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CLIN D’ŒIL – Les Italiens du musée Grévin

Depuis 1882, le musée de cire du boulevard Montmartre attire les curieux. Offrant autrefois à un monde peu médiatisé la possibilité de voir une reproduction en cire de personnages célèbres, c'est aujourd'hui un véritable hymne au star system qui attire les touristes du monde entier. Petite promenade à la recherche des Italiens du musée Grévin.

Sept Italiens possèdent leur sosie au musée Grévin (et un Franco-italien) : sept statues sur environ 250, soit presque 3 % du total, ce n'est pas si mal si l'on considère que la France occupe bien évidemment une place de choix et qu'elle partage le devant de la scène avec les stars hollywoodiennes et les personnalités politiques internationales les plus en vue. Parmi ces Italiens, deux personnages historiques témoignent de l'ancienneté des relations franco-italiennes. Ils sont tous les deux issus de la Toscane, qui influence considérablement l'Europe à l'époque de la Renaissance : le premier, incontournable, est Léonard de Vinci, dont le génie a été habilement utilisé par le roi de France François Ier. La seconde, Catherine de Médicis, femme d'Henri II et mère de François II, Charles IX et Henri III, fidèle à la légende noire qui la suit depuis toujours,  est représentée comme instigatrice et spectatrice du massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, l'un des épisodes les plus sombres des guerres de religion qui ont ensanglanté la France au XVI siècle. Souveraine réputée pour son intelligence, celle qui fut surnommée de manière méprisante « la Banquière » a introduit à la cour de France un certain nombre de raffinements d'origine italienne, notamment l'usage de la fourchette, et lancé de nombreuses modes comme celle des talons hauts.

Côté people, musique et spectacle
Mais la partie historique du musée Grévin s'est aujourd'hui considérablement amoindrie. Le musée a été entièrement rénové en 2001. Ce qui attire aujourd'hui les 800.000 visiteurs qui s'y rendent chaque année, ce sont les célébrités du show-biz et de la politique. C'est ainsi que figurent en bonne place trois chanteurs d'opéra : Luciano Pavarotti, le vétéran, arbore son plus beau smoking aux côtés du ténor franco-italien Roberto Alagna en tenue de concert, présent depuis 2008. Plus récemment, le 26 juin 2011, la mezzo-soprano Cecilia Bartoli a fait une entrée remarquée à l'intérieur du théâtre (italien, bien sûr) du musée. Histoire de ne pas oublier ce que la musique doit à l'Italie, patrie du bel canto. Autre virtuose d'un genre un peu particulier, Arturo Brachetti est le dernier Italien à être entré au musée Grévin : la statue de cire du transformiste turinois a en effet été dévoilée le 3 décembre 2013. Elle trône dans l'une des  plus belles salles, celle où l'on peut croiser le plus grand nombre de célébrités (de Brad Pitt à George Clooney, de Mika à Michael Jackson), à quelques pas de la sortie. Pour croiser les deux Italiens restants, appartenant tous deux au monde du cinéma, il faut revenir sur ses pas en se dirigeant de nouveau vers le théâtre italien : là, le cinéaste Roberto Benigni, croqué sur le vif, semble plus vrai que nature tandis qu'en coulisse le visiteur pourra croiser Monica Bellucci, resplendissante dans sa robe Dolce & Gabbana, qui incarnera le personnage d'une James Bond girl dans le prochain film de l'agent 007.

Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) mardi 9 décembre 2014

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