beaucoup. 

 

Les résultats sont sans équivoque: les prix du lait, des pâtes, du riz, de l’huile de tournesol grimpent. Globalement, les prix des denrées alimentaires en Egypte restent élevés. Toujours selon le même site, l’inflation des aliments a atteint 63% entre février 2022 et février 2023, tandis que  l’aide alimentaire, elle, est en baisse. Les réponses d’urgence de ces derniers mois se tarissent. Plus d’un tiers de la population égyptienne vit désormais sous le seuil de pauvreté, rendant la vie compliquée en temps normal et encore plus en ce mois sacré.

 

Les Etats essaient d’intervenir pour réguler les prix en Algérie et au Maroc

En Egypte, le président Abdel Fattah al-Sissi, a plafonné le prix du pain. Face à la montée des prix, l’Etat algérien est, lui aussi, intervenu sur les marchés afin de juguler la hausse des prix alimentaires. L’Algérie a même annoncé l’installation de 1.200 points de vente afin de faciliter les achats de produits alimentaires. Chose utile en ce moment afin de faciliter les achats des produits alimentaires pour le ftour, la rupture du jeûne. 

 

Au Maroc aussi, l’indice des prix des produits alimentaires a augmenté de 5% en une année. L’Etat marocain intervient donc sur les marchés économiques pour limiter la flambée des prix. 

 

Un Ramadan 2023 morose, gâché par l’inflation générale

La guerre en Ukraine a provoqué une hausse des prix des matières premières de manière généralisée. Principal exportateur d’huile végétale, de maïs et grenier de blé avec la Russie, le pays en guerre n’est désormais plus capable de répondre à la demande mondiale. Ce pourquoi, la hausse des prix provoque une baisse du pouvoir d’achat et conduit beaucoup de familles à passer sous le seuil de pauvreté, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. La spéculation des commerçants autour des prix n’aide en rien le problème actuel et crée de l’inflation artificielle supplémentaire. Les Etats sont donc souvent obligés d’intervenir afin de juguler la hausse des prix, qui, en plein mois de Ramadan, ternit fortement un mois censé être chargé de festivités et de générosité, autour de bons plats traditionnels.

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