Nous avons rencontré Mathieu Pouletty qui se présente aux élections municipales de la commune de Frederiksberg aux côtés de Kathrine Richter avec l’étiquette du parti Volt Europa.
Diplômé de l’école du barreau de Paris, Mathieu est un avocat français en droit des affaires. Il vit depuis 2004 au Danemark et exerce en tant que conseiller juridique et fiscal notamment auprès de Français du Danemark mais aussi auprès de Danois qui ont des liens avec la France.
Mathieu est également entrepreneur puisqu’il a développé une activité de location de bureaux partagés, Amalie6, en plein centre de Copenhague, non loin du palais d’Amalienborg.
Mathieu réside à Frederiksberg, est marié à une Danoise avec laquelle il a trois enfants franco-danois et parle la langue danoise qu’il a apprise avec eux.
Il a toujours été impliqué et intéressé par la chose publique. Il a été ainsi dès l’âge de 24 ans au Conseil municipal de la ville de St Mandé (94-région parisienne) et ce pendant 8 ans.
Il se présente cette année aux élections municipales de la commune de Frederiksberg aux côtés de Kathrine Richter avec l’étiquette du parti Volt Europa.
Pouvez-vous nous présenter le parti Volt ?
Volt Europa est un mouvement qui compte 15 000 membres et qui est présent dans 30 pays européens. Il promeut l'idée d'une politique plus participative, progressiste, transnationale, pan-européenne avec une ambition fédéraliste.
Créé en 2016, en Angleterre, Volt Europa a désormais son siège à Bruxelles ; Volt Europa est co-présidé actuellement par une Allemande et un Néerlandais.
Lors des élections européennes de 2019, Volt Europa a été le seul et le premier parti à présenter des candidats dans différents pays de l'Union européenne avec un même programme commun.
Pour Volt Europa, les grands défis actuels : le climat, la transition vers une économie verte, la fiscalité et l’immigration sont des problèmes transfrontaliers qui ne peuvent plus être réglés qu’au seul niveau de l’État-nation.
Pour une réponse efficace, il est nécessaire d’élaborer des solutions à l’échelle européenne et donc de mettre en place un État fédéral européen dirigé par un Premier ministre élu par le Parlement et un Président élu par le peuple. Une Union européenne forte et efficace avec une armée commune, un passeport européen, une harmonisation fiscale, une approche de l’économie plus équitable et circulaire, avec davantage de démocratie et de participation, une taxe carbone ou encore un système de gestion des réfugiés avec une pénalisation des États qui ne le respecteraient pas.
Ni de droite, ni de gauche, Volt Europa s'inspire de ce qui se fait ailleurs et de ce qui marche, sur le principe des Best Practices, tout en se fondant sur des valeurs comme le respect des Droits de l’Homme et la lutte contre les extrêmes.
Volt Europa au Danemark ?
Ce mouvement est important pour le Danemark car il vient en contre-poids de courants très nationalistes et isolationnistes. Nous essayons de redonner une bouffée européenne : le Danemark a beaucoup à gagner à être dans l’Europe mais a aussi beaucoup à apporter tout particulièrement sur des sujets comme l’environnement, le climat et la digitalisation.
Pour en savoir plus sur Volt Europa au Danemark.
Pouvez-vous nous parler de votre engagement ?
Nous assistons à un certain rejet de la politique mais c’est important d’apporter des idées nouvelles ; Volt Europa est un jeune parti comme l’âge moyen de ses membres aussi.
J’ai accepté la proposition de m’engager avec Kathrine Richter dans un mouvement pan-européen et nous nous présentons donc aux élections municipales de Frederiksberg.
Il s’agit des seules élections avec les régionales et les européennes pour lesquelles des non-Danois peuvent voter et se présenter !
Je suis d’ailleurs le seul français à me présenter à Frederiksberg. Il est important que les expatriés se sentent concernés, puissent s’exprimer : on vit ici, on paye des impôts ici !
Je lance ainsi un appel aux Français de Frederiksberg de se déplacer et d’aller voter !
Le droit de vote des non-Danois, c’est maintenant à ces échéances électorales et cela permet de s’impliquer dans sa commune.
Quelles sont vos propositions pour Frederiksberg ?
Frederiksberg est dans le Top 10 des communes du Danemark et il s’agit le la ville la plus dense au mètre carré.
Nous souhaitons que les services de la commune soient davantage ouverts aux étrangers, qu’il y ait une assistance auprès des expatriés et que la langue ne soit pas un obstacle, par exemple que le site internet de la commune soit davantage en anglais. Chaque citoyen doit pouvoir s’intégrer, être entendu. Nous souhaitons par ailleurs une chambre de commerce plus développée. Nous voulons également créer des jumelages, avec la France par exemple, car avec la présence du Lycée Francais à Frederiksberg, cela aurait du sens !
Il y a un véritable problème de logements à Frederiksberg et il serait nécessaire que des règles soient mises en place pour faciliter par exemple le logement des étudiants.
Plus généralement, nous voulons aussi voir ce qui a été mis en place dans d’autres communes en Europe et qui pourraient fonctionner à Frederiksberg. Tout comme je peux apporter mon expérience du privé dans la vie publique locale.
Nous souhaitons enfin et surtout apporter du renouveau à cette commune où le même parti conservateur est au pouvoir depuis des années.