En tamoul, le mot PAIX prend plusieurs formes selon qu’il vise un accord entre des états ou des groupes sociaux OU une dimension plus personnelle de quiétude et sérénité intérieure.
La paix, en opposition à la guerre |
Samaadhaanam
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சமாதானம் |
La paix, le silence
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Amaidhi |
அமைதி |
La paix, tranquillité d’esprit
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Nimmadhi |
நிம்மதி |
Pour les Hindous, se rendre au temple, c’est venir y chercher la paix.
L’une des principales invocations hindoues se termine par : « …que nous recevions le discernement dans la recherche de l’esprit et une bonne entente entre nous. OM, Shanti, Shanti, Shanti (ndlr : Shanti signifie la paix en Sanscrit).
Les doctrines hindouiste mais aussi bouddhiste et jaïniste développent le concept de l’Ahimsa qui signifie la non-violence et plus généralement le respect de la vie. Il promeut le principe de ne causer de nuisance à nulle vie et donc d’une relation pacifique avec tout être vivant.
Pourtant, un rapide rappel du passé récent du pays montre combien les valeurs individuelles peuvent être trahies par les enjeux sociaux, économiques et politiques.
L’Inde, pays marqué par plusieurs guerres depuis son indépendance
La paix sociale et politique a été plusieurs fois mise en péril depuis l’indépendance en 1947. Le traumatisme et l’énorme bouleversement causés par la partition entre l’Inde et le Pakistan sont à l’origine de la plupart des conflits de ces soixante-quinze dernières années.
Deux mois après l’indépendance, la guerre éclate avec le Pakistan à propos du Cachemire. La signature du traité d’entrée dans l’Union Indienne par le Maharaja du Cachemire déclenche l’attaque du Pakistan. Le conflit ne prend fin qu’en 1949 par un cessez le feu sous l’égide de l’ONU et la création de la fameuse LOC, ligne de démarcation entre les deux pays.
1962, c’est avec la Chine que l’on se bat aux frontières du Ladakh et des états du Nord-Est.
1965, la seconde guerre indo-pakistanaise a pour origine des rivalités territoriales au Cachemire et au Gujarat.
1971, le troisième affrontement avec le Pakistan aboutit à la création de l’état du Bangladesh, jusqu’ici rattaché au Pakistan sous la dénomination « Pakistan oriental ».
1999, l’Inde envoie des troupes pour repousser l’infiltration de combattants pakistanais dans les hautes montagnes du Cachemire.
2001, l’Inde lance une offensive contre le Pakistan qui vient de mener des essais nucléaires.
2019, l’Inde accuse le Pakistan de soutenir un kamikaze musulman responsable d’un attentat contre des militaires indiens au Cachemire. Des frappes aériennes ont lieu des deux côtés de la ligne de démarcation.
2020, des escarmouches à la frontière du Ladakh entre les armées indienne et chinoise traduisent la tension politique entre les deux états.
L’Inde, leader du mouvement de « non alignement » pendant la guerre froide, aujourd’hui en position délicate dans sa neutralité vis-à-vis de la guerre en Ukraine
Le terme de « non alignement » a été inventé en 1954 par le premier ministre indien, Nehru, pour définir le mouvement de plusieurs pays qualifiés alors de pays du tiers monde qui refusaient la bipolarité Etats-Unis / URSS, chacun de ces deux blocs cherchant à rallier le monde à leur cause.
Aujourd’hui, l’Inde fait partie des pays qui se sont abstenus plusieurs fois lors des vote des Nations Unies condamnant l’attaque russe contre l’Ukraine. Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'Inde s'est toujours abstenue de voter les résolutions sur le sujet soit trois fois lors de votes au Conseil de Sécurité de l’ONU et deux fois lors d’une Assemblée Générale de l’ONU.
Il ne s’agit plus de refuser de choisir un camp et par là même une vision politique du monde ; il s’agit de protéger ses intérêts propres. La Russie est depuis longtemps l’allié de l’Inde, en particulier pour contrebalancer la Chine et faire face au Pakistan. Elle fournit 50% de l’armement indien ; difficile de s’opposer à son principal fournisseur !
Aujourd’hui, le gouvernement indien subit une forte pression internationale, des Etats-Unis, de l’Europe, de l’Australie du Japon, pour abandonner sa neutralité que beaucoup considère comme un soutien non avoué. En interne, de nombreux intellectuels indiens vont dans ce sens.
Gandhi, la non-violence comme arme
Pour trouver une solution et mettre fin au conflit, les va-t-en-guerre devraient méditer sur les paroles et enseignements du Mahatma Gandhi, des messages souvent lancés alors que son propre pays vivait des périodes de fortes tensions et de violence.
La victoire obtenue par la violence équivaut à une défaite, car elle est momentanée.
Je m’oppose à la violence parce que lorsqu’elle semble produire le bien, le bien qui en résulte n’est que transitoire, tandis que le mal produit est permanent.
Le fait de s’incliner n’humilie pas l’agresseur mais l’élève.
La personne qui n’est pas en paix avec elle-même sera en guerre contre le monde entier.
Il n’est pas nécessaire d’éteindre la lumière de l’autre pour que brille la nôtre.
Le terrorisme et le mensonge sont les armes du faible, pas du fort.
L’humanité court à son suicide si le monde n’adopte pas la non-violence.